R B-L F cimt - Mot-clé - Borrelia
RÉSEAU sur la Borréliose de Lyme en France, ses Co-Infections et les Maladies vectorielles à Tiques
Construction collaborative d'une information critique contre le déni
2024-03-28T23:29:43+01:00
reseau borréliose france
urn:md5:5e68bbc0acfc5b075b8169b309849a9b
Dotclear
Se prémunir contre les tiques : sys-té-ma-tique!
urn:md5:1f25b3c790812478823307f5a6622a65
samedi, avril 13 2013
samedi, avril 13 2013
Rédaction RBLF
SANTÉ PUBLIQUE
BorreliaInformationPréventionTiques
<p>S’il est une maladie aussi répandue que non dite, c’est bien celle-ci, la borréliose, celle que l’on nomme vite fait la "Maladie de Lyme"<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-1" id="rev-pnote-627-1">1</a>]</sup>, "la maladie des tiques", en croyant la connaître, celle dont tout le monde a entendu parler, qu’il a constatée chez le voisin, éprouvée dans sa famille..., et qui est toujours indiquée au passé quand on s’adresse à vous qui demandez des précisions : "Ah oui la maladie de Lyme, il l’a eue." Et puis c’est fini, il ne l’a plus... Comme si cela avait aussi peu d’importance que d’avoir contracté, enfant, la rougeole. Et surtout en n’étant pas au courant de la réalité de la pathologie.<br />
<img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/_ritaP/imgsite/.Retraite_Lyme_s.jpg" alt="Retraite_Lyme.JPG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />Les médecins non formés à ces symptômes cliniques multi-factoriels complexes n’en parlent pas alors que non prise en compte sérieusement, l’infection reste latente, se révèle un jour douloureuse, accessoirement invalidante, très difficile à soulager et quasi impossible à guérir.<br /><br /></p>
<p><strong>C’est une maladie pour laquelle il n’y pas d’information, pas de prévention, pas de recensement, pas de tests, pas de diagnostics, pas de recherche, pas de médicaments ! Le vide. Celui dans lequel sombrent les malades qui un jour découvrent les faits; celui que tentent de combler les patients qui prennent en main leur santé et leurs revendications quand la médecine et les médias nient et désinforment.</strong><br /></p>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/natprog/public/2 PREVENTION/.Dessin de tiques_t.jpg" alt="Dessin de tiques.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Dessin de tiques.jpg, fév. 2013" />Les tiques porteuses de <em>Borrelia</em> (sur l’homme, l’espèce <em>Ixodes ricinus</em>) se rencontrent sur tout le territoire. Ce sont des acariens comme les araignées. La soi-disant prédilection pour les régions à gros gibiers, boisées et humides induit en erreur car le récent rapprochement des habitats urbains et sauvages établit des ponts par où s’infiltrent ce vecteur. <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-2" id="rev-pnote-627-2">2</a>]</sup> Plusieurs facteurs permettent l’extension et la prolifération des tiques, notamment le réchauffement du climat si l’on se réfère aux travaux réalisés en 2008 par l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS/IRD/Université de la Méditerranée)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-3" id="rev-pnote-627-3">3</a>]</sup>.<br /></p>
<p>L’Institut national de Veille Sanitaire (INVS) déplore l’absence d’études systématiques sur le territoire.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-4" id="rev-pnote-627-4">4</a>]</sup> Aucune campagne de prévention n’est annoncée, aucun moyen débloqué.<br />
Maladie émergente pas rare malgré ce que laissent accroire les documents officiels<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-5" id="rev-pnote-627-5">5</a>]</sup>, pouvant provoquer de graves atteintes, la borréliose touche de plus en plus de personnes sans qu’elle soit détectée. Ignorant la cause de leurs souffrances, les malades, sans soins, dans l’errance médicale, sont classés hypocondriaques ou fabulateurs.<br /></p>
<p>En tous lieux la tique est présente, dans les parcs et jardins privatifs, sur les gazons des piscines et les aires de jeux comme les prairies et les lisières des forêts, et ce, du fait des migrations aviaires comme des échanges entre zones urbanisées et milieux sauvages<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-6" id="rev-pnote-627-6">6</a>]</sup>; par tous temps elle se signale, hiver comme été, de préférence au printemps et à l’automne, en terrain humide, au dessus de 10° et jusqu’à la limite de la sécheresse. <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-7" id="rev-pnote-627-7">7</a>]</sup> Des rats des villes aux grands cervidés des bois, tout animal sauvage est un potentiel réservoir.<br />
<img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_RBLF/.Aire_de_PiqueTique_s.jpg" alt="Aire de PiqueTique ©RBLF" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Aire de PiqueTique ©RBLF" />Les seules préventions sont l’usage de répulsif et le port de vêtements couvrants, puis de bien s’inspecter au retour de sortie, de laver ses vêtements et les passer si possible au sèche-linge. Mais ces précautions sont aussi vaines qu’illusoires pour ceux qui n’ont pas besoin de "sorties" pour être "dehors" et vivent au contact de la nature: simples campagnards comme professionnels: agriculteurs, éleveurs, forestiers, etc.<br />
La vigilance s’impose partout. Aucune signalétique sur les zones infestées n’est mise en place en France, le marché du tourisme notamment en serait affecté, les agriculteurs effrayés. En restant sur les sentiers, le randonneur pourra peut-être éviter les tiques, mais dans le moindre espace vert de nos villes le danger de ces acariens ne peut être écarté. Pour autant, pas de phobies, toutes les tiques ne sont pas porteuses. Mais il faut savoir par ailleurs qu’elles ne seraient pas seuls vecteurs. Des insectes sont soupçonnés à leur tour.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-8" id="rev-pnote-627-8">8</a>]</sup><br /><br /></p>
<p>On peut craindre aussi les tiques fixées sur nos animaux domestiques: ils restent un véhicule commode pour celles qui préfèrent la peau humaine. Il faudra donc aussi les inspecter.<br />
Depuis quelques temps on trouve des produits répulsifs, parfois à mettre à même la peau en lisant les précautions d’usage car les substances peuvent être toxiques. Certains préconisent des essences comme la citronnelle tout en sachant que la diffusion est de courte durée. La meilleure protection reste celle des vêtements longs, fermés, sombres, lisses pour éviter que les bêtes ne s’y accrochent à notre passage.<br />
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/natprog/public/inspection%20corps%20Encart%20art%202.jpg" title="inspection corps Encart art 2.jpg"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/natprog/public/.inspection corps Encart art 2_s.jpg" alt="inspection corps Encart art 2.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="inspection corps Encart art 2.jpg, janv. 2013" /></a>Car bien qu’elles ne grimpent pas aux arbres, les tiques peuvent monter sur les plus hautes herbes et dans les taillis<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-9" id="rev-pnote-627-9">9</a>]</sup> d’où elles se laissent tomber.<br />
Les cachettes sur le corps sont nombreuses. L’inspection est de rigueur. Prendre seulement une douche ne sert à rien, les tiques survivent de nombreuses heures même immergées.<br />
Une tique découverte doit être retirée immédiatement en prenant des précautions particulières.<br />
Il ne faut ni tenter de l’endormir, ni de la noyer dans quelques solutions maison, ni la brûler ou écraser son corps entre les doigts ou avec une pince à tique grossière. Toutes les vieilles recettes n’aboutissent qu’à lui faire régurgiter les bactéries dont elle peut être porteuse directement dans le sang de la victime. La tique, par un phénomène de défense, a "mécaniquement" ce réflexe.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#pnote-627-10" id="rev-pnote-627-10">10</a>]</sup><br />
<img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_RBLF/.carteTiquesELS_s.jpg" alt="carteTiquesELS.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />On utilisera donc toujours des outils prévus à cet effet: soit une pince à épiler en la maniant délicatement, soit une « pince à tique », un minuscule pied de biche qu’on tourne vers le haut comme pour dévisser, soit la "carte à tique" qui se glisse sans mal sous la bestiole.<br />
Il est préférable de ne pas laisser la tête même si le risque est moindre et sa disparition rapide.<br />
Lorsque la suspicion est forte d’avoir été infecté: survenue d’une plaque rouge s’étendant autour de la morsure (dans 40 à 60% des cas), symptôme grippal sous le mois en cours, la visite chez le médecin s’impose. Un traitement immédiat de 20 jours d’antibiothérapie est strictement recommandé en cas d’érythème. Les tests de détection ne seront, eux, effectués, qu’après 6 semaines au plus tôt car les anticorps marqueurs de l’affection ne peuvent être perçu avant, quand ils le sont....<br /></p>
<p>Ce texte est issu de la préparation du RBLF au dossier de synthèse sur les problématiques de la borréliose, dont une version ramassée se trouve dans la livraison d’avril-juin 2013 de la <ins><a href="http://www.natureetprogres.org/revue_nature_progres/revue_nature_et_progres.html">revue Nature & Progrès</a></ins>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-1" id="pnote-627-1">1</a>] On rappelle que ce terme, appliqué notamment à l’Europe, est impropre. La "Maladie de Lyme" renvoie à une maladie arthritique révélée à Lyme dans le Connecticut et due à une espèce de <em>Borrelia</em> nommée <em>Borrelia burgdorferi</em> (voir l’article du RBLF : <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie">Borrelia: la re-naissance d’une bactérie</a>. Le terme est utilisé par raccourci, abus de langage, ou méconnaissance. Souvent il est encore employé par habitude. La borréliose néanmoins regroupe toutes les pathologies dues au genre <em>Borrelia</em>, avec ses dizaines d’espèces, et s’étend aux co-infections dont le malade peut être aussi porteur, bactériennes ou pas. Pour être plus proche de la réalité, le <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2012/04/29/Le-docteur-Horowitz%2C-sp%C3%A9cialiste-de-la-borr%C3%A9liose%2C-soutient-les-malades-fran%C3%A7ais">Dr Horowitz</a> parle plutôt de MCID (Multiple Chronic Infectious Diseases).</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-2" id="pnote-627-2">2</a>] Les tiques ne portent pas qu’une espèce pathogène mais bien d’autres bactéries co-infectantes.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-3" id="pnote-627-3">3</a>] Source PLOS <a href="http://www.plosntds.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pntd.0000338">Negliged Tropical Diseases</a>; Lire le communiqué de presse du <a href="http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1460.htm">cnrs</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-4" id="pnote-627-4">4</a>] "L’épidémiologie de la borréliose de Lyme demeure encore peu connue en France, les données étant très parcellaires." Source: <a href="http://www.invs.sante.fr/beh/2010/hs/index.htm#3">site de l’INVS</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-5" id="pnote-627-5">5</a>] Lire l’article du RBLF concernant l’article sur la "maladie de Lyme" du portail des maladies rares" Orphanet : <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/10/20/Pas-net-Orphanet-%28portail-des-maladies-rares%29">Pas net l’Orphanet</a> .</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-6" id="pnote-627-6">6</a>] Dans le site internet du Dr Georges, "Maladies liées à la morsure des tiques en France" se reporter aux Maladies émergentes: <a href="http://www.maladies-a-tiques.com/Emergences.htm">"Zoonoses: "L’environnement"et ’’Réussite émergentielle", Des maladies vectorielles à tiques</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-7" id="pnote-627-7">7</a>] <em>L’activité d’I. ricinus est conditionnée par les heures chaudes de la journée, par des températures comprises entre 7 et 25°C. Cette espèce est quasiment inactive pour les températures inférieures à 7 °C, et elle entre dans une sorte de diapose lorsque la chaleur est intense et l’hygrométrie basse. Elle ne peut pas subsister si la température dépasse 35 °C, ni si l’hygrométrie relative s’abaisse en dessous de 75%.</em> cf. site Maladies à tiques: "<a href="http://www.maladies-a-tiques.com/Les-tiques-ixodidae_.htm">Les tiques - Ixodidae</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-8" id="pnote-627-8">8</a>] Source : notes bibliographiques 22, 23, 24 in <a href="http://www.maladies-a-tiques.com/Bibliographie.htm">Maladies à tiques</a> ainsi que le site du Dr Klinghardt sur <a href="http://www.klinghardtacademy.com/Protocols/The-Use-of-Pharmax-Nutriceuticals-in-the-Treatment-of-Chronic-Lyme-Disease.html">la maladie chronique</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-9" id="pnote-627-9">9</a>] "Pour se nourrir, quelle que soit sa stase, ’I. ricinus’ pratique l’affût (exophile) : les larves se postent au sommet d’herbes basses, où l’hygrométrie est la plus importante ; les adultes plus résistants montent quelquefois jusqu’à 1,50 mètre, sur des herbes, des ronces ou des fougères. Installées à leur poste, les tiques tendent leurs 2 deux pattes antérieures dès qu’elles perçoivent l’arrivée d’un hôte potentiel puis agrippent sa fourrure, les vêtements ou la peau s’il s’agit d’un humain. Le réflexe d’accrochage paraît stimulé par le mouvement, la chaleur ou l’émission de dioxyde de carbone." Source: site "Maladies liées à la morsure des tiques en France": <a href="http://www.maladies-a-tiques.com/Les-tiques.htm">"Ecologie et Ethologie" 6e §</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2013/04/13/Se-pr%C3%A9munir-contre-les-tiques-%3A-sys-t%C3%A9-ma-tique-%21#rev-pnote-627-10" id="pnote-627-10">10</a>] "L’emploi d’alcool ou de produit agressif est à déconseiller, il est admis qu’il amènerait la tique à régurgiter et augmenterait les risques de contamination". Source : site "Maladies liées à la morsure des tiques en France": <a href="http://www.maladies-a-tiques.com/Prevention.htm">"Prévention", Conduite à tenir</a>.</p></div>
Comment une bactérie peut-elle diviser le monde scientifique ? (V- "IDSA over the World")
urn:md5:9691911a3dbe634ba331ef5ab21ecb73
Lundi, mai 14 2012
Lundi, mai 14 2012
ELS /ReBL
CHRONIQUES
BorreliaComités médicauxconférenceControverseEuropeExpertsGuidelinesHistoireIDSAILADSMaladie de LymePouvoirsRévision des ProtocolesUSA
<h2>Partie V : Les "Guidelines" 2006 de l’IDSA traversent l’Atlantique</h2>
<p><em>le samedi, mars 10 2012, 19 :50 - mise à jour du 7 mai</em></p>
<blockquote><p>’’<strong><a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique" title="Comment une bactérie peut diviser le monde scientifique ?">Dans la partie I</a></strong>, nous avons évoqué la façon dont avait débuté <ins>la grande imposture concernant la « maladie de Lyme »</ins> et comment quelques scientifiques de l’Université de Yale avec appui du CDC ont pu en définir à jamais les critères diagnostiques.<br />
Dans la <strong><a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29" title="Bactérie et business">partie II</a></strong>, il a été question des malheureuses conséquences des <ins>définitions de critères de cas et de diagnostics imposés par le Dr Steere</ins> et son équipe au monde entier, versant la majeure partie des patients dans la chronicité.<br />
Dans la <strong><a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/07/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28III-Les-Guidelines-%29" title="Les Guidelines de l'IDSA">partie III</a></strong>, nous sommes revenus sur le début des directives de diagnostic et traitement élaborées tant par l’IDSA que par l’ILADS avec comme point d’orgue <ins>les Guidelines IDSA de 2006: l’arme fatale !</ins><br />
Dans la <strong><a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/20/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28Part-IV-Les-Conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29" title="Les conflits d'intérêts">partie IV</a></strong>, nous avons fait le triste constat qu’en matière de science tout comme dans d’autres domaines <ins>les intérêts privés surpassent aussi les intérêts publics</ins>.’’</p></blockquote>
<h3>A – La «guerre de Lyme» s’intensifie</h3>
<p>Très tôt, bien avant la diffusion des secondes <em>"Guidelines"</em> de l’IDSA en 2006, de nombreux médecins américains avaient déjà eu maille à partir avec l’administration, l’Ordre des médecins ou les compagnies d’assurances. Rappelons que le <strong>Dr Joseph J. Burrascano</strong> déjà en 1993, tout jeune médecin, n’avait pas mâché ses mots à l’audience avec le sénateur Edward Kennedy (<a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique">voir partie I</a>). Toute sa vie est jalonnée de plaintes, de dénonciations, d’audiences et de procès. Pourtant en 2001, il fut acquitté des 37 chefs d’accusations le concernant.<br />
Inlassablement, il remet le doigt sur la plaie et met en garde sur le fait qu’un différend d’ordre scientifique se doit d’être résolu par un débat de fond et ne peut en aucun cas être réglé ni par le <em>Medical Board</em> <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-1" id="rev-wiki-footnote-1">1</a>]</sup>, ni par des avocats et des juges, ni par l’OPMC<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-2" id="rev-wiki-footnote-2">2</a>]</sup>.<br /></p>
<h4>1– Les médecins deviennent des suspects !</h4>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/IDSA_Guidelines2006.png" title="IDSA_Guidelines2006.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/.IDSA_Guidelines2006_s.jpg" alt="IDSA_Guidelines2006.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>Maintenant que l’IDSA a bien validé et positionné ses recommandations de diagnostic et traitement, la chasse aux sorcières s’intensifie. Ce ne seront plus les seuls malades qui se retrouveront abandonnés, mais bel et bien tous les praticiens qui n’en suivent pas le raisonnement et la pratique.<br /></p>
<p><strong>Le <ins>Dr Joseph Jemsek</ins>, infectiologue, faisant partie de l’IDSA, ferme la porte de son cabinet situé à Charlotte en Caroline du Nord en <ins>juin</ins> <ins>2006</ins>: il est convoqué à une audition par le <em>Medical Board (1)</em> à Raleigh. Il est « redevable » d’un million de dollars US que deux grandes sociétés d’assurance maladie lui réclament. Les griefs écrits stipulent « conduite inappropriée » car il « aurait » en supplément des dépenses occasionnées aux compagnies d’assurance, outrepassé les recommandations de traitement validées par l’ IDSA, «obligatoires» dans l’Etat de Caroline du Nord.</strong><br />
Obligatoires ? Les <em>"Guidelines"</em> de l’IDSA sont des « recommandations » pour diagnostic et traitement de la borréliose de Lyme, à suivre « volontairement », sans obligation.<br />
Ce médecin n’est pas n’importe lequel. Il est, depuis les années 80, le plus grand spécialiste en ce qui concerne le virus HIV de tout le sud américain. Il traite également des patients atteints de borréliose et a adopté les recommandations thérapeutiques de l’ILADS (<em>International Lyme And Associated Diseases Society</em>) de 2004. <br />
Douze représentants du <em>Medical Board</em> le questionnent dans une petite salle contenant à peine une soixantaine de personnes, alors que dehors sous la pluie, plus d’une centaine de ses patients attendent la fin de l’interrogatoire.<br />
Il comparaît une nouvelle fois en juillet, pour une audition qui se termine par un an de sursis avec obligation de contrôle pour sa clinique. <br />
Début 2007, après avoir licencié ses 45 collègues, son cabinet va être vendu aux enchères. Le Dr Jemsek est personnellement et professionnellement en faillite et pourtant la chasse aux sorcières va se poursuivre jusqu’en en avril 2008, alors qu’il a repris une activité médicale en Caroline du Sud. Ce n’est qu’en décembre 2011, qu’il ouvre de nouveau son cabinet à Washington.<br />
Durant cette période, rien qu’à New York plus de 17 médecins furent ainsi soumis à des interrogatoires. La chasse aux médecins acceptant de traiter des patients atteints de borréliose chronique, s’intensifia tellement que certains états votèrent des lois afin de protéger ces médecins contre toute action juridique, mesure encore envisagée aujourd’hui par d’autres états. Les cas connus, très médiatisés, ne représentent que le sommet émergé de l’iceberg. De nombreux médecins en ont tiré des conclusions silencieuses : soit se plier aux conditions du <em>Medical Board,</em> soit ne plus accepter de patients atteints de borréliose chronique.<br /></p>
<p><strong>Le <ins>Dr Charles Ray Jones</ins> est médecin dans la ville de Hamden. Souvenons-nous de ce très jeune pédiatre que nous avons croisé dans la partie II de la <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie">«Renaissance d’une bactérie»</a>: Il soigne de nombreux enfants dont 80 % d’après lui sont fortement handicapés par une forme chronique de l’infection à <em>Borrelia</em> et dont 75 % sont stabilisés après traitement et restent asymptomatiques.</strong><br />
Fin de l’année 2005, un père divorcé se plaint auprès de l’administration de santé du Connecticut par rapport à sa trop importante participation aux frais thérapeutiques de ses deux enfants. Cette administration transmet le dossier au <em>Medical Board</em> avec cette annotation : prescription inappropriée d’antibiotiques.<br />
Comme dans toute administration il est de rigueur de ne pas précipiter les choses, ce dossier traîne quelque peu. Justement suffisamment pour que le <em>Medical Board</em> puisse dans sa réponse (fin 2006), invoquer l’appui des "Guidelines" de l’IDSA (février 2006) et son magistral argument : la borréliose chronique n’existe pas ! <br />
Une offre lui est faite : «Vous rendez votre autorisation de pratiquer et nous oublions tout». A 77 ans, le Dr Jones n’a nul besoin de subir encore cela, mais il persévère : par conviction et pour les enfants qu’il soigne. Le 19 avril 2007 il se présente devant le comité d’audition. A nouveau Yale entre dans le « jeu » : cette fois ci, ce sera le tour du conseiller des caisses d’assurance et co-auteur des <em>"Guidelines"</em>: Eugene Shapiro.<br />
Le Dr Jones n’en démord pas : les thèses de l’IDSA sont fausses, la borréliose est une infection qui tend facilement à la chronicisation. Toute l’année 2007, les audiences se poursuivent. En janvier 2009, arrive une seconde vague d’audiences, cette fois-ci, ce sera par rapport au diagnostic d’une babésiose<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-3" id="rev-wiki-footnote-3">3</a>]</sup>. Entre temps, il continue de pratiquer. Sur la totalité de ces années de harcèlement, d’audience en audience, d’avocat en avocat, il lui en aura coûté la modique somme de 100 000 dollars dont il ne dispose pas. S’il a pu et peut encore continuer de tenir c’est grâce aux dons ; un récent appel date de décembre 2011.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-4" id="rev-wiki-footnote-4">4</a>]</sup><br />
Pendant que le <em>Medical Board</em> du Connecticut instruit contre le Dr Charles Ray Jones, le nombre de cas reconnus dans le Connecticut a augmenté officiellement de 118 % ; leur nombre réel serait de 12 fois plus !<br /></p>
<p><strong>Le <ins>Dr Raphael Stricker</ins>, alors président de l’ILADS reçoit à <ins>l’été 2006</ins> un appel téléphonique de Wasghinton D.C. (<em>District of Columbia</em>) qui le rend très nerveux.</strong> <em>Ce fut un appel très singulier, j’en suis devenu quelque peu "paranoïde"</em> expliquera-t-il plus tard à un journal américain. Il répondit à de nombreuses questions de son interlocuteur inconnu, en particulier sur les meilleures alternatives de thérapies. Un an plus tard, les médias publièrent que le président George W. Bush avait été atteint de borréliose et traité avec succès<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-5" id="rev-wiki-footnote-5">5</a>]</sup>. Pour le spécialiste es borréliose, il ne faisait plus de doute du pourquoi de ce mystérieux appel.<br /></p>
<h4>2- L’ILADS demande des comptes et publie ses propres "Guidelines" !</h4>
<p><strong>L’ILADS publie le <ins>25 octobre 2006</ins> une demande officielle de retrait des <em>"Guidelines"</em> de l’IDSA dans un courrier qui dénonce la position de cette société d’experts, son manque de compétence, qui analyse les points litigieux, soulève le problème des sources univoques et les conclusions faussées. </strong><br />
Ce document requiert le <em>Retrait de l’évaluation clinique, le traitement et la prévention de la maladie de Lyme, de l’anaplasmose granulocytaire humaine, et de la babésiose; et de la pratique clinique des lignes directrices par l’Infectious Diseases Society of America.</em> <br /></p>
<p><strong>Lettre au rédacteur en chef de clinique des maladies infectieuses</strong> <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-6" id="rev-wiki-footnote-6">6</a>]</sup> (extraits traduits par l’auteur de cet article) :
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/ILADS_Demde_Retractation_IDSA.png" title="ILADS_Demde_Retractation_IDSA.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/.ILADS_Demde_Retractation_IDSA_s.jpg" alt="ILADS_Demde_Retractation_IDSA.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a><br /></p>
<ul>
<li><em>./. Récemment l’IDSA a publié ses lignes directives révisées sur la maladie de Lyme par voie électronique dans le journal médical <ins>Clinical Infectious Diseases</ins>. L’IDSA soutient depuis toujours la position que la maladie de Lyme est difficile à attraper et facile à diagnostiquer en présentant le fameux Erythème Migrant ; qu’elle est facile à traiter, et peut en principe guérir après moins d’un mois d’antibiotique ; que la chronicité n’existe pas et que la propagation de cette infection dans les Etats du Sud n’existe pas non plus. </em></li>
<li><em>Et pourquoi ne pas avoir de telles croyances? Après tout, leur conseil d’administration est plus composé d’employés du gouvernement et d’universitaires issus des plus importantes universités médicales que de médecins de terrain s’occupant de la maladie au contact de leurs patients.</em></li>
<li><em>On trouvera ci-joint... ./. l’analyse des points clés de la directive qui démontre que les auteurs de l’article ont émis des déclarations se basant sur une sélection de données publiées par eux et ont ignoré la preuve de certaines publications en conflit avec leurs opinions. Cela n’est nulle part plus évident que dans l’analyse effectuée par le Dr Klempner sur les trois études sur la maladie de Lyme, financées par le NIH, </em>National Institute of Health<em> (Institut national de la santé aux USA), dont les conclusions ne s’appuient que sur une seule étude, tout en rejetant les résultats des deux autres qui sont en contradiction avec la sienne.</em></li>
<li><em>Bien que les lignes directrices concernant la maladie de Lyme disposent de références, nombre de références contradictoires sont soit passées sous silence soit ignorées dans le texte. En outre, à partir de la date de publication des directives sur la maladie de Lyme, 18 537 articles à ce sujet figuraient sur </em>Medline<em> (le portail en ligne de références médicales), de sorte que les articles mentionnés ne représentent que 2% de la littérature disponible. Les 98% restant sont souvent opposés ou contradictoires aux thèses énoncées. Ce qui rend la sélection par les auteurs encore plus factuelle…</em></li>
<li><em>Nous sommes conscients que le retrait de publications médicales est généralement réservé aux articles de recherche qui violent les principes de l’intégrité scientifique. L’intégrité scientifique a été définie comme «engagement à la vérité, responsabilité personnelle et rigoureux respect des normes de conduite professionnelle (par exemple, l’exactitude, l’équité, la collégialité, la transparence)». Un guide clinique et thérapeutique d’une société aussi puissante que l’IDSA est généralement accepté comme exact, équitable, transparent et collégial, et devient rapidement la norme de soins médicaux dans notre pays… Nous pensons que les mêmes principes d’intégrité scientifique qui s’appliquent à la recherche médicale devraient également s’appliquer aux lignes directrices de pratique. À notre avis, les lignes directrices sur la maladie de Lyme ne reflètent ni l’exactitude, ni l’équité, ni la collégialité, ni la transparence et devraient, de par ce fait, être retirées.</em></li>
</ul>
<p>Cinq propositions de reformulation des <em>«Guidelines»</em> ainsi qu’un tableau de comparaison, point par point, sur les nombreuses divergences suivront ce courrier.<br />
<br />
<strong>Le <ins>1er novembre 2006</ins>, l’ILADS publie ses propres recommandations sur la maladie, celles qui avaient été formulées en 2004 (<a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2012/04/07/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28III-Les-Guidelines-%29">voir partie III</a>) sous le titre de <em>Lyme Disease Treatment Guidelines</em>, revues et mises à jour: <em>Evidence-based Guidelines for the management of Lyme disease</em></strong> (Directives pour la gestion de la maladie de Lyme fondées sur des preuves).</p>
<p>Les principales différences avec la version de l’IDSA se définissent comme suit :<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/ILADS_Guidelines.png" title="ILADS_Guidelines.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/.ILADS_Guidelines_s.jpg" alt="ILADS_Guidelines.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a></p>
<ul>
<li>•La possibilité de “guérison spontanée” est exclue;</li>
<li>•L’antibiothérapie prolongée est conseillée dans certains cas;</li>
<li>•La prise en compte « individuelle » lors de borréliose persistante et chronique, est préconisée car elle est dépendante de la sévérité de l’infection et des formes de thérapies ayant précédé;</li>
<li>•La définition d’un quelconque « syndrome Post Lyme » est rejeté;</li>
<li>•Les diagnostics et thérapies se doivent d’être flexibles et individuels, quelquefois non limités;</li>
<li>•Les définitions de co-infections compliquées entrent en ligne de compte;</li>
<li>•Les thérapies doivent se révéler « globales » incluant vitamines, minéraux, probiotiques, biorésonance, homéopathie et phytothérapie, et les problèmes de toxines etc….</li>
</ul>
<h3>B – Les <em>«Guidelines»</em> de l’IDSA atterrissent en Europe</h3>
<p>Revenons en Europe et particulièrement en France.<br />
Autant fut-il aisé tant pour le rédacteur que pour le lecteur dans les quatre parties précédentes de cette aventure de rester le plus souvent aux Etats-Unis, là d’où viennent toutes les querelles, autant à présent, afin de conserver un ordre chronologique, il nous faudra «voyager» quelque peu !</p>
<h4>1– France-Allemagne, l’Europe divisée</h4>
<h5>France: la 16ème conférence de consensus en thérapie anti-infectieuse</h5>
<p><strong>Cette première conférence en la matière a pour titre: «Borréliose de Lyme: démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives». Elle a lieu le 13 décembre 2006 à l’Institut Pasteur de Paris et est réalisée sur l’instigation de la SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-7" id="rev-wiki-footnote-7">7</a>]</sup> et de son président: Jean-Paul Stahl.</strong><br /></p>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/16eConfStrasb/16eConf_p2.png" title="16eConf_p2.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/16eConfStrasb/.16eConf_p2_s.jpg" alt="16eConf_p2.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>Elle se compose comme suit :<br /></p>
<ul>
<li><strong>Président</strong> : Daniel Christmann (CHU de Strasbourg, Médecine interne)</li>
<li><strong>Président du Jury</strong> : Patrick. Choutet (CHU Infectiologie de Tours)</li>
</ul>
<p>Membre du groupe anti-infectieux de l’AFFSAPS, Membre de la commission qualité et diffusion de l’information médicale de la HAS, Médecin national de la MSA, Président de l’institut national de médecine agricole.</p>
<ul>
<li><strong>Membres du Jury</strong>: P. Bernard (Hôpital de Reims); P. Couratier (CHU de Limoges); R. Dhöte (Hôpital de Bobigny); C. Francès (Hôpital de Tenon, Paris); J. Jourdan (Nîmes); M. Kopp (Illkirsch); J. Malaval (Pleaux); B. Quinet (Paris) ; J. Sibila (Hautepierre, Strasbourg) ; C. Tranchant (CHU de Strasbourg); P. Zachary (Altkirch).</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Cette assemblée valide et signe le premier consensus français concernant le diagnostic et le traitement de la Borréliose. Ce consensus avalise pratiquement toute la directive de l’IDSA</strong> (<em>"Guidelines"</em> II de février 2006, publiées en novembre de la même année.) dans le texte court
et le texte long<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-8" id="rev-wiki-footnote-8">8</a>]</sup> portés à la connaissance des médecins et du public et qui, à ce jour, n’a pas bougé d’un iota, malgré la mise en examen de l’IDSA en 2008 et la reconnaissance officielle, le 1er mai de la même année, des conflits d’intérêts de la plupart des signataires de cette dernière. <br /></p>
<p><strong>Dix mois après l’élaboration des <em>"Guidelines"</em> de l’IDSA (février 2006), un mois après leur parution officielle, la SPILF organise une conférence multidisciplinaire. Question: </strong><br />
<strong>Quelle urgence y avait-il ? Pourquoi tant de hâte ?</strong> <br />
Une conférence de consensus demandant au préalable des mois de préparation, on est forcé de constater que même pour la France (et l’Europe), la date de février 2006 aux Etats-Unis et les <em>«Guidelines»</em> de l’IDSA sont le point de départ de tout. <br />
Rappelons ici quelques extraits de ce qui définit une <strong>Conférence de consensus</strong><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-9" id="rev-wiki-footnote-9">9</a>]</sup> en France : <br /></p>
<ul>
<li><em>« Une conférence de consensus vise à dégager au sein de la communauté concernée les points d’accord et de <a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/16eConfStrasb/16eConf_p6.png" title="16eConf_p6.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/16eConfStrasb/.16eConf_p6_s.jpg" alt="16eConf_p6.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>divergence relatifs à une intervention de santé, qu’il s’agisse d’une procédure diagnostique ou d’une stratégie thérapeutique ou d’aspects liés à l’organisation du système de santé dans notre pays ».</em></li>
<li><em>« La conférence se déroule sur 3 jours 1/2. La première partie est consacrée à la réunion d’un forum public ouvert à toutes les personnes concernées. Durant cette réunion, les experts exposent les données de la littérature et leur expérience personnelle, et les discutent avec le jury et le public. »</em></li>
<li><em>« Le jury : 8 à 16 membres choisis par le comité d’organisation, multidisciplinaire (médecins, chercheurs, méthodologistes, représentants des domaines éthique, économique ou législatif et représentant du grand public), expert dans le domaine, sans position connue sur le sujet traité, informé de la méthodologie par le comité, informé sur le thème par la bibliographie et le texte des experts, pouvant acquérir des informations supplémentaires aux (AUPRES DES ?) experts, élabore les recommandations à huis clos, distingue ce qui relève de la présomption de ce qui est établi scientifiquement, tient compte avec objectivité des mentalités et des différents avis exprimés par les experts et le public. »</em></li>
</ul>
<h5>Les faibles exigences des recommandations allemandes</h5>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/Leitlinie_AWMF_013_044001.jpg" title="Leitlinie AWMF"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/.Leitlinie_AWMF_013_044001_s.jpg" alt="Leitlinie AWMF" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Leitlinie AWMF" /></a>A ce jour de mai 2012, l’Allemagne n’a pas encore de « consensus » multidisciplinaire en ce qui concerne la Borréliose. Il n’existe que deux «<em>Leitlinien</em>» (recommandations de conduites) bien distinctes :</p>
<ul>
<li>celle de la <em>Deutsche Gesellschaft für Neurologie</em> (société allemande de neurologie) portant le thème «<em>Leitlinie für Neuroborreliose</em>» (recommandations pour la Neuroborréliose) modifiant en octobre 2008 un texte de 2004 et valable jusqu’en 2013 déclaré à l’AWMF (Ass° des S/tés médicales) <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-10" id="rev-wiki-footnote-10">10</a>]</sup> sous le n° de directive AWMF 030/071, et,</li>
<li>celle de la <em>Deutsche Dermatologische Gesellschaft</em> (société allemande de dermatologie) portant le thème «<em>Kutanmanifestationen der Lyme Borreliose</em>» (manifestations cutanées de la Borréliose de Lyme); texte de février 2009 mis à jour en 2011 et déclaré à l’<em>AWMF</em> sous le n° de directive AWMF 013/44.</li>
</ul>
<p>Ces deux directives sont classées «S1». Ce qui représente un degré de « preuves » 1 sur 3 suivant le classement de cet organisme, c’est-à-dire bas, ce qui revient à conclure, toujours par rapport aux définitions de classification du même organisme, que l’ensemble des demandes de <em>légitimation scientifique; légitimation de mise en pratique</em> et d<em>’investissement</em> demeure faible.<br />
<strong>Ce constat n’est certes pas très glorieux, mais l’on comprend dès lors que les médecins outre-Rhin ont plus de latitude que les médecins français à qui l’on a imposé d’emblée et rapidement des restrictions beaucoup plus radicales.</strong> Bien joué !<br /></p>
<p>Voilà ce que Monsieur Jauhlac, professeur biologiste au CHU de Strasbourg et président du CNR <em>Borrelia</em> (Centre national de Référence des <em>Borrelia</em>) <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-11" id="rev-wiki-footnote-11">11</a>]</sup>, eut dû répondre dans la vidéo versée sur le site d’Arte, en mai 2012, au journaliste qui lui demandait entre autres choses quelle était la différence entre la France et l’Allemagne concernant le diagnostic et le traitement de la Borréliose.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-12" id="rev-wiki-footnote-12">12</a>]</sup>.<br /></p>
<h4>2- Pourquoi un consensus français ? Des questions sans réponses ?</h4>
<p><strong>Concernant les recommandations professionnelles scientifiques françaises dans leur ensemble plusieurs démarches sont possibles :</strong></p>
<ul>
<li>•<strong>La recommandation pour la pratique clinique</strong>, méthode la plus souvent utilisée;</li>
<li>•<strong>Le consensus formalisé d’experts</strong>, moins connu, mis en place par la HAS en janvier 2006 (publié en mars 2006), en l’absence de données de fort niveau de preuves;</li>
<li>•<strong>La conférence de consensus</strong>, destinée à réaliser des recommandations en définissant, au terme d’un débat public, une position consensuelle dans une controverse portant sur les modalités d’une prise en charge de santé.</li>
</ul>
<p>Une audition publique, réunissant experts, professionnels de santé et usagers, peut avoir lieu lorsque des questions de santé publique sont en jeu. Elle donne lieu à un rapport d’orientation définissant en premier lieu l’état des connaissances et proposant des orientations en santé publique, des recommandations, etc…<br /></p>
<p>De ces trois démarches labellisables par la HAS, c’est sans aucun doute le consensus qui possède la plus grande garantie pour les médecins, puisque qu’elle constitue un « standard or » avec valeur juridique opposable en cas de procédure juridique pour faute professionnelle. <br /></p>
<p><strong>Ce sont plusieurs questions qui surgissent :</strong> <br />
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/ConsensusLymep1_SPLIF.png" title="ConsensusLymep1_SPLIF.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Guidelines/.ConsensusLymep1_SPLIF_s.jpg" alt="ConsensusLymep1_SPLIF.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>- <strong>Question: Un texte de conférence possède t-il une valeur réglementaire ?</strong> <br />
D’après les recherches de l’auteur de cet article, il semblerait que non, ni réglementaire et encore moins légal. Mais si cette conférence de consensus a appliqué la méthodologie réglementaire de l’ancienne <em>ANAES</em> (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-13" id="rev-wiki-footnote-13">13</a>]</sup> maintenant la HAS, et si la validation du processus a été effectuée, cela lui confère de bonnes garanties et le texte n’est pas démuni de valeur pratique.<br />
Le médecin outrepassant ces recommandations devra donc être en mesure de prouver que des traitements différents de ces recommandations le sont dans l’intérêt individuel du patient.<br />
- <strong>Question: Quelle est d’ailleurs l’échelle de niveaux de preuves scientifiques appliquée aux consensus et recommandations en France ?</strong><br />
Toujours d’après la <em>HAS (Haute Autorité de Santé)</em>, il existerait 4 niveaux :</p>
<ul>
<li>•Niveau 3 et 4 : Classe « C » : faible niveau de preuves.</li>
<li>•Niveau 2 : Classe « B » : Présomption scientifique.</li>
<li>•Niveau 1 : Classe « A » : Preuve scientifique établie.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-14" id="rev-wiki-footnote-14">14</a>]</sup></li>
</ul>
<p>Des recherches effectués par l’auteur de cet article n’ont pas permis de trouver les preuves de la validation du consensus "Borréliose de Lyme" du 13 décembre 2006 par la HAS, (mais laissent supposer qu’elle le fut du fait de la présence de son président du jury, membre de cet organisme), ni d’une quelconque attribution de grade de recommandations.<br />
-<strong>Question: Où se situe l’impérieuse nécessité d’une conférence et de son consensus, dès lors que, 6 années plus tard, la Borréliose, cette "petite infection", est toujours et encore "rare"?</strong><br />
-<strong>Question : Est-il réellement question de la France dans ce débat sur le diagnostic et la stratégie thérapeutique ?</strong><br />
-<strong>Question : Pourquoi la conférence n’a-t-elle duré qu’un seul jour ?</strong><br />
-<strong>Question : Pourquoi n’y a t–il pas eu de débat public ?</strong><br />
-<strong>Question : Pourquoi n’avoir pas fait citer en tant qu’experts ceux-là même qui appliquaient déjà les directives de l’ILADS en France?</strong><br />
-<strong>Et l’ultime questionnement : <ins>A quoi sert une conférence de consensus dès lors que le résultat équivaut à un simple exercice de traduction de texte ?</ins></strong><br /></p>
<h3>C – Science, Pouvoir, Argent ? Faites vos jeux, rien ne va plus !</h3>
<p>Le « prix Nobel » de physique, Max Planck (1858-1947) écrivait dans son autobiographie:</p>
<blockquote><p><em>Une vérité nouvelle en science n’arrive jamais à triompher en convainquant les adversaires et en les amenant à voir la lumière, mais plutôt parce que finalement ces adversaires meurent et qu’une nouvelle génération grandit, à qui cette vérité est familière.</em><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-15" id="rev-wiki-footnote-15">15</a>]</sup></p></blockquote>
<h4>1– La pieuvre médiatique se déploie</h4>
<p>Aux Etats-Unis, en Europe, puis dans le monde entier, les médias favorisent l’expansion des thèses de l’IDSA.<br />
<strong>En <ins>2007 et 2008</ins>, aux Etats-Unis, les docteurs Steere et Krause, tous les deux auteurs des <em>"Guidelines"</em> de l’IDSA, participent à des conférences dans de nombreuses universités, conférences retransmises par télévision. Ils expliquent ainsi à tous les étudiants que la Borréliose de Lyme se guérit avec un maximum d’une trentaine de jours de traitement.</strong><br />
<strong>Il en est de même en Europe et évidemment en France</strong>. <br />
Les informations pleuvent par centaines comme de la manne céleste. Mais toujours et encore en faisant fi des études et publications de la «partie adverse» - celle des renégats, des charlatans, de ceux qui auraient trouvé « le filon » de leurs activités lucratives ! (sic).<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-16" id="rev-wiki-footnote-16">16</a>]</sup> Chacun a son mot à dire, chacun fait ses conférences, ses débats, ses symposiums même dans les plus petits villages reculés comme en Alsace. Chacun publie, chacun veut rester dans l’<strong>Histoire</strong> de la Borréliose de Lyme et dans tous les domaines : infectiologie, rhumatologie, neurologie, biologie, pharmacologie, etc. jusque dans les pays limitrophes. <a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Docs_Prevention/DocLyme_Orphanet_der.png" title="DocLyme_Orphanet_der.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Docs_Prevention/.DocLyme_Orphanet_der_s.jpg" alt="DocLyme_Orphanet_der.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>A se demander comment tous ces spécialistes promus «experts de Lyme», œuvrant pratiquement tous à des postes clés de notre système de santé fonctionnarisé, trouvent le temps pour toutes ces démarches. <br />
Seraient-ils des «surhommes» ? Seraient-ils tant impliqués dans la grande cause des malades de la Borréliose qu’ils ne compteraient pas leurs efforts ? <br />
Ou alors, sous-jacent, existerait-il un moteur moins noble comme c’est le cas aux Etats-Unis ?<br /></p>
<p>En <ins>mars 2008</ins>, parait sur le site <a href="http://www.orpha.net">« Orphanet «</a> (portail internet des maladies rares) un document réalisé avec le président de la conférence de consensus française, le Professeur Daniel Christmann<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-17" id="rev-wiki-footnote-17">17</a>]</sup>, document d’information et de prévention minimaliste, pour le grand public, dans lequel l’on retrouvera des erreurs, et qui s’appuie toujours sur la base du fameux consensus du 13 décembre 2006.<br /></p>
<h4>2– L’ILADS se renforce, l’IDSA se défend</h4>
<p><strong>Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la bataille continue et la reconnaissance officielle de conflits d’intérêts parmi les membres de l’IDSA par <em>l’Attorney général</em> du Connecticut est rendue publique le 1er mai 2008.</strong><br />
Un nouveau jury doit être constitué en vue de révision des "<em>Guidelines</em>" 2006 de l’IDSA hors de la présence des signataires précédents suivant le communiqué de presse du procureur Blumenthal.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-18" id="rev-wiki-footnote-18">18</a>]</sup><br />
Entre <ins>mai à septembre 2008</ins>, en Allemagne, La DBG (<em>Deutsche Borreliose Gesellschaft</em>)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-19" id="rev-wiki-footnote-19">19</a>]</sup> publie ses premières directives : <em>«Diagnostic et traitement de la borréliose de Lyme»</em>, qui seront traduites en français.<br />
<strong>Ces directives seront mises à jour en 2010 et publiées en allemand et en anglais. Cette assemblée de scientifiques pluridisciplinaire est composée pour la plupart d’entre eux de médecins de terrain, mais également de chercheurs en relation avec des confrères du monde entier. Leurs diagnostics et traitement se basent sur les <em>"Guidelines"</em> de l’ILADS .</strong><br />
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Traitements/LymeDisease_JBurrascano2008.png" title="LymeDisease_JBurrascano2008.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Traitements/.LymeDisease_JBurrascano2008_s.jpg" alt="LymeDisease_JBurrascano2008.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>En septembre de la même année, le docteur Joseph J. Burrascano, éminent membre du Conseil de l’ILADS, publie : <em>“Diagnostics Hints and Treatment Guidelines for Lyme and other Tick Borne Illnesses”</em> (“Conseils de diagnostic et recommandations de traitement pour la maladie de Lyme et autres maladies transmises par les tiques) <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-20" id="rev-wiki-footnote-20">20</a>]</sup>. Au cours de ses années comme interniste à East Hampton, NY - une hyper zone d’endémie de la maladie de Lyme -, le docteur Burrascano a traité plus de 11 000 patients de 46 états et de 16 pays.<br /></p>
<p>En <ins>janvier 2009,</ins> un accord est signé entre le procureur général du Connecticut et l’IDSA, comme il est de pratique dans les juridictions outre-Atlantique.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-21" id="rev-wiki-footnote-21">21</a>]</sup><br />
Ceci amènera l’IDSA à publier qu’elle a <em>volontairement</em> pris la décision de constituer une commission «indépendante» afin d’expertiser ses <em>"Guidelines"</em>.<br />
Malgré cela, aucun des médecins soignant des Borrélioses sur une durée supérieure à celle préconisée par l’IDSA n’est prévu dans cette participation. <br />
<strong>Les médecins soignants <em>plus d’un patient atteint de Borréliose par semaine</em> sont d’emblée exclus de cette commission pour le motif de «<em>Bias</em>», terme anglais que l’on peut traduire par <em>partialité.</em> Ainsi seront exclus tous ceux qui ne traitent pas suivant les recommandations de l’IDSA.</strong><br />
Dans leur accord, l’IDSA demande également que ne participent à cette commission que des « chercheurs académiques » ayant des connaissances dans la formulation de "<em>Guidelines</em>" et leurs procédures. Le coup réussit. Comment ? Difficile à prouver ! L’IDSA réceptionne cinquante candidatures. Vingt émanent de scientifiques approuvant une thérapie prolongée : aucune de celles-ci ne sera sélectionnée.<br /></p>
<p>Comme cité plus haut, l’accord conclu avec la justice stipulait qu’aucun des membres signataires de 2006 ne pouvait être présent dans cette commission de vérification.<br />
Qu’à cela ne tienne, l’IDSA proposa Arthur Weinstein, bras droit de Wormser et un des signataires des "<em>Guidelines</em>" 2000 ! Après des débats houleux, cette candidature (spontanée) fut refusée. Ce qui ne change pas grand-chose à l’affaire, puisqu’à sa place fut nommée la Dr Carol Baker, ancienne présidente de l’IDSA et auteur des directives pédiatriques sur la Borréliose !<br /></p>
<p>Le <ins>24 février 2009</ins>, l’IDSA propose que chaque membre de la commission ne devrait examiner et vérifier que 5 pages du document déposé. 5 pages pour un document résultant de 3 années d’études et de compilation depuis 2006 avec les nouveaux éléments venant s’ajouter aux documents ignorés lors de l’élaboration des <em>"Guidelines"</em>! Après de nombreuses récriminations de tous bords, l’IDSA accorda un bonus : ce seront 10 pages !<br />
<ins>Fin mars</ins>, l’IDSA fixe l’audition au 27 avril 2009, en omettant de rendre public, un mois auparavant, le lieu et les participants potentiels. Ce qui repoussera cette audition au mois de juillet.<br /></p>
<p>Au <ins>mois d’avril 2009</ins>, l’IDSA distribue copieusement et gratuitement à la grande assemblée des médecins traitants américains une brochure « d’information sur la borréliose » co-écrite par les auteurs des <em>"Guidelines"</em> 2006. <br />
Ce même mois, elle publie la date et le lieu de l’audition en la réduisant sur une journée – suffisante lors de débats sur les preuves – et accorde à deux représentants d’associations de patients un temps de parole de 15 minutes. <br /></p>
<h4>3- L’apothéose provisoire» du drame - l’IDSA au-dessus des lois</h4>
<p><strong>C’est le <ins>23 avril 2009</ins> que les médecins de l’ILADS transmettent à la commission un rapport de plus de 3 000 pages d’analyses accompagné d’études. Environ 300 pages seulement corroborent l’analyse originale de l’IDSA.</strong><br />
Une audition publique de spécialistes de la maladie de Lyme sélectionnés pour donner leur avis sur les directives de l’IDSA 2006, sera retransmise en direct sur internet, durant 9 heures, le <ins>30 juillet 2009</ins>.<br />
De très nombreux scientifiques, malades et associations de malades sont devant leur ordinateur, tout comme l’auteur de cet article. C’est un processus historique, sans précédent.<br />
Il s’agit de la remise en cause d’une «directive» sur laquelle se basent les médecins et spécialistes du monde entier, dont également les français, ceux qui soignent leurs patients en bonne conscience «guidelinique», sans même présager (ou peut-être se soucier ?) de l’impact que cela pourrait avoir. <br />
Comment se fait-il d’ailleurs qu’un ministre de la Justice américaine se doive d’intervenir, dès lors qu’il s’agit de diagnostic et de traitement d’une infection ? <br />
<strong>Comment se fait-il d’ailleurs, que constamment de notre côté de l’Atlantique, il soit fait référence aux études américaines, aux influents experts américains, aux administrations de santé américaines ?</strong><br />
<strong>La réponse est simple et peut s’appliquer à tous les pays européens : «Parce qu’il n’y a pas plus d’études sérieuses chez eux que chez nous». Les chaires de recherche sont orphelines !</strong><br />
Peut-être existe-t-il également un déficit du « savoir faire » dans la recherche pour les maladies infectieuses en Europe? Auquel cas, il est très tentant de s’octroyer comme credo national des directives d’outre-Atlantique. En plus, l’Europe est, dans ce monde d’argent, un pays lilliputien par rapport aux Etats-Unis.<br />
Par ailleurs, pour l’industrie pharmaceutique aussi, la Borréliose reste un « rossignol », un invendu.<br /></p>
<p>En ce qui concerne la contre-expertise, le processus de vote se déroule le <ins>5 février 2010</ins> différemment de ce qui avait été conclu avec le ministère de la Justice du Connecticut. Des «violations de procédures» en retardent le développement.<br />
<strong>En <ins>avril 2010</ins>, la commission de l’IDSA publie une information stipulant que la contre-expertise de leurs <em></em>Guidelines<em></em> n’apporte en fait que peu de différences par rapport à l’original; l’on n’en attendait pas moins !</strong><br />
Aucun motif valable n’a pu être validé pour la «refonte» du document; cependant qu’une mise à jour est prévue régulièrement suivant l’évolution des connaissances scientifiques (effectivement stipulée à ce jour sur le portail de l’IDSA).<br />
Pouvait-on logiquement s’attendre à autre chose ? <br />
<strong>Sur les 69 recommandations de l’IDSA, la Commission d’examen de cette même IDSA en a validé d’un commun accord 68 en faveur de sa conservation: un Consensus complet dans tout son questionnement scientifique.</strong> Epoustouflant !<br /></p>
<h4>4– L’impact de l’IDSA : puissance et hégémonie</h4>
<p><strong>En <ins>février 2010</ins>, aux Etats-Unis, le ministère de la Justice du Connecticut exprime dans un courrier à l’IDSA des craintes à propos du processus de vote sur les lignes directrices, processus qui aurait pu être impropre et manipulé.</strong><br />
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/EUCALB_Autorship.png" title="EUCALB_Autorship.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/.EUCALB_Autorship_s.jpg" alt="EUCALB_Autorship.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>L’IDSA n’en a cure. Elle persiste à essaimer ses directives à travers toutes les spécialités médicales : les internistes au travers de l’ACP (<em>American College of Physicians</em>), les neurologues par l’AAN (<em>American Academy of Neurology</em>), les rhumatologues par l’ACR (<em>American College of Rheumatology</em>). Dans chacune de ces institutions se trouve, à un poste influent, l’un des membres signataires des <em>"Guidelines"</em> 2006.<br />
L’IDSA ira même jusqu’à influencer l’EUCALB (Action concertée de l’Union Européenne sur la Borréliose de Lyme)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-22" id="rev-wiki-footnote-22">22</a>]</sup> par l’intermédiaire de sa fondation ALDF (<em>American Lyme Disease Fondation</em>) en lui faisant parvenir le <ins>5 janvier 2010</ins> un document récapitulatif laissant entendre que des experts es Borréliose complètement indépendants avaient été amenés par «pur hasard» aux mêmes conclusions sur les <em>"Guidelines"</em> qu’eux-mêmes. <br />
Ce qu’il faut pourtant connaître, c’est qu’à l’époque l’EUCALB était «entretenue financièrement» par les docteurs Stanek et Strle <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-23" id="rev-wiki-footnote-23">23</a>]</sup>. <br /></p>
<blockquote><p><strong>«<em>Durant toutes ces trois années d’investigation sur ces "</em>Guidelines<em>" de l’IDSA, cette société de « savants » n’a montré aucune volonté de reconnaître et de corriger l’impropriété et la manipulation des bases scientifiques de ces recommandations</em> », écrira le ministère de la Justice américain.</strong></p></blockquote>
<p><strong>Cela restera dans les annales comme une « leçon magistrale » pour qui veut comprendre comment une poignée de scientifiques a pris le contrôle du diagnostic et de la thérapie des patients.</strong><br /></p>
<p>La borréliose est une infection bactérienne et pour une telle infection dès lors qu’elle est diagnostiquée précocement, le patient échappe rarement à l’antibiothérapie. Mais qu’il s’agisse d’amoxicilline, de pénicilline ou pour la grande majorité, d’autres antibiotiques, les brevets sont, depuis belle lurette, périmés et des produits dérivés sont sur le marché à bas prix. Certains antibiotiques, débarrassés de leur brevet à la longue, sont même si peu onéreux, qu’ils ne valent même pas la production et l’exploitation d’un générique.<br />
L’encéphalite à tiques en revanche est plus prometteuse pour l’industrie pharmaceutique, car à l’horizon se pointe l’usufruit d’un bon vaccin !<br />
<br />
<img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Docs_Parutions/.Rentchnick_Ces_malades_t.jpg" alt="Dr Rentchnick et P. Accoce : Ces malades qui nous gouvernent" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Dr Rentchnick et P. Accoce : Ces malades qui nous gouvernent" />Celle ou celui de nos lecteurs qui a un certain âge ou un âge certain se souviendra peut-être d’un ouvrage qui avait fait sensation en 1978, du Dr Pierre Rentchnick et de Pierre Accoce, <ins>Ces malades qui nous gouvernent</ins>. Les auteurs y analysaient dans le détail les pathologies qui ont miné la vie des grands dirigeants présents au partage du monde de Yalta après la seconde guerre mondiale, pathologies qui en ont largement influencé l’issue. Et ils se demandaient si notre monde était entre de bonnes mains...<br /></p>
<ul>
<li><strong>Et notre médecine ? Est-elle entre de bonnes mains ?</strong> <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#wiki-footnote-24" id="rev-wiki-footnote-24">24</a>]</sup></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p>Nota : <em>Une partie des renseignements de cet article provient du livre de Birgit Jürschik-Busbach : <ins><a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/11/l-%C3%A9pid%C3%A9mie-silencieuse%2C-le-livre-qui-d%C3%A9nonce-le-scandale-chez-nos-voisins-allemands-%21">Die verschwiegene Epidemie</a></ins>, avec son aimable accord ainsi que des archives de l’association allemande des malades : le <a href="http://www.bfbd.de/de/bund/1.html" hreflang="de">Borreliose und FSME Bund Deutschland e.V.</a></em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-1" id="wiki-footnote-1">1</a>] Le <em>Medical Board</em> pourrait être assimilé à ce que nous connaissons en France en tant que « Conseil de l’Ordre des médecins ». Il en existe un dans chaque Etat des USA.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-2" id="wiki-footnote-2">2</a>] Aux USA, l’OPCM (<em>Office of Professional Misconduct</em>) enquête sur des professionnels de la santé qui font l’objet d’ordonnances de la Commission d’État pour la déontologie médicale. Cette section fournit une liste de tous les médecins, auxiliaires médicaux et assistants spécialisés qui ont été sanctionnés depuis 1990, ou qui sont soumis à une ordonnance du Conseil non disciplinaire, ou contre qui ont été déposées des accusations d’inconduite pour lesquelles le Conseil va prendre ses décisions dans un proche avenir.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-3" id="wiki-footnote-3">3</a>] La Babésiose est une des co-infections possible de la borréliose, mais peut se présenter également en tant qu’infection unique. </p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-4" id="wiki-footnote-4">4</a>] Source: <a href="http://www.drjoneskids.com/" hreflang="en">http://www.drjoneskids.com/</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-5" id="wiki-footnote-5">5</a>] Source: <a href="http://www.capitolhillblue.com/node/3111" hreflang="en">http://www.capitolhillblue.com/node/3111</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-6" id="wiki-footnote-6">6</a>] Sherwood Gorbach, MD, rédacteur en chef, Clinical Infectious Diseases, Tufts University School of Medicine 200 Harrison Avenue Boston, Massachusetts 02111; cf. <a href="http://www.ilads.org/files/press_release_10_25_06.pdf" hreflang="en">courrier de l’ILADS</a> en téléchargement.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-7" id="wiki-footnote-7">7</a>] SPILF, Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française. cf. <a href="http://www.infectiologie.com/site/index.php">site de la SPLIF</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-8" id="wiki-footnote-8">8</a>] Texte court de La <a href="http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-Lyme_court.pdf">Conférence de consensus</a> de 2006 et <a href="http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-lyme-long.pdf">version longue</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-9" id="wiki-footnote-9">9</a>] Source <a href="http://www.repere-medical.com/article-325.html">Site "Repère médical"</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-10" id="wiki-footnote-10">10</a>] AWMF, <em>Arbeitsgemeinschaft der Wissenschaftlichen Medizinischen Fachgesellschaften</em>, Groupe de travail (ou association de travail) des sociétés médicales scientifiques.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-11" id="wiki-footnote-11">11</a>] <a href="http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/fr/sante/centres-nationaux-de-reference-et-centres-collaborateurs-de-l-oms/cnr-et-ccoms/cnr-des-borrelia/identite-et-coordonnees">CNR <em>Borrelia</em></a>, Centre National de Référence des <em>Borrelia</em>. Depuis janvier 2012, installé à Strasbourg, où le Laboratoire de Bactériologie est dirigé par le Pr. Benoît Jaulhac.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-12" id="wiki-footnote-12">12</a>] Voir la video sur le site d’ARTE, dans son dossier Maladie de Lyme, <a href="http://www.arte.tv/fr/Web-Plus---La-situation-en-France/6629650.html">"Situation en France"</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-13" id="wiki-footnote-13">13</a>] ANAES : Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé. Organisme public d’Etat fondé en 1996 sous le nom d’ANDEM, puis ANAES, absorbé par la HAS (Haute Autorité de Santé), créée le 13 août 2004 ;Le terme «accréditation» a été remplacé par «certification» en application de la loi du 13 août 2004.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-14" id="wiki-footnote-14">14</a>] Source: Collège national des gynécologues et obstétriciens français <a href="http://www.cngof.asso.fr/D_PAGE/PUNP_02.HTM">(Cngof)</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-15" id="wiki-footnote-15">15</a>] Max Planck, <ins>Autobiographie scientifique et derniers écrits</ins>, introduction, traduction <ins><em>Wissenschaftliche Selbstbiographie</em></ins>, Leipzig, 1948, et notes d’André Georges, Paris, Éditions Albin Michel (Les savants et le monde), 1960, pp. 84-85.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-16" id="wiki-footnote-16">16</a>] Ce sont les termes exacts que l’auteur de cet article a entendus avec témoin de la bouche de deux auteurs de ce consensus</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-17" id="wiki-footnote-17">17</a>] Document <ins>Maladie de Lyme</ins>, Orphanet, "Encyclopédie Grand Public", avec la collaboration du Pr. Christmann, Service des maladies infectieuses et tropicales, CHU Hôpital Civil - Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Document téléchargeable sur le site de <a href="http://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Lyme-FRfrPub12159.pdf">l’Orphanet</a>. Lire notamment l’article du RBLF : <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/10/20/Pas-net-Orphanet-%28portail-des-maladies-rares%29">"Pas net l’Orphanet"</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-18" id="wiki-footnote-18">18</a>] Source : <a href="http://www.ct.gov/ag/cwp/view.asp?a=2795" hreflang="en">http://www.ct.gov/ag/cwp/view.asp?a=2795</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-19" id="wiki-footnote-19">19</a>] La <a href="http://www.borreliose-gesellschaft.de/" hreflang="de">DBG</a> (<em>Deutsche Borreliose Gesellschaft</em>), association allemande de scientifiques, est un organisme sans but lucratif, enregistré, financé par les cotisations et les dons déductibles du revenu imposable. A été formé en association en 2004 par la conversion d’un organisme existant depuis 2001, et a actuellement environ 270 membres, y compris leur membre honoraire le Dr Willy Burgdorfer.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-20" id="wiki-footnote-20">20</a>] Source: ILADS, Lyme Disease B/Guidelines, 2008, <a href="http://www.ilads.org/lyme_disease/B_guidelines_12_17_08.pdf" hreflang="en">document en téléchargement</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-21" id="wiki-footnote-21">21</a>] Source : ct. gov IDSA agreement, <a href="http://www.ct.gov/ag/lib/ag/health/idsaagreement.pdf" hreflang="en">document en téléchargement</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-22" id="wiki-footnote-22">22</a>] EUCALB : <em>European Union Concerted Action on Lyme Borreliosis</em>, Action concertée de l’Union Européenne sur la borréliose de Lyme. Le site est créé en 1997 pour fournir des informations sur ses activités.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-23" id="wiki-footnote-23">23</a>] EUCALB n’est plus financée par l’U.E. La fonction actuelle du site est de fournir des renseignements à jour sur la maladie de Lyme en Europe (sous la forme de brèves critiques) et les dernières publications, et aussi pour servir de panneau d’affichage pour les réunions pertinentes des scientifiques. En outre, l’Encéphalite à tiques et la Babésiose zoonotique qui sont transmises par le même vecteur sont maintenant incluses. Bien qu’à la disposition du public en général, les principales cibles du site sont des professionnels de santé, scientifiques et étudiants. Pour les membres du public visitant le site il convient de noter que l’information fournie vise à appuyer, et non remplacer, la relation qui existe entre un patient et son /sa professionnel(le) de santé. Ce site est actuellement basé à Vienne en Autriche, tout comme le Dr Gerold Stanek (signataire des <em>Guidelines</em> de l’IDSA 2006) qui en semble maintenant le propriétaire. Pour ne citer qu’eux, d’éminents défenseurs des thèses de l’IDSA font partie du Conseil Consultatif de ce site et en particulier le Prof. Volker Fingerle, président du NRZ (<em>Nationales Referezzentrum für Borreliose</em> = Centre National de Références pour la Borréliose) en Allemagne, le Dr Franc Strle, maintenant à Ljubljana en Slovénie (lui aussi également co-signataire des "<em>’Guidelines</em>" de l’IDSA) ainsi que le Prof. Benoît Jaulhac du CNR <em>Borrelia</em> de Strasbourg (co-auteur du consensus du 13 décembre 2006). Source: http://meduni09.edis.at/eucalb/cms/index.php?option=com_content&task=view&id=95&Itemid=107</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/05/14/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28V-IDSA-over-the-World%29#rev-wiki-footnote-24" id="wiki-footnote-24">24</a>] <strong>L’information est-elle, elle aussi, entre de bonnes mains ?</strong></p></div>
Comment une bactérie peut-elle diviser le monde scientifique? (II. "Business")
urn:md5:30b3ee9f15bf4e7f65eb378bd5ab7784
Dimanche, avril 1 2012
Dimanche, avril 1 2012
ELS /ReBL
CHRONIQUES
BorreliaConflits d intérêtsDr SteereDéontologieIndustrie pharmaSanté publiqueUSA
<p><em>Dans la partie I, nous avons évoqué la façon dont avait débuté la grande imposture concernant la « maladie de Lyme » et comment quelques scientifiques de l’Université de Yale avec appui du CDC ont pu en définir à jamais les critères diagnostiques. Ce nouveau chapitre de l’histoire tentera de faire comprendre la naissance des conflits d’intérêts. Il sera suivi d’autres parties tout aussi étonnantes.</em></p>
<h2>Partie II : Un mensonge, suffisamment proféré, deviendrait-il vérité ?</h2>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.Handelsuebliches_lichtmikroskop_der_marke_bresser_s.jpg" alt="Microscope by Mark192 (Travail personnel) [CC-BY-SA-2.5 (www.creativecommons.org/licenses/by-sa/2.5)], via Wikimedia Commons" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Microscope by Mark192 (Travail personnel) [CC-BY-SA-2.5 (www.creativecommons.org/licenses/by-sa/2.5)], via Wikimedia Commons" />Plus de 76 millions de dollars US seraient revenus aux auteurs des Guidelines IDSA, aux fins de recherches étatiques sur la borréliose<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-1" id="rev-pnote-344-1">1</a>]</sup>.<br />
<strong>Qu’elle est donc l’utilité de ces recherches intensives dès lors que cette infection est guérissable dans tous les cas avec un traitement de quatre semaines,</strong> comme le martèlent, sans se fatiguer les auteurs de ces mêmes Guidelines ?<br />
Depuis la re-découverte de la bactérie en 1982 par Burgdorfer, deux choses ont énormément pris de l’ampleur : le nombre croissant de malades (chroniques) et la guerre exaspérante à tous les niveaux et sous tous les aspects de l’infection.<br /></p>
<h4>1 - 1995 : Première victime officielle de la chasse aux sorcières</h4>
<p><ins>(L’Etat de New-York contre le Dr John Bleiweiss)</ins><br />
Le Dr Bleiweiss est certainement la première victime de "<em>l’inquisition</em>". Atteint lui-même de borréliose, il se consacre désormais au diagnostic et à la thérapie de cette infection. Il soigne plus de 2 000 patients. Toujours et encore, il constate que le standard thérapeutique de l’IDSA et du CDC (<em>Centers for Disease Control and prevention</em>, Dearborn) est inefficace et que ses patients ne sont pas guéris par ce schéma thérapeutique.<br />
<strong>Au lieu donc d’administrer des traitements sans succès, il fait ce que bon nombre de bons médecins, confrontés à ce dilemme, font : il fait des essais thérapeutiques</strong> avec différents antibiotiques et dans des cas isolés, il prolonge la durée du traitement et combine différents antibiotiques accompagnés par des probiotiques, vitamines, conseils de nutrition, etc.<br />
Il choisit chaque thérapie adaptée à chaque patient individuellement en fonction de ses connaissances et de sa pratique. N’est-ce pas ce que ferait tout médecin, <em>a fortiori</em> si la santé de son patient s’avérait profondément atteinte?<br />
Sept années durant, il sera soumis à des attaques et poussé au bord de la ruine.<br />
Au mois d’août 1995, le <ins>Medical Bord de New-York</ins> le menace de lui retirer sa patente de médecin : <em>Sept de ses patients ne présenteraient pas de sérologie positive à "Borrelia burgorferi".</em>
Le 12 août 1995 le journal <ins>Trenton Times</ins> publie qu’une enquête est en cours contre lui.
Le lendemain, le Dr Bleiweiss met fin à ses jours par arme à feu.<br /></p>
<h4>2 – Vaccins et Big Business</h4>
<h5>L’argent d’abord</h5>
<p>Cinq mois avant la conférence de Dearborn<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-2" id="rev-pnote-344-2">2</a>]</sup> (toujours elle!) en 1994 (année très prolifique en échanges et réunions), des responsables du laboratoire SKB (<em>SmithKline Beecham</em>)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-3" id="rev-pnote-344-3">3</a>]</sup>, du CDC et de la FDA (<em>Food and Drug Administration</em>)<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-4" id="rev-pnote-344-4">4</a>]</sup> se sont réunis afin de se mettre d’accord sur les exigences de la définition de cas de la maladie de Lyme. La LDA (<em>Lyme Disease</em> <em>Association</em>) cite un médecin du laboratoire SKB , qui affirme que cette réunion était effectivement centrée sur la définition de cas de la Maladie de Lyme, qui à ce moment (5 mois avant Dearborn), n’était pas suffisante pour une étude clinique.
<br />
<strong>Cependant qu’en octobre 1994 les critères de Dearborn sont débattus, le laboratoire SKB, avec l’accord de la FDA et du CDC, a déjà pu utiliser le diagnostic standard établi par cette même conférence... aux fins d’études cliniques.</strong> On croit rêver !<br />
En 1994 encore, la phase II des études avait seulement débuté. Début 1995, l’on commença seulement la phase III, phase décisive : la phase d’incidence dont les résultats ne seront connus qu’en fin 1995.<br /></p>
<h5>Chercheurs, brevets et marchés...</h5>
<p>Revenons quelque peu en arrière. En Allemagne durant l’année 1988, trois scientifiques, Markus Simon, Rainer Wallich et Michael Kramer travaillent à Freiburg et Heidelberg à l’élaboration d’un vaccin pour borréliose humaine. Vaccin devant ultérieurement être fabriqué et commercialisé aux Etats-Unis. Plusieurs équipes cependant travaillent sur cette recherche; les trois allemands seront manifestement les plus rapides. En 1989, ils découvrent la protéine OspA qui – comme ils le constatent - stimule considérablement la production d’anticorps chez leurs souris infectées à <em>Borrelia burgdorferi</em>. La même année, cette équipe déposera son premier brevet sur cette découverte: <em>N° de brevet : EP643974B.</em><br />
L’industrie pharmaceutique allemande n’est pas intéressée. Le groupe pharmaceutique anglais SmithKline Beecham (SKB) quant à lui, l’est d’autant plus. Il rachète au trio de chercheurs l’option sur le brevet pour quelques centaines de millions de marks. Une coopération de six années débute. Parallèlement, ce laboratoire envisage également la production d’un vaccin spécifique à l’Europe. Le vaccin devant être élaboré à partir de cette découverte concernant l’OspA, protéine extrêmement variable d’une espèce à l’autre, mais également d’une souche à l’autre , pose cependant problème. <strong>Il est bel et bien sensé protéger contre l’infection ultérieure par une souche de <em>B. burgdorferi sensu stricto</em></strong> dont la protéine OspA est très proche de celle de la souche utilisée pour le vaccin, <strong>mais pas contre <em>B. garinii</em>, ou <em>B. afzelii</em> (découvertes en Europe).</strong> Il serait donc efficace aux Etats Unis où la seule espèce pathogène est <em>B. burgdorferi sensu stricto</em>. Il fut donc décidé de débuter par le marché américain.<br /></p>
<h4>3- La course des laboratoires</h4>
<p><ins>1996</ins>: Aux Etats-Unis, une manne incommensurable de dollars s’est abattue sur les laboratoires dès la mise en route de « tests sérologiques fiables » et dès la décision prise de produire un vaccin.<br />
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Docs_RBLF/Vaccin_et_Borrelia.png" title="Vaccin et Borrelia: toute une histoire"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Docs_RBLF/.Vaccin_et_Borrelia_m.jpg" alt="Vaccin et Borrelia: toute une histoire" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vaccin et Borrelia: toute une histoire" /></a>Immédiatement après la conférence décisive de Deaborn, les deux firmes pharmaceutiques <em>Smithkline Beecham</em> (SKB) à Philadelphie et <em>Pasteur Mérieux Connaught</em> (PMC) basé en Pennsylvanie<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-5" id="rev-pnote-344-5">5</a>]</sup> ont décidé de poursuivre la mise au point d’un vaccin qu’elles pensent commercialiser très tôt. <br />
La société SKB semble nettement plus pressée. Leurs études ne sont pas encore - et de loin - terminées, ne sont pas encore évaluées, ni validées par les experts ; cela ne dérange nullement la SKB de proposer son vaccin aux 15 000 patients qui, jusqu’à présent, ne recevaient que du <em>placebo</em>. <em>Les motifs d’offre faite par le groupe d’investissement</em>, expliquera plus tard lors d’une audition le laboratoire SKB, <em>se portaient sur la remise du "vaccin".</em> Certains jugeront cette approche extrêmement audacieuse.<br />
<strong>Par cette observation, le laboratoire reconnaît par conséquent, que la remise du vaccin a été effectuée afin de toucher « l’enveloppe », au mépris de sa fiabilité puisque non encore expérimenté par les études</strong>. En somme, « le temps, c’est de l’argent ! ».<br />
Les premières injections du vaccin sur des volontaires et aux fins d’étude ont débuté entre le 1er mars et le 30 avril 1994. La seconde injection a été faite environ 1 mois plus tard entre avril et le 30 mai 1994, donc bien avant la Conférence de Dearborn (27-28 novembre 1994) !<br />
Pourtant, rien n’est simple. Le caméléon <em>Borrelia burgdorferi</em>, qui en permanence peut modifier sa surface et sa forme, reste encore à ce jour, un très mauvais candidat pour un vaccin. (cf. encadré)<br />
<strong>Malgré toutes ces incertitudes, le vaccin se base donc sur la protéine OspA.</strong><br /></p>
<h4>4-La mise sur le marché</h4>
<h5>Les critères de Steere et le marché</h5>
<p>De quelle façon un produit peut-il donc passer au travers d’une autorisation aussi compliquée et restrictive de mise sur le marché par la FDA ( Food and Drug Administration), agence fédérale américaine des produits et médicaments ?<br /></p>
<p>C’est là qu’interviennent les nouveaux critères définis par Steere à la conférence de Dearborn, qui arrangent considérablement les deux laboratoires travaillant à l’époque sur le vaccin et ceci pour deux raisons :<br />
a) <ins>Critères de définition de cas de la « maladie de Lyme » :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>symptômes cliniques avec Erythème Migrant validés par un médecin;</li>
<li>arthrite « auto-immune » localisée dans un seul genou de préférence.</li>
</ul>
<p>b) <ins>Critères de diagnostic :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Elisa <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-6" id="rev-pnote-344-6">6</a>]</sup>, qui est basé sur la reconnaissance de plusieurs antigènes spécifiques à <em>Borrelia burgdorferi</em>, positif entre le deuxième et le sixième mois du début de l’infection;</li>
<li>Western-Blot (synonyme d’immuno-empreinte et de Immunoblot) est plus spécifique, elle permet d’obtenir des résultats diversifiés (taille et nombre des fragments révélés par les anticorps), elle est surtout utilisée pour confirmer le test ELISA positif.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-7" id="rev-pnote-344-7">7</a>]</sup><br /></li>
</ul>
<p>Sans définition très stricte de cas, Steere et le CDC n’auraient certainement jamais pu faire passer leurs études à travers les exigences de l’administration de la FDA.<br />
<strong>Si cette même définition de cas avait été plus « élargie » (s’entend à la Borréliose persistante, c’est à dire pas d’érythème migrant, avec évidemment plus de 6 mois d’infection, et une sérologie Elisa négative, bien sûr non suivi d’un WB), les examinateurs du FDA, n’auraient pas pu statuer sur qui était définitivement atteint de Borréliose ou non. A tout moment, leurs données dans ce cas auraient pu être contestées par des Western Blot positifs, malgré absence d’arthrite et Elisa négatif.</strong><br />
En supplément, avec l’élimination dans le diagnostic sérologique des protéines OspA et OspB (pratiquement absentes en stade précoce de l’infection, mais plus présentes en cas de Borréliose chronique), il était parié d’avance que les générations du premier et second vaccin à venir, justement basés sur la protéine OspA puis OspB, ne produiraient que des résultats sérologiques négatifs !<br /></p>
<h5>Maladie de Lyme et conflits d’intérêts !</h5>
<p>En <ins>mai 1998,</ins> se situe l’audience préliminaire d’approbation du vaccin "Lymerix" de la société SKB par la FDA. <br />
Il semblerait qu’à cette époque, cette administration possédait une curieuse façon de concevoir ce que sont des conflits d’intérêts. Le directeur des études sur le vaccin du laboratoire SKB, rémunéré par le même laboratoire SKB, appartient en même temps à l’équipe des experts de la FDA qui doit prendre la décision concernant son autorisation de mise sur la marché. Il se nomme : <strong>Allen C. Steere.</strong><br />
En <ins>juin 98</ins>, le directeur de recherche de Pasteur Merieux Connaught, le Dr Leonard Sigal, stoppe quant à lui la recherche sur leur vaccin "Imulyme" juste avant l’autorisation de mise sur le marché. Selon son avis, trop d’effets secondaires risquent de se présenter<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-8" id="rev-pnote-344-8">8</a>]</sup>. "Imulyme" ne sera jamais commercialisé.<br />
<strong>Cela ne dérange nullement M. Steere et le 21 décembre 1998, l’autorisation de mise sur le marché de "Lymerix" est accordée</strong> (la seule différence avec "ImuLyme" étant l’absence de l’adjuvant : l’hydroxyde d’aluminium).<br />
Les vaccinations « définitives « commencèrent donc en janvier 1999. <br />
Des chapitres entiers pourraient être écrits sur cette facette «vaccin»; concernant déjà l’établissement scientifique de celui-ci; l’enveloppe de plus 500 millions de dollars, manne distribuée aux uns et refusée à d’autres n’entrant pas dans la « démarche Steere »; les conflits d’intérêts de plusieurs membres de l’équipe « Yale » et plus...<br />
<br />
En <ins>juin 2000</ins>, la première plainte d’un patient contre le laboratoire SKB fut déposée<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-9" id="rev-pnote-344-9">9</a>]</sup>.<br />
En <ins>février 2002</ins>, la société SmithKline Beecham devenue entre temps « Glaxo SmithKline » retire son vaccin du marché prétextant un déficit commercial par rapport aux estimations.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-10" id="rev-pnote-344-10">10</a>]</sup>.<br />
Entre décembre 1998 et juillet 2000, plus de 1,4 millions de doses ont été distribuées. 905 effets secondaires ont été signalés durant cette période dont 7,4 % qualifiés de sévères (potentiellement mortels, nécessitant une hospitalisation ou une intervention, ou suivi d’une incapacité permanente ou même de décès). 56 % de ces effets sont apparus juste après l’injection de la première dose.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#pnote-344-11" id="rev-pnote-344-11">11</a>]</sup><br />
<br />
<br />
<br /></p>
<p><em>Nota : la majeure partie des renseignements de cet article provient du livre de <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/11/l-%C3%A9pid%C3%A9mie-silencieuse%2C-le-livre-qui-d%C3%A9nonce-le-scandale-chez-nos-voisins-allemands-%21">Birgit Jürschik-Busbach : ++Die verschwiegene Epidemie++</a> avec son aimable accord ainsi que du document : <ins>Lyme Disease Association : Conflits of Interest in Lyme Disease 2001</ins>.</em></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-1" id="pnote-344-1">1</a>] Source : <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/11/l-%C3%A9pid%C3%A9mie-silencieuse%2C-le-livre-qui-d%C3%A9nonce-le-scandale-chez-nos-voisins-allemands-%21">« Die verschwiegene Epidemie“ de Birgit Jürschik-Busbach.</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-2" id="pnote-344-2">2</a>] 2ème Conférence nationale sur la borréliose de Lyme (27-28 novembre 1994) où furent définis et validés les «critères standards » symptomatologiques et diagnostics de la pathologie.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-3" id="pnote-344-3">3</a>] <em>SmithKline</em> <em>Beecham</em>, entreprise pharmaceutique britannique basée à Philadelphie</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-4" id="pnote-344-4">4</a>] Agence Fédérale des Produits et Médicaments qui possède entre autre le mandat d’autoriser la commercialisation des médicaments sur tout le territoire US.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-5" id="pnote-344-5">5</a>] Avec le rachat du groupe canadien Connaught Laboratories, en 1989, l’entreprise est renommée Pasteur Mérieux Connaught en 1996.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-6" id="pnote-344-6">6</a>] Elisa ou Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-7" id="pnote-344-7">7</a>] Algorithme du diagnostic sérologique de la maladie de Lyme. (Center for Disease Control CDC Atlanta, 1997). Dépistage : IFI ou ELISA. Confirmation en Western Blot si résultat + ou douteux. (IgG et/ou IgM spécifiques). Sérologie considérée comme + : -Présence d’AC type IgG contre au moins 5 des 10 protéines : 18-21-28-30-39-41-45-58-66-93 kDa; -et/ou présence d’AC type IgM contre au moins 2 des 3 protéines : 24-39-41 kDa. IgM : recherche en WB : utile dans les phases I, symptomatologie atypique (ex : absence d’ECM, 5-20% des cas). utile dans les formes tardives.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-8" id="pnote-344-8">8</a>] "ImuLyme" de Pasteur Mérieux Connaught a été rigoureusement testé par le Dr Leonard Sigal, directeur du Centre de la maladie de Lyme à l’Université de médecine et de dentisterie du New Jersey-Robert Wood Johnson Medical School, dans une étude de trois ans. "ImuLyme" diffère de LYMErix en ce qu’il ne se compose pas d’alun en tant qu’adjuvant, considéré par beaucoup dans la communauté médicale comme un avantage possible. Les motifs « officiels » invoqués pour ne pas poursuivre la délivrance de permis de ImuLyme ont été les questions techniques dans les essais cliniques de phase III, les questions des redevances concernant les brevets avec GSK et une évaluation du marché potentiel pour le vaccin contre la maladie de Lyme.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-9" id="pnote-344-9">9</a>] Avant que le vaccin n’ait été approuvé, au moins quatre plaintes ont été déposées par des personnes qui avaient participé à des essais de vaccins - très inhabituel puisque les participants signent un consentement éclairé. Trois ont été déposées contre Connaught, l’autre a été déposée contre SmithKline.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-10" id="pnote-344-10">10</a>] Thèses officielles <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2870557/" hreflang="en">NCBI NIH</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/04/01/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-elle-diviser-le-monde-scientifique-%28II.-Les-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts%29#rev-pnote-344-11" id="pnote-344-11">11</a>] Source : <a href="http://www.u-bordeaux2-medtrop.org/doc/Soutenances/CIFV/CIFV2011_Braibant%20G_Memoire.pdf">Soutenances Université Bordeaux 2</a></p></div>
Comment une bactérie peut-elle diviser le monde scientifique? (I)
urn:md5:f499cf1764a90caa846c8927e0d85efc
vendredi, mars 9 2012
vendredi, mars 9 2012
ELS /ReBL
CHRONIQUES
BactérieBorreliaDr SteereHistoireIDSAILADSScientifiques
<p><em>Nous avions suivi, dans l’histoire de <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3">« La renaissance d’une bactérie »</a>, le parcours de la découverte et re-découverte de la </em>Borrelia<em>, le plus souvent sur le plan scientifique et ceci jusque dans les années 1985.</em><br />
<em>Dans la présente «recherche» sur les conséquences de la découverte de cette bactérie, l’enquête sera surtout menée sur fond de controverses, de querelles d’opinions comme de personnes, et de « gros sous » !</em></p>
<h2>Partie I : la grande imposture !</h2>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.ELISA_Wikimedia BiotechMichael_s.jpg" alt="ELISA_Wikimedia BiotechMichael.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Assurément de tout temps il y eut des controverses médicales et scientifiques dans le long processus des connaissances. De tout temps, il y eut des discussions vives, des divergences et mêmes des querelles sur les différentes thèses du savoir médical. Ce phénomène existe aussi par exemple et surtout dans la politique. Il n’y a qu’à entendre les différents « sons de cloches » et les divergences d’interprétations que suscitent les uns par rapport aux allégations des autres et vice-versa ! Mais à bien y réfléchir cela fait souvent avancer la cause, car rien n’est jamais acquis ! A condition de garder l’humilité qu’il sied aux scientifiques de posséder, autant en regard des pathologies que des patients.<br />
<strong>Mais comment justement en ce qui concerne la borréliose, la controverse a-t-elle pu atteindre ces sommets ? Et pourquoi cette pathologie polarise-t-elle tant, jusqu’à scinder en deux la grande communauté scientifique internationale ?</strong><br />
Le « nœud » de l’écheveau et les racines des querelles « académiques » se situent aux USA et le « bras long » de certains médecins US plonge les patients de la terre entière dans le malheur. Les conséquences désastreuses sont subies par les patients et par la même, par, les médecins qui les soignent et subissent une vaste « chasse aux sorcières ».<br /></p>
<h3>A- Le doute s’installe chez les médecins praticiens</h3>
<h4>1- La persistance possible de l’infection</h4>
<p><ins>En 1985</ins> déjà, un médecin écrivait : <em>Un des plus grands problèmes auxquels sont confrontés les praticiens dès lors qu’une borréliose est diagnostiquée et traitée d’après «la littérature», c’est que bon nombre de patients reviennent après des mois en tant que malades chroniques et dans l’impossibilité d’assumer leur travail.</em><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-1" id="rev-pnote-281-1">1</a>]</sup><br />
Un autre médecin récidiva la même année dans une publication du <ins>Physicians’ Weekly</ins> : <strong><em>Le plus souvent les médecins prennent cette maladie à la légère. La thérapie initiale standardisée avec une antibiothérapie orale n’a pas plus de sens qu’elle n’en avait dans le cas de la syphilis.</em></strong><br /></p>
<p>A ce stade, il est impératif de savoir qu’à partir des années 80, une partie des scientifiques s’est transformée en purs « entrepreneurs » et principalement aussi dans le cas de tout ce qui a environné la re-découverte de la borréliose. Des entrepreneurs qui « louchaient » bien plus sérieusement du côté de leur revenus de « brevets » que de jeter un unique œil à travers un microscope !<br /></p>
<p><ins>En 1986,</ins> la mise en évidence d’un premier cas d’ehrlichiose humaine, entraîne par voie de conséquence la reconnaissance de la première co-infection validée par les scientifiques.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-2" id="rev-pnote-281-2">2</a>]</sup></p>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/redaction/public/Une_Bacterie_Divise/.logo_LDF_t.jpg" alt="logo_LDF.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="logo_LDF.png, fév. 2012" /><ins>En 1988</ins> pourtant, au moment-même où fut fondé Lyme.org <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-3" id="rev-pnote-281-3">3</a>]</sup>, deux chercheurs de l’IDSA, Dattwyler et John Halperin, rapportent dans le <ins>New England Journal of Medecine</ins><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-4" id="rev-pnote-281-4">4</a>]</sup>, le cas de 5 patients atteints de la maladie de Lyme qui ont développé d’importantes complications tardives en dépit d’un traitement de tétracyclines administré tôt au cours de l’infection.<br />
<ins>En 1989,</ins> dans <ins>Reviews of Infections Diseases</ins> <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-5" id="rev-pnote-281-5">5</a>]</sup>, le Dr Raymond Dattwyler soutient que la borréliose de Lyme est une maladie infectieuse chronique causée par les spirochètes <em>Borrelia</em>. Les spirochètes ont été trouvés dans les tissus de personnes ayant des taux élevés d’anticorps à <em>Borrelia</em>. <em>Un constat</em>, mentionne-t-il, <em>qui indique que la présence d’une forte immunité ne garantit aucunement l’éradication de la bactérie…</em><br /></p>
<p>De nombreux articles ont été publiés avant et depuis 1990, démontrant la persistance possible de l’infection de la borréliose et ceci, malgré une antibiothérapie.<br />
<ins>En 1990,</ins> Allen Steere, lui-même, écrivait dans le <ins>New England Journal of Medecine</ins>: <strong><em>la cause probable de rechute est un échec pour éradiquer le spirochète.</em></strong><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-6" id="rev-pnote-281-6">6</a>]</sup><br /></p>
<h4>2-Prémices des directives de diagnostics et traitements</h4>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Journaux_Mag/Lyme_Diagnosis_Treatment_AIM1991.png" title="Lyme_Diagnosis_Treatment_AIM1991.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Journaux_Mag/.Lyme_Diagnosis_Treatment_AIM1991_s.jpg" alt="Lyme_Diagnosis_Treatment_AIM1991.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a><ins>En 1991</ins>, apparaît la première publication concernant une directive de diagnostic et traitement de la borréliose. Elle figure dans les <ins>Annals of Internal Medecine</ins> <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-7" id="rev-pnote-281-7">7</a>]</sup>. Il s’agit d’un essai afin de ramener un peu d’ordre et d’unité dans les parutions contradictoires émises depuis 1982, émanant de neurologues, rhumatologues et autres spécialistes qui parlaient de cette infection tous azimuts, toutes les spécialités scientifiques étant forcément confondues vu le spectre de la symptomatologie.<br /></p>
<p><ins>En 1992</ins>, <em>Rochalimaea henselea</em>, découverte en 1989, devient <em>Bartonella henselea</em>. C’est la seconde co-infection validée par les scientifiques.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-8" id="rev-pnote-281-8">8</a>]</sup>Source : http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/mm/mgc.html$$</p>
<p>Dans les années <ins>1992 et 1993</ins>, le Dr Mark Klempner publie dans le <ins>Journal of Infections Diseases</ins> deux articles documentant la façon dont les spirochètes peuvent survivre malgré un traitement antibiotique. <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-9" id="rev-pnote-281-9">9</a>]</sup><br /></p>
<p>En avril 1993 Steere et ses collègues publient un article : "The Overdiagnosis of Lyme Disease" dans le <ins>Journal of the American Medical Association</ins> avec cette conclusion:</p>
<blockquote><p>Only a minority of the patients referred to the clinic met diagnostic criteria for Lyme disease. The most common reason for lack of response to antibiotic therapy was misdiagnosis.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-10" id="rev-pnote-281-10">10</a>]</sup><br /></p></blockquote>
<p>Il est clair que de nombreuses études ont été rédigées tant par les membres de « l’équipe Lyme » de l’IDSA, que par de très nombreux autres scientifiques de renom, ceux-là même qui voyaient débouler dans leur cabinet médical de plus en plus de patients. <strong>Malheureusement, les études de ces derniers sont parmi les 98% de la littérature disponible sur la borréliose non cités dans les "Guidelines" ultérieures de l’IDSA.</strong><br /></p>
<p>Toujours en 1993, le Dr Steere entreprend un voyage en Europe, notamment pour rencontrer son homologue, le rhumatologue Frank Dressler, pédiatre à Hannovre.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-11" id="rev-pnote-281-11">11</a>]</sup> C’est là, en Europe, que Steere va «asseoir» ses nouvelles définitions de la sérologie de contrôle par paliers : Western Blot uniquement après un Elisa positif, en definissant quels patients, d’après lui, seront diagnostiqués positifs ou négatifs !<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-12" id="rev-pnote-281-12">12</a>]</sup><br /></p>
<h3>B- Le début de l’inquisition :</h3>
<h4>1-La recherche à deux têtes</h4>
<p>Dans le milieu des années 80, lorsque firent irruption les deux nouvelles infections déclarées « risques de santé », VIH et Borréliose, il fut décidé du fractionnement des unités de recherches.<br />
Le NIH (National Institutes of Health (Mariland, USA) serait chargé des études de recherche sur le virus du SIDA, alors que grâce à Steere et ses collègues de Yale, ce seront les immunologues et spécialistes de l’arthrite (rhumatologues comme lui bien sûr), qui se verront attribuer la charge de la « recherche » dans le domaine de la borréliose.<br />
Les immunologues, tel Burrascano, voyaient quant à eux cette pathologie plutôt comme « une simple infection ». Ils pensaient que les tests sérologiques devaient mesurer aussi des facteurs immunologiques, parce qu’ils étaient déjà convaincus que l’état du système immunitaire jouait un rôle essentiel dans l’infection.<br />
Le 5 août 1993, les Dr Burrascano et Steere sont dans le bureau du sénateur Edward Kennedy.<br />
Celui-ci, sénateur du Massachussetts, est également à l’époque président d’une commission fédérale sur la santé publique. C’est à ce titre qu’il convoque <em>the Specialist</em>, le Dr Steere, les représentants des CDC et ceux du NIH afin « d’entendre « les deux « sons de cloches » et concilier les deux parties opposées concernant le dilemme grandissant sur la Borréliose de Lyme...<br /></p>
<h4>2- Les "irrégularités graves" : immunologues et infectiologues ne sont pas d’accord</h4>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/Lyme_desease_dilemma.png" title="Lyme_desease_dilemma.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/.Lyme_desease_dilemma_s.jpg" alt="Lyme_desease_dilemma.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>À l’insu de ce sénateur, le NIH et les employés du CDC avaient déjà auparavant orchestré la séance pour démontrer que tout allait bien et que des progrès considérables avaient été obtenus dans la recherche. De très nombreux courriers, fax et consignations de coups de fils furent déposés sur son bureau. Le Dr Burrascano fut finalement auditionné le 5 août.<br />
Malgré son souci de devoir probablement faire face à des représailles, le tout jeune médecin d’alors ne s’est aucunement laissé démonter. Il dénonça de « nombreuses irrégularités graves » commises par les employés du CDC et des NIH concernant le cas de la maladie de Lyme. Il affirme haut et fort que les partisans du soi-disant « Post Lyme Syndrom », la théorie qui attribuerait la persistance des symptômes à des soucis auto-immuns, plutôt qu’à la persistance de l’infection, avaient des conflits d’intérêts du fait de leur collaboration en tant que consultants médicaux pour les compagnies d’assurance.<br />
Burrascano poursuit en déclarant:</p>
<blockquote><p><strong><em>un groupe de chercheurs universitaires exerce une forte influence sur un plan éthique douteux</em> du fait de leur appartenance et collaboration avec des organismes gouvernementaux qui leur permettent entre autres de solliciter avant tous l’ordre du jour des différentes réunions autour de la maladie’’.</strong><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-13" id="rev-pnote-281-13">13</a>]</sup><br />
<strong><em>Suivant ce groupe à la très forte influence, quelques administrations de santé ont commencé d’une façon très menaçante, à enquêter….Assurément, j’ai la nette impression que je prends personnellement un très grand risque de proclamer ici ma vision des choses</em>.</strong><br /></p></blockquote>
<p>Deux mois exactement après cette audience, il fut notifié au Dr Burrascano qu’il faisait l’objet d’une enquête suite à une plainte déposée anonymement !<br /></p>
<p>En décembre de la même année, Le Dr Burrascano répond cependant à l’article de Dressler et Steeere.<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-14" id="rev-pnote-281-14">14</a>]</sup><br /></p>
<blockquote><p><strong><em>L’article écrit par Steere et al. sur le surdiagnostic de la maladie de Lyme a causé beaucoup d’inquiétude et de colère parmi les médecins et les patients. La maladie de Lyme est un diagnostic clinique, c’est les histoires des patients et les symptômes qui sont les critères sur lesquels le diagnostic se repose. Ce fait est écarté par les auteurs, comme le sont les résultats des tests sérologiques effectués ailleurs. Cependant, les auteurs prêtent évidemment beaucoup de poids à leur propre test, malgré la prise de conscience bien documentée du manque de fiabilité et de la variabilité du test sérologique réalisé. En effet, il n’y a aucune preuve que leur laboratoire soit plus précis que les nombreux autres testés. Leur dosage prolifératif T-cell, utilisé sur certains de leurs patients, manque 55 % des cas confirmés.</em></strong></p></blockquote>
<p>Auparavant, en septembre, Le Dr Steere se préoccupait de l’impact financier d’un traitement
prolongé...<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-15" id="rev-pnote-281-15">15</a>]</sup></p>
<h3>C- Là où tout bascule : 2ème Conférence nationale sur la Borréliose de Lyme (Dearborn, 27-28 novembre 1994)</h3>
<p>Comment « le bras long » de quelques scientifiques américains verse les patients du monde entier dans le malheur?<br /></p>
<h4>1-Le problème des tests non standardisés</h4>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_RBLF/Borrelia_CahierBioforma34.png" title="Borrelia_CahierBioforma34.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_RBLF/.Borrelia_CahierBioforma34_s.jpg" alt="Borrelia_CahierBioforma34.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></a>Début des années 80, il n’y avait pas encore aux USA, ni d’ailleurs en Europe, de standardisation de critères concernant un WB (Western Blot) positif pour des patients atteints de Borréliose (sous entendu avec tout de même un ELISA positif.(cf. Encadré) Les tests partaient dans tous les sens. Les laboratoires utilisaient différents sets, récupérés à partir de différentes souches de <em>Borrelia</em>, ce qui conduisait à des résultats très surprenants. Certains laboratoires exigeaient un nombre précis de réactions aux protéines (appelées aussi bandes sur le test), pour en formuler la positivité, d’autres en utilisaient un moindre nombre pour le même diagnostic. Il n’y avait aucune limite dans les fantaisies des uns et des autres !<br /></p>
<p>En 1993, une étude du Dr Steere avait préconisé la formulation de standardisation d’une sérologie de diagnostic par paliers : si le test initial ELISA se révélait positif il fallait procéder à la confirmation par WB.<br />
Le Professeur Sam Donta avait répondu dans <ins>The Medical Clinics of Nord America</ins> :</p>
<blockquote><p><strong>Ces recommandations, basées uniquement sur un résultat sérologique ne concernent que des patients atteints d’arthrite de Lyme. Les malades atteints de borréliose chronique ne sont pas pris en compte et cela ne dérange nullement personne que les résultats de tests de M. Steere ne puissent point être reproduits dans un grand nombre de laboratoires.</strong></p></blockquote>
<p>Souvenons-nous, le Dr Steere est rhumatologue. Dans ses consultations, il voit principalement des patients atteints d’arthrite. Rien que cette "déformation professionnelle", lors de la compilation de ses études de patients, rend le résultat de ces mêmes études problématique. De ces limitations ne peuvent être extraites que des finalités limitées qui pour un diagnostic par un médecin traitant ne sont que restrictivement pertinentes.<br />
Et là se situe le gros problème.<br />
Des documents de la conférence valident que bien avant cette conférence, l’on avait demandé au Dr Steere, par l’intermédiaire du CDC, s’il acceptait de participer à l’élaboration d’un test sérologique.<br /></p>
<h4>2-L’incohérence du test à "deux paliers"</h4>
<p><a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_RBLF/OpsABC_Borrelia.png" title="OpsABC_Borrelia.png"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_RBLF/.OpsABC_Borrelia_s.jpg" alt="OpsABC_Borrelia.png" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></a>Longtemps, l’on a cru que les études de M. Steere amèneraient enfin de l’ordre dans le chaos diagnostic.<br />
En mai 1994, avant le début des essais pour la fabrication d’un vaccin, les représentants des CDC s’étaient réunis et avaient décidé que le « standard Steere » serait promulgué standard officiel du CDC, ce qui est consigné dans les notes prises lors de la conférence de la FDA (Administration pour l’Alimentation et les Médicaments) sur ce vaccin en juin 1994.<br />
Quelques années avant cette conférence de Dearborn, un médecin, le Dr Alan Barbour, avait démontré que les marqueurs de protéines OspA et OspB (cf. encadré) étaient utiles et nécessaires pour la pose d’un diagnostic sérologique par rapport à des patients suédois.<br />
Lors de cette conférence de Dearborn, il fut cependant voté que la protéine (bande) OspA et ses dérivés, ne seraient plus incluses dans le test.<br />
Juste après cette même conférence, un immunologue déclara : <em>Si l’OspA est si insignifiante, pourquoi « nom de D… », vaccinerions nous les gens avec ?</em><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-16" id="rev-pnote-281-16">16</a>]</sup><br />
Son étonnement ne dura pas longtemps. Rapidement après la conférence de Dearborn, le vaccin apparut sur le marché sous le nom commercial de "Imulyme". Il était à 100% conçu à partir de la protéine de surface : OspA, la fameuse protéine "insignifiante" disparue des tests de dépistage...<br /></p>
<p>Nick Harris, le fondateur d’Igenex Inc., spécialiste de référence pour les sérologies <em>Borrelia</em> et autres maladies transmises par les tiques, avait pris part à la conférence de Dearborn. Il se prononça catégoriquement contre le test à deux paliers et exprima qu’il était <em>vraiment incroyable que les très importantes bandes OspA et OspB, aient été éliminées du Western Blot.</em><br />.</p>
<p>Depuis longtemps, il est tombé dans les oubliettes, que cette fameuse sérologie par paliers avait été programmée en 1994 uniquement pour 3 cas bien définis:</p>
<ul>
<li>Souvenir d’une piqûre de tiques dans un environnement à risque;</li>
<li>Présence d’un érythème migrant;</li>
<li>Tests réalisés 2 à 4 mois ( !) après une piqûre de tiques.<br /></li>
</ul>
<h4>3-Jouer avec la vie des gens</h4>
<p>En tout état de cause, c’est lors de cette conférence que fut scellée la destinée d’un nombre impressionnant de malades, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou dans le monde entier. Les études du Dr Steere (sur les patients atteints uniquement d’arthrite ou de neuroborréliose, tous dans le même sac) et quelques autres, furent, avec la bénédiction du CDC, validées en tant que critères officiels de la borréliose de Lyme.<br />
Le fait est, et reste, qu’à partir de là, les patients furent soumis à des tests sérologiques dont les paramètres étaient totalement déficients.<br /></p>
<p>Dans un courrier adressé au directeur de laboratoire de la Stony Brook University, en décembre 1994, l’interniste Kenneth Liegner écrivait :</p>
<blockquote><p><strong><em>Ce n’est pas une façon de jouer que de jouer avec la vie des gens. J’en sais suffisamment pour comprendre combien ces interprétations sont ridicules, mais la plupart des médecins traitants n’en auront aucune lueur</em>.</strong><br /></p></blockquote>
<p>Dearborn a tout changé ! Des marqueurs diagnostiques que développent principalement les patients en phase primaire font leur entrée dans le monde des patients atteints de plus longue date. Partout laboratoires et médecins se basent encore sur les «bandes Western-Blot» établies lors de cette conférence. <br />
Dès lors, chaque étude sur la borréliose qui suivit fut falsifiée par ce rétrécissement de paramètres. Les cas cliniques, ne se positionnant pas dans le cadre de ce schéma, ne trouvèrent aucune entrée ni dans les études scientifiques, ni dans les rapports de surveillance. <br />
Néanmoins, même les experts et les administrations de santé publique se baseront sur ce schéma, avec pour critère <em>number One</em> : l’EM, l’érythème migrant.
Les études qui suivirent, basées sur ces critères de Sterre, validaient forcément les thèses de Dearborn !<br />
L’IDSA (Infectious Disease Society of America, Société américaine des Maladies infectieuses), créée pourtant à la base pour les praticiens, va construire ses "Guidelines" sur ce credo. Ces "recommandations" vont être orientées vers les infectiologues et les neurologues pour terminer leur course sur le bureau des infectiologues européens.<br /></p>
<p><strong>Depuis 1994, de nombreux patients sont éliminés d’un réel diagnostic de borréliose:</strong><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#pnote-281-17" id="rev-pnote-281-17">17</a>]</sup> <strong>une tache honteuse sur le revers du veston du CDC et de l’IDSA !</strong></p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-1" id="pnote-281-1">1</a>] Source: <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/11/l-%C3%A9pid%C3%A9mie-silencieuse%2C-le-livre-qui-d%C3%A9nonce-le-scandale-chez-nos-voisins-allemands-%21">Die verschwiegene Epidemie, B. Jürschik-Busbach</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-2" id="pnote-281-2">2</a>] Source : site <a href="http://www.maladies-a-tiques.com/Ehrlichioses.htm">’maladies à tiques’</a></p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-3" id="pnote-281-3">3</a>] Source: http://www.actionlyme.org</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-4" id="pnote-281-4">4</a>] le <ins>New England Journal of Medecine</ins> 1988, 319(22) :1441-6</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-5" id="pnote-281-5">5</a>] <ins>Reviews of Infections Diseases</ins>, 1989,11(6)S6 ; S1494-8</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-6" id="pnote-281-6">6</a>] <ins>New England Journal of Medecine</ins>, 1990, Nov22 ;323(21) :1438-44)</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-7" id="pnote-281-7">7</a>] <ins>Annals of Internal Medecine</ins> (Rahn et Malawista SE : Lyme Disease : recommandations for diagnostic and treatment). Ann Intern Med. 1991 Mar 15 ; 114(6) : 472-81</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-8" id="pnote-281-8">8</a>] Regnery et al. et Welch et al. décrivent une nouvelle espèce bactérienne </p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-9" id="pnote-281-9">9</a>] <ins>Journal of Infections Diseases</ins>, 1992; 166(2) :440-4 et 1993; 167 :1074-1081</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-10" id="pnote-281-10">10</a>] "The Overdiagnosis of Lyme Disease" Allen C. Steere et al. <strong>JAMA</strong>, 1993;269:1812-1816) </p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-11" id="pnote-281-11">11</a>] Le Dr Dressler a complété ses recherches sur l’arthrite de Lyme au Centre Tufts-New-England-Medical à Boston (USA).</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-12" id="pnote-281-12">12</a>] "Western Blotting in the Serodiagnosis of Lyme Disease", Frank Dressler*, Jennifer A. Whalen*, Bruce N. Reinhardt* and Allen C. Steere. Source : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8380611</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-13" id="pnote-281-13">13</a>] cf. Compte rendu "Lyme Disease: a Diagnostic and Treatment Dilemna"</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-14" id="pnote-281-14">14</a>] Letters. <strong>JAMA.</strong> 1993;270(22):2682. doi: 10.1001/jama.1993.03510220038016 . "The Overdiagnosis of Lyme Disease". Joseph J. Burrascano, Jr, et al.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-15" id="pnote-281-15">15</a>] http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8357117</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-16" id="pnote-281-16">16</a>] sources: Die verschwiegene Epidemie, B. j</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2012/02/11/Comment-une-bact%C3%A9rie-peut-diviser-le-monde-scientifique#rev-pnote-281-17" id="pnote-281-17">17</a>] C’est le cas de l’auteur de cet article.</p></div>
Borrelia : la re-naissance d'une bactérie - PARTIE II
urn:md5:af04e11755d6ed1dd372199d78b9f9e7
mardi, décembre 6 2011
mardi, décembre 6 2011
ELS (rédacteur invité)
CHRONIQUES
BorreliaDr BurgdorferDr SteereEnquêtesEuropeHistoireRechercheUSAville de Lyme
<h4>La re-naissance d’une bactérie (ou : "Comment la borréliose est devenue étrangement la « maladie de Lyme »..."</h4>
<blockquote><p><strong>Dans une première partie, cette « saga » a retracé l’itinéraire scientifique de la « Borrelia » dans les pays européens à partir de la fin du XIXe siècle. Cette deuxième partie fait traverser l’Atlantique aux lecteurs et le conduit aux rivages d’un passionnant polar !</strong>(cf. <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3">article précédent</a>)</p></blockquote>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_t.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="display:block; margin:0 auto;" title="Borrelia illustration Wikipedia" />)</p>
<blockquote><p><em><ins>Partie II, Résumé</ins> : La détermination et les « enquêtes » de Polly Muray, jeune femme atteinte de cette mystérieuse « arthrite de Lyme », pathologie ni reconnue, ni traitée dans son cas, oblige les scientifiques de Yale à se poser les vraies questions. Pendant que déjà certains médecins soignent leurs patients par antibiotiques, sur la base des anciennes études européennes ou par pur hasard, la corrélation entre tiques - EM et maladie de Lyme sera bientôt établie par le Dr Burgdorfer. Maladie tenue pour spécifiquement américaine par un certain Dr Steere, celui là même que harcelait de ses coups de fils et de ses questions, l’enquêtrice Polly Muray.</em><br />
<ins>Abstract</ins> : Thanks to the " enquêtes" of Polly Muray, a patient rejected by medicine but pugnacious, the mysterious arthritis of which she suffers, treated by chance and with results among patients by antibiothérapie, will see, at the end of several years, the correlation between ticks, E.M. and disease of Lyme confirmed. During this time, Dr. Steere says that this pathology is specific American, and rejects research of Dr. Burgdorfer who reveals the faulty spirochete, already known in Europe…<br />
<ins>Zusammenfassung</ins> : Die Entschlossenheit und die "Untersuchungen" von Polly Muray, junge Frau unter dieser geheimnisvollen "Lyme-Arthritis" leident, Pathologie weder erkannt noch behandelt in ihrem Fall, erfordert Yale Wissenschaftler, die wirklichen Fragen zu stellen. Während bereits einige Ärzte ihre Patienten mit Antibiotika, auf der Grundlage der alten europäischen Studien oder durch Zufall behandeln, wird die Korrelation zwischen Zeckenstich-EM und Lyme-Borreliose bald von Dr. Burgdorfer gegründet. Eine Krankheit als ganz speziell „amerikanisch“ bezeichnet durch einen bestimmter Dr. Steere, der selbe der Polly Muray mit ihren Tefefon Anrufe und Fragen schikanierte.</p></blockquote>
<h2>Partie 2 : Le «nouveau» continent : l’Amérique...</h2>
<h4>Les enquêtes de Mrs. Polly Muray <img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_sq.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Borrelia illustration Wikipedia" /></h4>
<p><strong>Aux USA</strong>, l’on ne parle pas encore de cette pathologie. Ce n’est qu’en <strong>1956</strong> que sera relaté pour la première fois dans un manuel pour études scientifiques, une rougeur migrante. C’est l’année où une jeune artiste est en train de peindre le portrait d’une petite fille et se rend compte qu’elle a des douleurs aux articulations, souffre de céphalées et <ins>présente une sorte d’eczéma</ins>. Elle met cela sur le compte de sa grossesse et les symptômes disparaissent quelques temps après. C’est seulement en <strong>1965</strong> que tous ses symptômes réapparaissent avec plus d’ampleur, accompagnés de problèmes cognitifs, de fatigue, etc.
Et à la fin des années soixante, ses enfants développent les mêmes symptômes... Tournée générale chez de nombreux médecins pour toute la famille. Et la mère se retrouve en psychiatrie.</p>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.LymeYoungBoy14Oct2009_s.jpg" alt="Erythema migrans (Wikipedia)" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Erythema migrans (Wikipedia" />En <strong>1970</strong>, pour la première fois aux Etats-Unis, Rudoph Scrimenti, dermatologue, décrit officiellement un EM en se basant sur les études du norvégien Hellerström, à partir du cas d’un chasseur de 57 ans du Wisconsin en relatant aussi les problèmes neurologiques et articulaires de ce patient; il les apparente à ses nombreuses piqûres de tiques.<br />
Il publie une étude sur sa suspicion de la présence d’un agent causal type bactérien du genre <em>rickettsia</em><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#pnote-125-1" id="rev-pnote-125-1">1</a>]</sup> ou d’un spirochète et indique également les thérapies réussies par pénicilline. (<em>Source : Arc. Derm. 1970 102 :104-5</em>). Malheureusement, Scrimenti et Hellerström furent soumis tous deux aux ricanements narquois de leurs collègues scientifiques.</p>
<p>Le 16 octobre <strong>1973</strong>, notre artiste peintre (sortie de psychiatrie) prend son combiné et compose le numéro du <em>Department of Health du</em> <em>Connecticut</em>. Elle se présente : Polly Muray. Elle vit depuis 1959 à Lyme dans le même Connecticut et dénonce tous les cas ayant les mêmes symptômes qu’elle et ses enfants dans cette ville. Car depuis 1971, elle s’était intéressée à des cas similaires (14 cas); et en particulier les cas d’enfants de moins de 16 ans, présentant des diagnostics d’arthrite juvénile (pathologie considérée comme rare), identiques aux diagnostics de ses propres enfants. Son médecin traitant lui reprocha ce coup de fil et lui conseilla d’aller consulter un rhumatologue.<br />
Au <em>Department of Health,</em> bien sûr, ses coups de fils furent plus d’une fois interprétés comme trop dérangeants et trop insistants, avec le constat : <em>«L’arthrite n’est pas contagieuse et non soumise à</em> <em>déclaration obligatoire»</em>. Circulez ! <br />
Cependant elle continue de consacrer son temps à alimenter et parfaire sa liste de cas identiques par l’intermédiaire d’une campagne téléphonique.</p>
<p>Un soir, elle reçoit un appel d’une psychiatre présentant <ins>les mêmes symptômes qu’elle et classée dans la case "dépression"</ins>... Elle se nomme Judith Mensch. Sa fille ainsi qu’une voisine présente également la même symptomatologie.<br />
Et notre amie Polly continue de téléphoner à différents médecins de Yale, ceux là même ayant diagnostiqué et traité la pathologie de ses enfants.<br />
Un jour de <strong>1975</strong> pourtant, son appel à l’hôpital de Yale est pris par un jeune médecin qui lui demande de se présenter en novembre en consultation de rhumatologie.</p>
<h4>La mystérieuse arthrite de Lyme <img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_sq.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Borrelia illustration Wikipedia" /></h4>
<p>A la même époque, en 1975, l’épidémiologiste David Snydman, rentre de congés et trouve une note sur son bureau du <em>Connecticut Department of</em> <em>Health</em>, lui demandant de rappeler Mmes Muray et Mensch.
Ce qu’il fit. Dès lors, il se mit en relation avec des collègues traitant de ces types de cas et se rendit vite compte qu’il y avait pléthore. Il fit alors une étude en répertoriant tous ces cas connus.<br />
Lorsque le Dr Steere reçoit un appel téléphonique de l’épidémiologiste David Snydman, il est en train de travailler sur un projet de recherche sur les globules blancs (étude considérée dénuée de sens par <em>l’Epidemic</em> <em>Intelligence Service</em>). Il est donc compréhensible qu’à partir de cet appel, il jeta son dévolu avec ardeur sur cette mystérieuse « arthrite de Lyme »</p>
<p>Le <strong>18 novembre 1975,</strong> Polly Muray avait en poche les cas de 35 personnes dont elle avait obtenu l’autorisation de divulguer autant les symptômes précis que le parcours médical. Et se présenta donc à son RDV à l’Université de Yale. Un médecin, début trentaine l’accueille en souriant : Dr Allen Caruthers Steere<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#pnote-125-2" id="rev-pnote-125-2">2</a>]</sup>.<br />
Polly Muray est entendue plus de 3 heures par le Dr Steere. Lorsqu’elle quitte son cabinet, il lui recommande de persuader toutes ses connaissances atteintes de la pathologie de bien vouloir venir en consultation à Yale afin qu’il puisse établir une cartographie, rue par rue, de cette maladie. C’est ainsi que débute le « Projet arthrite de Lyme »</p>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/.800px-OldLymeCT1939_s.jpg" alt="Alentours de la ville de Lyme (ccc) Wikipedia" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Alentours de la ville de Lyme (ccc) Wikipedia" />Une enquête fut donc ouverte sur le secteur de la ville de Lyme.....suivie d’études, etc, attestant que l’arthrite ne semblait point infectieuse, et sans qu’il ne fut fait corrélation avec l’EM. Apparemment, ces scientifiques n’avaient jamais lu les études européennes....ni mêmes celles américaines de Scrimenti, ni jeté un œil sur le bien fondé de la thérapie de pénicilline datant déjà de 1949 !<br />
Durant l’été <strong>1976</strong>, <ins>collecte et étude de parasites et insectes</ins> sont diligentées dans tout le comté. En janvier 1976, le Dr Steere annonce 39 cas, supposant une infection d’origine virale. La moitié des scientifiques de Yale est sur le pont à la recherche de l’agent causal.<br />
Au mois d’août 1976, Polly Murray tente de convaincre le Dr Allen Steere que les symptômes digestifs, la fièvre et l’enrouement sont pareillement attribuables à cette fameuse « arthrite de Lyme ». <br /></p>
<p>Au mois de mai de l’année suivante, soit en <strong>1977</strong> a lieu la première intervention des médias : CBS, puis la télévision et enfin le <em>New York Times</em> parlent d’ <ins>hystérie de masse</ins>.</p>
<h4>Les étonnants résultats de l’antibiothérapie européenne confirmés <img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_sq.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Borrelia illustration Wikipedia" /></h4>
<p>C’est également entre ces deux périodes, que le Docteur Steere rencontre un médecin militaire, le commandant William E.Mast du Medical Corps de l’US Naval Reserve qui lui assure avoir soigné depuis 1975 10 patients avec EM sur la base des études européennes (antibiotiques) avec succès. Le Dr Mast publiera en <strong>1977</strong> avec la collaboration du Dr Burrows une étude dans le <em>Journal of the american Medical Association</em> sur la réussite de traitements à base d’érythromycine. Polly Muray elle aussi, avait demandé au Dr Steere peu avant, s’il avait déjà été question de soigner ces patients par antibiotiques…sans réponse.</p>
<p>Pendant que Polly Murray et Judith Mensch en sont toujours à rassembler des preuves et que le Dr Mast continue de soigner ses patients avec des antibiotiques, un pédiatre de la petite ville de Hamden, toujours dans le Connecticut, constate lui aussi depuis 1970 cette mystérieuse pathologie : le Dr Charles Ray Jones. Sans connaître le nom de cette maladie, ni sa cause, ce médecin trouve par pur hasard la thérapie par antibiotiques. En effet, il avait soigné pour des infections à streptocoques quelques uns de ses jeunes patients atteints également de cette mystérieuse maladie.<br />
Et avec ces antibiotiques, ce sont non seulement les streptocoques qui ont disparu, mais aussi cette nouvelle forme d’arthrite! Bien qu’il n’eut aucune explication sur ces résultats, pour lui ce fut clair et net, que <ins>l’arthrite était bien infectieuse</ins>. Il continua ses traitements, les réitérant dès lors que les symptômes réapparaissaient sous une forme chronique. Les enfants de Lyme restaient malades alors que parmi ceux de Hamden, très peu récidivèrent.</p>
<p>Ce sympathique pédiatre ne se doutait pas un seul instant à ce moment que son cabinet serait des décennies plus tard, l’épicentre d’une tempête qui se transformera en ouragan, proche de le détruire, avec une plainte en 2007 : <em>l’état du Connecticut contre Dr Charles Ray Jones</em> qui le placera dans les nombreuses victimes d’une nouvelle forme d’inquisition.</p>
<h4>Corrélation tiques/érythème/maladie <img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_sq.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Borrelia illustration Wikipedia" /></h4>
<p>En <strong>1977</strong> pourtant, il apparaît subitement et enfin aux chercheurs de Yale que l’arthrite et l’EM pourraient venir d’une seule et même cause. Et dans les <em>Annals of International Medicine</em> , est publié l’article définitif : <em>Erythema Chronicum Migrans and lyme Arthritis : The enlarging spectrum.</em> Erythème chronique migrant et arthrite de Lyme : mise en relation. (Source : <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/869348">ncbi US</a>.)<br />
ENFIN !! On reconnaissait non seulement l’existence des genoux enflés, des douleurs articulaires, mais aussi des symptômes neurologiques et autres associés à la pathologie. Les chercheurs de Yale sont persuadés d’avoir donné un nom de baptême à une nouvelle pathologie. Maintenant qu’ils en ont pris connaissance, la forme européenne est définie comme une toute autre pathologie.</p>
<p>C’est à ce moment également que l’EM est défini en tant que «marqueur principal» diagnostique. Et que le Dr Steere annonce publiquement que la « forme européenne » de l’Erythème Migrant n’a absolument aucun «lien de parenté» avec la pathologie qu’il vient de découvrir !<br />
Cette même année, toujours le même Dr Steere, se souvient d’un microbiologiste réputé du Montana : Willy Burgdorfer<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#pnote-125-3" id="rev-pnote-125-3">3</a>]</sup> et le joint deux fois par téléphone durant l’été, <ins>cherchant des renseignements sur la capture des tiques</ins>.<br />
Pourtant en <strong>1978</strong>, <em>l’Establishment</em> médical se montre sceptique, car pour autant aucune recherche n’a encore pu trouver l’agent causal. Mais c’est à partir de cette date, où le New York Times consacre un article encenseur au Dr Steere qu’il est propulsé : «expert de la maladie de Lyme».</p>
<h4>Dr Burgdorfer contre Mr Steere <img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_sq.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Borrelia illustration Wikipedia" /></h4>
<p>En <strong>1979</strong>, un second article est publié par Steere et ses confrères. <em>(Steere et al)</em> stipulant que cette pathologie définie par l’EM, peut également présenter des symptômes neurologiques, cardiaques et articulaires. La <em>«Lyme arthritis»</em> devient la <em>«Lyme disease»</em> : <strong>la</strong> <strong>maladie de Lyme.</strong><br />
Les patients de Yale, quant à eux, continuent d’être soignés avec de l’aspirine et de la cortisone.</p>
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.20090330222816_Borrelia_burgdorferi__CDC-PHIL_-6631__lores_s.jpg" alt="Borrelia burgdorferi (Wikipedia)" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Borrelia burgdorferi (Wikipedia" />En <strong>1981,</strong> apparut une recrudescence de la <em>Rocky Mountain Fiever</em><sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#pnote-125-4" id="rev-pnote-125-4">4</a>]</sup> et c’est là que le Dr Willy Burgdorfer s’attaqua à en trouver l’agent causal. Il étudia en premier lieu la tique du chien (plus de 1000), mais de <em>R.rickettsii</em>, point de traces. C’est alors qu’il jeta son dévolu sur les tiques de type <em>Ixodes scapularis</em> appelées communément tiques du cerf ou du daim. Idem, plus de 1000 bestioles disséquées, analysées, point de traces.<br />
Pourtant deux tiques ont retenu son attention : dans l’inspection sous microscope de leurs organes, il y trouva des organismes bizarres filaires, sous formes de larves et sa curiosité fut décuplée et redoubla d’attention : sous ses yeux se mouvaient des micro-organismes ressemblant à des bactéries.<br />
Contrairement à Steere et ses collègues, Burgdorfer est très au courant des études européennes et se souvient des thèses du dermatologue autrichien Lipschütz qui recommande de faire les recherches dans l’intestin et la glande salivaire des tiques. Burgdorfer est également au courant des études de Hellerström qui est persuadé que la bactérie est un spirochète et dont il avait suivi une conférence à Cincinatti 30 ans auparavant. Il continue donc sa recherche sur 125 autres tiques et trouva dans ¾ de celles-ci effectivement encore des spirochètes.</p>
<p>Il repense à cette conférence où était évoquée cette fameuse «rougeur» si semblablement décrite par le tout nouveau <em>«Lyme Disease»</em> et se demande si tout simplement la bactérie qu’il a sous les yeux ne serait pas responsable des deux pathologies : <em>l’erythema migrans européen</em> de Hellerström et la <em>Lyme Disease</em> ; puisque tous deux transmis par les tiques.<br />
Entre <strong>1980 et 81</strong>, Steere commence enfin à «essayer» l’antibiothérapie pour le traitement de ses patients. <br />
En <strong>1982</strong>, le neurologue allemand Rudy Ackermann identifia dans les «tiques des moutons» dans la région de Cologne, 19 spécificités différentes de spirochètes. Deux de ces souches différentes furent nommées <em>Borrelia afzelii</em> et <em>Borrelia garinii.</em> Depuis bien d’autres se sont ajoutées à la longue liste.<br />
Pendant que Willy Burdorfer travaille sans relâche sur les infections transmises par spirochètes, consulte de nombreux écrits scientifiques et publie en <strong>1982</strong> dans <ins>Science 216 : 1317-1319</ins> <em>A tick borne</em> <em>spirochetis?</em>, (un spirochète transmis par les tiques?) ne compte pas ses heures de travail, <ins>le Dr Steere s’occupe de sa «découverte» et qualifie publiquement les parutions de W. Burgdorfer d’insignifiantes</ins>.</p>
<p>En <strong>1983</strong> : Willy Burgdorfer identifiera dans des tiques suisses les mêmes spirochètes que dans les tiques du cerf aux USA .<br />
Pour Burgdorfer, l’équation est résolue. La fameuse <em>«maladie de Lyme</em> » de son confrère Steere a déjà été décrite 100 ans auparavant en Europe. Steere, tout comme Scrimenti n’ont pas fait de découverte, mais une «re-découverte»...</p>
<h4>Les enjeux à venir <img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_sq.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Borrelia illustration Wikipedia" /></h4>
<p>Quelle ampleur va prendre la déception chez Monsieur Steere et les chercheurs de Yale ? <br />
<strong>Celle qui amènera et définira les tenants et aboutissants de la guerre entre IDSA et ILADS.</strong><br />
Mais avant tout pour le Dr. Willy Burgdorfer il convient maintenant de vérifier sa thèse et de l’étayer par un panel de preuves et de « postulats ». <br />
<strong>Ce que vous lirez dans une troisième partie !</strong><br />
<img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/Images_medicales/.BorreliaDrawing_s.jpg" alt="Borrelia illustration (Wikipedia)" style="display:block; margin:0 auto;" title="Borrelia illustration (Wikipedia" />)</p>
<blockquote><p>Nota : la majeure partie des renseignements de cet article provient du <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/11/l-%C3%A9pid%C3%A9mie-silencieuse%2C-le-livre-qui-d%C3%A9nonce-le-scandale-chez-nos-voisins-allemands-%21">livre de Birgit Jürschik-Busbach</a> : <ins>Die verschwiegene Epidemie</ins> avec son aimable accord ainsi que des archives de l’association allemande des malades : la DBB<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#pnote-125-5" id="rev-pnote-125-5">5</a>]</sup>.</p></blockquote>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#rev-pnote-125-1" id="pnote-125-1">1</a>] Extrait du <a href="http://www.informationhospitaliere.com/pharma-10507-rickettiose.html">Dictionnaire pharmaceutique</a> : Les rickettsies <a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/rickettsia" title="rickettsia">rickettsia</a> sont des bactéries parasites intracellulaires stricts, sensibles aux antibiotiques.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#rev-pnote-125-2" id="pnote-125-2">2</a>] Le <strong>Dr Allen Steere :</strong> Nous reviendrons sur le parcours professionnel de ce médecin dans une troisième partie.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#rev-pnote-125-3" id="pnote-125-3">3</a>] )Le<strong> Dr Willy Burgdorfer :</strong> Le microbiologiste helvétique Willy Burgdorfer est employé au RML (Rocky Mountain Laboratory), laboratoire expert dans l’étude des tiques, situé à Hamilton, au Montana.. Dans le cadre de ses études, il y avait fait un séjour à partir de 1951 (programmé pour 5 ans) qui se prolongea et devint définitif, car il y avait fait la rencontre de sa femme et fonda son foyer dans cette région. Il y étudie la fièvre du Colorado, la tularémie entre autres infections bactériennes et virales.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#rev-pnote-125-4" id="pnote-125-4">4</a>] <strong>La fièvre pourprée des montagnes Rocheuses</strong> est la rickettsiose la plus grave et la plus fréquente des Etats-Unis, et elle a été diagnostiquée partout dans le continent américain. : "Les rickettsioses sont pour la plupart géographiquement localisées et surviennent par cas isolés./. maladies d’évolution souvent grave ./. " voire mortelle. Typhus, fièvres boutonneuses (dont la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses), fièvre des tranchées, fièvre Q. Cf. <a href="http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/rickettsiose/15917" title="Rickettioses">Dictionnaire médical Larousse en ligne</a>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/12/06/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie#rev-pnote-125-5" id="pnote-125-5">5</a>] ou <a href="http://www.bfbd.de/de/bund/1.html" hreflang="de" title="Borreliose Bund Deutschland">bfbd.de</a> : BORRELIOSE und FSME BUND DEUTSCHLAND e.V. (BFBD) Patientenorganisation Bundesverband</p></div>
Borrelia : la re-naissance d'une bactérie
urn:md5:19f88612a4b1dce05b0d843b653178bb
vendredi, novembre 11 2011
vendredi, novembre 11 2011
ELS (rédacteur invité)
CHRONIQUES
BactérieBiologistesBorreliaHistoireMaladie de LymeMédecins
<h2>...ou <em>Comment la borréliose est devenue étrangement la « maladie de Lyme ».</em></h2>
<h3><ins>Première partie : Une « vieille histoire » sur un « vieux continent »</ins></h3>
<h4>Fin du XIXe et premières années du XXe siècle: de l’ACA à la découverte du spirochète responsable !<br /></h4>
<p><strong><em>Une bestiole connue depuis longtemps en Europe</em></strong><br />
Depuis déjà bien des lustres, en <strong>1883</strong>, un médecin allemand de Breslau, Alfred Buchwald avait publié le cas d’une jeune femme de 36 ans atteinte d’une maladie de la peau qu’il désignait sous le terme d’ «atrophie cutanée, diffuse et idiopathique», (in <ins>Archives Dermatol. Syph.</ins> 10 :553-556). Aujourd’hui, cette maladie est nommée ACA (Acrodermatite chronique atrophiante), dernière phase d’une borréliose non suffisamment ou correctement traitée et qui constitue, d’après l’ILADS <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#pnote-117-1" id="rev-pnote-117-1">1</a>]</sup> et l’IDSA <sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#pnote-117-2" id="rev-pnote-117-2">2</a>]</sup> (pour une fois en osmose) la seule manifestation visible n’engendrant aucun examen sérologique superflu avec l’E.M. (érythème migrant) et validant une infection <strong>active</strong> à <em>Borrelia</em>.<br />
Durant 3 décennies, de 1883 à 1913, une douzaine de médecins allait rendre compte de symptômes cutanés récents et chroniques identiques.<br />
Dès <strong>1902</strong>, K. Herxheimer<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#pnote-117-3" id="rev-pnote-117-3">3</a>]</sup> et K. Hartmann publient : <em>Über Acrodermatitis chronica atrophicans und ihre pseudo-dermatischen Formen.</em> (<em>Sur l’ACA et ses formes pseudo-cutanées</em> – in <ins>Archives Dermatol. Syph.</ins> 149:142-175)<br /></p>
<p><strong><em>Son nom de "Borrelia"</em></strong><br />
<a href="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/ArticleBorreliasp.png" title="Borrelia Description espèce"><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Etudes/.ArticleBorreliasp_s.jpg" alt="Borrelia Description espèce" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Borrelia Description espèce" /></a>Et c’est en <strong>1907</strong> que fut créé le nom de <em>Borrelia</em>, nom attribué par le Dr suédois Nicolaas Hendrik Swellengrebel (1185-1970), bactériologiste et spécialiste des protozoaires. Dans le cadre de la bactériologie, il étudiait les spirochètes (classées alors dans les protozoaires), et contribua à l’acceptation de la <em>Treponema pallidum</em> comme agent causal de la syphilis alors que cela était encore mis en doute à cette époque. C’est lui qui définit alors un genre de spirochète distinct du <em>T. pallidum</em> qu’il baptisa <em>Borrelia</em> en l’honneur de son confrère français Amédée Borrel (1867-1936), microbiologiste, professeur et co-fondateur du <ins>Bulletin de l’Institut Pasteur</ins>.
<br /></p>
<h4>Des tiques aux humains</h4>
<p><strong><em>Relations tiques, érythème migrant et infections</em></strong><br />
En <strong>1909</strong>, un dermatologue suédois, Arvid Afzelius rendait compte de ce que nous appelons maintenant l’Erythème migrant (<em>Erythema migrans</em>, en raccourci E.M.). Puis, 12 années plus tard, il publiait une étude faisant la relation entre ces manifestations cutanées et la piqûre de tique, (la tique à pattes noires du type <em>Ixodes scapularis</em>) tout en y décrivant également des signes méningés. (Source : <ins>Archives Dermatol. Syph.</ins> 101:404; 1910)<br />
En <strong>1913</strong>, B. Lipschütz écrit un article sur ce fameux E.M. : <em>Uber eine seltene Erythemform (Erythema chronicum migrans)</em>; in <ins>Acta Dermatol. Syph.</ins> 118 :349-3569.<br />
<img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Images_libres_de_droits/.Ixodes_scapularisWiki_s.jpg" alt="Ixodes_scapularisWiki.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Et dans les années <strong>1920</strong>, Charles Garin (la souche <em>garinii</em> lui fut attribuée en 1992) et Charles Bujadoux, deux médecins français, confrontés à des patients atteints d’E.M. avec en plus des symptômes mimant la méningite sont persuadés que ces symptômes sont provoqués par un spirochète, sans pour autant être celui de la syphilis. Ils désignent alors la maladie en tant que «paralysie par les tiques » (publication en 1922 :<ins> J. Med. Lyon</ins> 71 :765-767).<br />
En <strong>1928,</strong> la bactérie allait aussi être mise à jour lors d’autopsies par Steiner à l’université de Heidelberg dans le cerveau de malades décédés de ce que l’on appelait alors «la multiple sclérose». Bien qu’elle fût apparentée à un spirochète et différenciée de celle de la syphilis, la bactérie n’avait pas été baptisée. (Rapport du 15 août 1928 dans <ins>Nervenarzt ; Heft 8</ins> : <em>Spirochäten im menschlichen Gehirn bei multipler Sklerose</em>).<br /></p>
<p><strong><em>Premières études sur les patients</em></strong><br />
Des années 30 aux années 40, plusieurs articles scientifiques se succèdent dont en 41, un article paru dans <ins>Archives Psychiatriques Maladies nerveuses</ins>, qui commencent à mettre l’accent sur ces bactéries.<br />
<strong>1934</strong>: Hellerström S. : <em>Beitrag zur Pathogenese des Erythema chronicum Afzelii</em>, <ins>Acta Derm. Venereol.</ins> (Stockh) 14 :517<br />
<strong>1941</strong> : Bannwarth A. : <em>Chronische lymphocytäre Meningitis, entzündliche Polyneuritis und „Rheumatismus“. <ins>Arch. Psychiatr. Nervenkr.</ins> 113:284-376</em><br />
<strong>1948</strong> : Lennhof C : <em>Spirochaetes in aetiologically obscure diseases.</em> <ins>Acta. Derm. Venereol.</ins> (Helsinki) 28:295-324’’<br />
<strong>Le vieux continent est déjà au travail sur ce spirochète très particulier avec les premières enquêtes de terrain, les premières thérapies expérimentées et les premières sérologies...</strong><br />
En <strong>1949</strong>, une étude en Europe sur 57 patients atteints de cette maladie de peau (que nous nommons aujourd’hui : ACA) démontre que la pénicilline est un bon traitement. Sur l’ensemble du panel, 7 sont guéris, 28 ont des améliorations nettes, 5 montrent une très faible amélioration. (Source "borreliose-initiative-berlin-brandenbourg"). Puis en <strong>1950</strong>, G.-E. Bianchi publie <em>Die Penicillinbehandlung der Lymphocytome</em> (in <ins>Dermatologica</ins> 100:270-273).
En <strong>1953</strong>, une étude sur 65 patients révèle que 58 ont très bien répondu à une thérapie de pénicilline (<em>Incidence, clinical picture, therapy and etiology of erythema chronicum migrans</em>, <ins>Med. Klin.</ins> (Munich, Dr Janson)’’.<br />
Et en <strong>1954</strong> T. Grünenberg commence à parler de «Résultats sérologiques surprenants» dans <em>Auffällige serologische Befunde bei Acrodermatitis chronica atrophicans</em> <ins>Herxheimer / Klin. Wschr</ins> 32 :935-936)’’.<br /></p>
<blockquote><p>Rédaction RBLF : La bactérie est bien là, repérée et suivie sous le microscope des scientifiques européens, la maladie est bien présente et ses symptômes commencent à être répertoriés, des thérapies voient le jour dans de premières expérimentations positives. Mais à la veille de mettre un nom définitif sur ces pathologies, l’Europe se verra distancée, puis écartée de cette découverte. Pourquoi, comment ? <br />
C’est ce que nous verrons dans le prochain épisode : «L’Amérique !»<sup>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#pnote-117-4" id="rev-pnote-117-4">4</a>]</sup></p></blockquote>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#rev-pnote-117-1" id="pnote-117-1">1</a>] ILADS : International Lyme and Associated Diseases Society (Société internationale sur Lyme et les maladies associées. USA). http://www.ilads.org</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#rev-pnote-117-2" id="pnote-117-2">2</a>] IDSA : Infectious Diseases Society of America (Société américaine des maladies infectieuses). http://www.idsociety.org|http://www.idsociety.org/Index.aspx</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#rev-pnote-117-3" id="pnote-117-3">3</a>] Herxheimer : Il fut un des plus éminents dermatologues de son temps et un thérapeute hors pair. Il a promu la dermato-histologie. Il a décrit (tout comme son collègue Adolf Jarisch), la réaction causée par la pénicilline au début d’un traitement de la syphilis l’attribuant à la mort subite des spirochètes libérant des toxines. D’où ce nom de "herx" pour décrire aujourd’hui les réactions aux médicaments contre la <em>Borrelia</em>.</p>
<p>[<a href="http://www.reseauborreliose.fr/post/2011/11/11/La-re-naissance-d-une-bact%C3%A9rie3#rev-pnote-117-4" id="pnote-117-4">4</a>] NDLR : ©Cet article est propriété de son auteur qui signale que les renseignements fournis proviennent en majeure partie du livre de Birgit Jürschik-Busbach : <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/11/l-%C3%A9pid%C3%A9mie-silencieuse%2C-le-livre-qui-d%C3%A9nonce-le-scandale-chez-nos-voisins-allemands-%21">’’Die verschwiegene Epidemie’’ (Ed° 9Leben, 2011)</a> avec son aimable accord.</p></div>
Pas net Orphanet (portail des maladies rares)
urn:md5:17a5fc4621dce5f08373941dc88ad221
jeudi, octobre 20 2011
jeudi, octobre 20 2011
SpeedRocket /ReBL
SANTÉ PUBLIQUE
BactérieBorreliaBorrélioseChronicitéDéniInfectionInformationMaladesMaladie de LymeSanté publiqueTiquesVecteurs
<p><img src="http://www.reseauborreliose.fr/rblf/public/Docs_Prevention/AlbumTocTiq/TocTiqLoupe.jpg" alt="TocTiqLoupe.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /><strong>Pas net, c’est le moins qu’on puisse dire; en effet "le portail des maladies rares et des médicaments orphelins" ne délivre pas une information bien nette quant à la borréliose.</strong><br />
Créé en 1997 par le Ministère de la Santé et l’INSERM, Orphanet est financé pour partie par ceux-ci, pour partie par la Commission Européenne et divers autres contributeurs associatifs ou privés, en fonction des secteurs (Les entreprises du médicaments, la fondation Groupama pour la santé, LFB Biomédicamanets etc.). On consultera les détails (peu) sur les derniers rapports d’activité <a href="http://www.orphanet-france.fr/national/FR-FR/index/orphanet-en-bref/">en ligne</a>, en notant que la page sur les partenariats est <a href="http://www.orpha.net/national/FR-FR/index/partenariats">introuvable</a>...<br /></p>
<p><strong><a href="http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Disease_Search.php?lng=FR&data_id=12159&Disease_Disease_Search_diseaseGroup=borreliose&Disease_Disease_Search_diseaseType=Pat&Maladie%28s%29/groupes%20de%20maladies=Maladie-de-Lyme--Borreliose-de-lyme-&title=Maladie-de-Lyme--Borreliose-de-lyme-&search=Disease_Search_Simple">L’information</a> sur la Borréliose que l’on trouvera sur leur site, dite "Résumé", semble en effet un parfait résumé des erreurs et omissions type rencontrées un peu partout et véhiculées par des membres mêmes du corps médical.</strong> <br />
Il faut espérer que les internautes d’Orphanet vont avoir le réflexe (et l’idée) de télécharger, en bas de la page, le document annexe en format pdf et qu’ils ne se limiteront pas à ces premières informations tout à fait partielles (et partiales ?).<br />
Mais l’annexe elle-même est sujette à caution. Ce document un peu plus complet corrigera certaines des assertions du "Résumé" tout en diffusant étrangement à son tour... d’autres approximations et fausses vérités.<br />
Intitulé "Pub" par les services de l’Orphanet, le document annexe est réalisé avec la collaboration du Pr. D. Christmann, du S/ce des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Strasbourg. A leur décharge (la page datant de 2008) on peut penser que leur documentation, bien qu’officielle, n’est plus à jour et que la maladie, sinon les malades laissés pour compte, les a déjà rattrapés.<br /></p>
<p><strong>Alors quel est le but d’en laisser paraître le moins possible ? Pourquoi faut-il contraindre le visiteur à chercher par lui-même dans une seconde étape ? Pourquoi une page complète n’est-elle pas accessible d’emblée ? Souci de clarté sur le site ? S’il faut être succinct doit-on être flou ?</strong> <br />
<strong>Et comment cela se fait-il que l’annexe même n’est pas exempte de ces fautes, mensonges ou omissions... ?</strong><br /></p>
<p>Point par point on peut reprendre le texte tel que les visiteurs en quête d’informations fiables le lisent. En l’examinant à la loupe on s’étonne de plusieurs choses. <br /></p>
<h3>Explication de texte :<br /></h3>
<ul>
<li>1) La maladie de Lyme (du nom du lieu où la maladie a été identifiée aux USA) est une infection bactérienne due à <em>Borrelia burgdorferi.</em></li>
</ul>
<p>(1) Pas tout à fait juste; en effet d’une part la pathologie était déjà repérée en Europe à la fin du XIXe siècle; d’autre part, outre <em>Borrelia burgdorferi</em>, ce sont plusieurs souches de <em>Borrelia</em> qui sévissent en France (et en Europe) et qui ont chacune leurs particularités. Il faudrait presque parler de "borrélioses" au pluriel. Cela sera d’ailleurs rectifié dans le document annexe. C’est là un des grands problèmes rencontrés pour les traitements en Europe difficilement calquables sur ceux d’outre atlantique.</p>
<ul>
<li>2) L’incidence de la maladie de Lyme est variable en Europe et est de l’ordre de 5 à 350/100 000.</li>
</ul>
<p>(2) Faux. <ins>Chiffres anciens et basés sur des données ponctuelles et limitées dans l’espace</ins> (cf. <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/10/09/Mais-o%C3%B9-sont-les-rapports-fran%C3%A7ais">article zoonose</a>). Le document annexe rectifiera plus ou moins; mais les chiffres sont toujours aussi caducs et partiels. Il n’y a aucun actualisation en France malgré les demandes européennes.</p>
<ul>
<li>3) Les manifestations cliniques se déroulent en trois stades.</li>
</ul>
<p>(3) Faux. Certains développent tout de suite un stade "avancé". L’annexe le suggérera sans le dire vraiment.</p>
<ul>
<li>4) morsure de tique infectante généralement notée par le patient</li>
</ul>
<p>(4) <ins>Une forte proportion de malades n’a jamais remarqué de morsure ou d’érythème. L’adverbe "généralement" ne s’appuie sur aucune donnée fiable, faute d’études</ins> (à ce sujet, nous renvoyons au <a href="http://www.invs.sante.fr/beh/2010/hs/index.htm">hors série de l’INVS</a> sur la borréliose, ainsi qu’à un <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/10/09/Mais-o%C3%B9-sont-les-rapports-fran%C3%A7ais">précédent article de RBLF</a>).<br />
Ce fait soulève un des grands problèmes de la maladie : pas vu pas pris ! Sans morsure, le malade atteint n’est pas considéré comme atteint.</p>
<ul>
<li>5) Le stade secondaire est marqué par une possible dissémination au système nerveux</li>
</ul>
<p>(5) Que veut dire "possible" ? Dans le cas où il y aurait pas cette dissémination , comment se définit alors la phase 2 ?</p>
<ul>
<li>6) (paralysie faciale, encéphalite...),</li>
</ul>
<p>(6) L’encéphalite est une autre maladie provoquée par le même vecteur mais pas la même bactérie. L’amalgame est peu scientifique.</p>
<ul>
<li>7) le stade tertiaire, chronique</li>
</ul>
<p>La chronicité n’a pas de rapport avec le stade.</p>
<ul>
<li>8) L’homme est l’hôte accidentel</li>
</ul>
<p>(8) "accidentel" alors qu’il s’agit d’une <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/10/09/Mais-o%C3%B9-sont-les-rapports-fran%C3%A7ais">zoonose</a> dont l’INVS ne cache ni l’ampleur, ni la progression, ni les risques ?</p>
<ul>
<li>9) les animaux réservoirs (rongeurs, oiseaux, lézards)</li>
</ul>
<p>(9) La restriction à ces seules animaux est erronée. Le gibier, les cervidés, les chevaux sont des porteurs. L’annexe néanmoins corrigera ce raccourci.</p>
<ul>
<li>10) transmise par les tiques (Ixodes)</li>
</ul>
<p>10) <ins>On sait aujourd’hui que les tiques ne sont pas seules fautives. Taons et insectes divers sont pressentis.</ins>(cf. sur le site du <a href="http://www.dr-hopf-seidel.de/index.html">Dr Hopf-Seidel</a> sa brochure de juillet 2011. )</p>
<ul>
<li>11) Le diagnostic repose sur la clinique au stade primaire, ou la mise en évidence de Borrelia burgdorferi par culture, par PCR (Polymerase-chain reaction ou Amplification en chaîne par polymérase), ou encore par l’ascension du taux des anticorps après la phase primaire.</li>
</ul>
<p>(11) Tout diagnostic devrait s’appuyer sur la clinique, surtout en cas de chronicité. Ce n’est pas tant l’infection visible et immédiate qui pose problème. Il faut encore attendre de tous les médecins qu’ils soient d’une vigilance extrême, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui en 2011.<br />
<ins>D’autre part, aucun test ou examen n’a jamais été développé en Europe pour s’assurer de la présence de la maladie et pouvoir à tous les stades, la traiter.</ins> Trop compliqué et assurément trop d’argent à investir pour apparemment trop peu de cas... Telle qu’elle est encadrée aujourd’hui, c’est-à-dire avec un cadre importé des USA et avec des recommandations définitives, cette maladie ne rapporterait rien. <ins>Qu’en sera-t-il quand les milliers de cas seront dévoilés ?</ins></p>
<ul>
<li>12) Le traitement antibiotique (amoxycilline, cycline) est d’autant plus actif qu’il est donné précocement.</li>
</ul>
<p>(12) Le traitement en tout début d’infection peut agir. Encore faut-il que l’infection soit connue à temps... Pour autant guérit-il ? <br />
On ne peut pas en dire autant de la maladie à son stade chronique car ce qui se fait ne peut pas être appelé traitement, mais <ins>bricolage ou expérimentation sur cobayes involontaires.</ins> Orphanet fait l’impasse sur cette réalité cruelle qui est exprimée noir sur blanc chez nos voisins, notamment dans leurs <a href="http://www.reseauborreliose.fr/index.php/post/2011/09/02/Plaquette-de-pr%C3%A9vention-Germano-Suisse">flyers de prévention</a>.</p>
<ul>
<li>13) La prévention repose sur la lutte contre les tiques</li>
</ul>
<p>(13) Et que fera-t-on des autres vecteurs (insectes piqueurs par exemple) ? Et puis quoi, lutter contre les tiques au DDT ? Leur envahissement ne le permet déjà plus.</p>
<ul>
<li>14) et la protection individuelle</li>
</ul>
<p>(14) S’en remettre à la protection "individuelle" est une façon peu glorieuse de refuser la bataille. <ins>A ce stade c’est aux pouvoirs publics de s’investir dans une protection collective,</ins> au minimum par la prévention, l’information, les panneaux devant les sentiers plus exposés, une information générale en pharmacie et dans tous les lieux de santé par exemple, une formation des médecins etc. Un réel travail jamais entamé.</p>
<ul>
<li>15) lors de séjours en zone particulièrement à risque.</li>
</ul>
<p>(15) Il n’y a plus de zones particulières à risque. <ins>Tout le territoire est maintenant à risque.</ins> En consultant les <a href="http://www5.inra.fr/reid/les_groupes/Tiques-et-maladies-a-tiques">comptes-rendus du REID</a> sur le site de l’INRA, on s’aperçoit que même les zones côtières ne sont plus indemnes.</p>
<ul>
<li>16) Toutes les informations de ce site ne dispensent pas d’une consultation auprès d’un médecin spécialiste, seul autorisé à donner un avis médical.</li>
</ul>
<p>(16) L’Orphanet nous réservait pour la fin le meilleur ! <ins>Auprès de quels spécialistes les pauvres malades, non détectés, pourraient-ils se rendre alors même que leur médecin traitant les soignent pour tout autre chose</ins> ou leur délivre la plupart du temps des tranquillisants ? Une grand majorité de ceux-ci ne savent même pas ce qu’est cette maladie !<br />
Et quel serait donc ce malade qui irait consulter de son propre chef un spécialiste de borréliose sans savoir qu’il en a les atteintes ?<br />
Et que penser justement de ces "spécialistes", hospitaliers de centre d’infectiologie ou autres, qui, lorsqu’ils la reconnaissent (ce qui n’est pas acquis !), ne reconnaissent que l’infection naissante ou les cas de borréliose dite "typique", extrêmement rares en France ? <ins>La quasi totalité des médecins de CHU ne connaît pas la maladie dans sa phase chronique</ins>, ou du moins... n’en laisse rien paraître. <br />
Quant aux experts, il n’est pas rare qu’ils envoient sans sourciller les malades en psychiatrie...<br /></p>
<p><strong>Bilan</strong> de ce petit tour de site et de "Pub." : le visiteur informé reste perplexe et mécontent. <br />
Que devrait-on attendre d’un tel portail sur les maladies rares, en l’occurrence sur la borréliose ? Doit-il donner des clefs de compréhension ou rester dans le vague et l’indéterminé ? Ne devrait-il pas <ins>clairement</ins> mentionner qu’il s’appuie sur des données non actualisées voire même anciennes voire même fausses, de toutes façons ponctuelles et caduques ? <br />
Doit-il dire la vérité sur l’absence de prévention, de repérage de la maladie, de traitements de la chronicité ou continuer à cacher ces graves problèmes ? <br />
On aimerait entendre systématiquement "on ne sait pas" dans la bouche des médecins et "informateurs" tels Orphanet plutôt que de les voir détourner l’attention, masquer la réalité, faire l’autruche et conduire au mur.<br />
En tous cas ce portail-là n’ouvre pas à la connaissance et devrait revoir sa copie avant que les tiques ne l’attaquent.</p>