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RÉSEAU sur la Borréliose de Lyme en France, ses Co-Infections et les Maladies vectorielles à Tiques Construction collaborative d'une information critique contre le déni

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Le laboratoire Schaller fermé, les WB terminés: plus de chronicité !

Nouveau rebondissement dans les événements qui touchent les personnes atteintes de Borréliose de Lyme: le laboratoire d’analyses médicales Schaller à Strasbourg a été fermé sur décision du Préfet d’Alsace.

encart arrêté préfectoral.jpgAprès la suspension de la fabrication du Tictox chez Nutrivital à Mundolsheim (également en Alsace), produit phytothérapique utilisé par nombre de malades et médecins pour tenter de soigner la borréliose chronique, voici que ce laboratoire, bien connu pour ses sérologies spécifiques sur Lyme, se voit infliger à son tour une "suspension d’autorisation de fonctionnement" par arrêté préfectoral (Préfecture du Bas-Rhin). Le 11 février au matin, un commissaire assisté d’un fourgon de police se trouvait devant le laboratoire afin d’exécuter la décision de justice.
Tictox, LAM Schaller... Étonnante coïncidence ?

Les inspecteurs de l’ARS, l’Agence Régionale de Santé,[1], opérant pendant deux jours dans le laboratoire médical d’analyses de Mme Schaller, ont relevé un ensemble de faits que l’on retrouve dans l’arrêté de suspension. Ces griefs ne seraient, selon des sources bien informées, que des broutilles telles qu’on en liste lors de toute descente d’inspecteurs dans tout labo. Il est avéré que l’intervention de la police sanitaire a été officiellement diligentée par des personnalités influentes du milieu médical...
Pourquoi un tel déploiement d’autorité et une mise en demeure si rapide ("Urgence" dit le texte[2]) ? De grands moyens pour une aussi petite affaire ?

ArrêtéPréfLAMVS1.pngÉmergent de l’ensemble des "considérant que..." du texte préfectoral deux lignes qui arrêtent la lecture :

- sérodiagnostic de la maladie de Lyme non validé,
- diagnostic de la maladie de Lyme par biologie moléculaire non validé, non conforme aux recommandations officielles en vigueur,...

Ainsi, perdue dans un grand nombre de griefs technico-administratifs, la raison même de l’arrêté suspensif apparaît... : le problème des sérologies. Et l’on peut mieux voir se déployer tout un mécanisme d’éradication de la question de la chronicité savamment orchestré : la dénonciation de fond porte sans erreur sur le fait que le laboratoire est coupable de sérologies "non validées" par les responsables français à l’origine du Consensus médical de 2006, celui-là même qui écarte la chronicité de la maladie de Lyme.



Mais comment de simples analyses de sang - dénommées Western Blot (WB) -, peuvent-elles avoir un lien avec le déni ? Comment un désaccord purement médical peut-il se régler manu militari faisant fi de la déontologie scientifique qui demanderait confrontations d’expertises, discussions, échanges entre collègues ?

Jusqu’au début des années 1990, il n’y avait pas de standardisation du Western Blot. Une nouvelle sérologie fut créée lors en 1994, basée sur un diagnostic d’arthrite, éliminant étrangement certains marqueurs protéiniques "non significatifs" pour la recherche de la Borrelia alors qu’ils étaient à la base du premier vaccin. Aussi étrangement, le manque de spécificité de tels tests sérologiques écartait de facto tous les particularismes des souches européennes de Borrelia. Ce "standard" de tests fut néanmoins approuvé par les hautes autorités sanitaires américaines puis en Europe. Dans le monde entier, laboratoires et médecins se basent encore sur les « bandes Western-Blot » établies lors de la conférence américaine de 1994. Pour comble, lors d’un Elisa négatif, la décision de ne pas effectuer de recherche par WB revient à coup sûr à écarter toutes les formes chroniques... ce qui fait s’insurger la DBG, Deutsche Borreliose Gesellschaft (Société allemande sur la Borréliose)[3] qui, quant à elle, privilégie le WB.[4]
Depuis des années le laboratoire d’analyses biologiques Schaller utilisait des tests de dépistage allemands, particuliers et ciblés pour les souches européennes. Faute d’autres laboratoires capables de déloger les petits spirochètes, c’est vers lui seul que se tournaient les malades de Lyme ou leurs médecins. 

Au vu de l’accusation principale, le laboratoire devrait modifier ses méthodes de recherche de borréliose pour pouvoir reprendre ses activités. Si tel était le cas, la borréliose persistante ne serait donc plus trouvée...
Sans ces sérologies la quasi totalité des cas de la maladie chronique ne peut être identifiée ! Grâce à elles, la sécurité sociale et certaines mutuelles admettaient la maladie dans certains cas et certaines régions et pouvaient assurer la couverture d’un patient, mais surtout, surtout, l’obtention d’un WB positif signifiait la fin de l’errance médicale. C’est en effet souvent un très long tunnel de souffrances et de mépris subi par la personne atteinte qui, dans les tests, trouvait enfin une réponse. D’autant que beaucoup de malades, isolés, rencontraient dans le laboratoire incriminé les soutien et compréhension que leur refusait la plupart du temps le corps médical, spécialement dans les hôpitaux liés par la doctrine officielle.

Ne plus accepter le déni

logo LAM_VS.JPGLa suspension du laboratoire Schaller est donc un événement grave pour les malades et leurs médecins. Comme on le voit cela dépasse de loin les questions techniques de conditions de stockage ou d’évacuation des déchets.
La communauté avertie et lucide des malades de Borréliose se demande s’il s’agit d’une action concertėe pour détruire les preuves de la réalité de la maladie, évacuer purement et simplement la question de la chronicité et instaurer un définitif déni.
Ne serait-ce pas aussi en rapport avec l’actuelle politique de santé et la loi HPST du 21juillet 2009 (Hôpital, Patient, Santé, Territoire)[5] connue, entre autres faits, pour la fermeture de maternités et hôpitaux de proximité et qui, derrière des justifications économiques et de "rationalisation d’offre de soin" aurait l’objectif inavoué de supprimer les malades en supprimant leur maladie ?

L’arrêté de suspension du LAM Schaller, nonobstant les prétextes fallacieux ou tordus, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Il est grand temps qu’un travail raisonné soit fourni, à l’image de ce qui se fait en Allemagne par exemple, par les chercheurs et praticiens libérés de toute entrave doctrinaire, de toute possibilité de conflits d’intérêt et de tout consensus dépassé.
C’est ce que réclament les malades et leurs médecins au milieu de cette tempête qui agit comme un révélateur.


PS : A l’heure où nous écrivons, peu de medias s’intéressent au problème mais la colère sourd pourtant (Cf. Géobiologie-santé). Le billet de Dazibaoueb (en transit sur RésistanceInventerre), L’odeur des bûchers, nous a paru sympathiquement engagé : ’"Donc, cette maladie inexistante, parfaitement détectée, et qui se soigne très bien, commence à poser problème." On ne vous le fait pas dire.



Le double Procès Tictox-LAM Schaller fait l’objet de reports incessants pour compléments d’enquête. Cf. Les informations dans l’agenda du RBLF.

Notes

[1] Selon les termes de leur portail sur le net, "Les ARS sont le pilier de la réforme du système de santé. Leur objectif est d’assurer un pilotage unifié de la santé en région, de mieux répondre aux besoins et d’accroître l’efficacité du système. On peut s’interroger sur les besoins de qui elles sont sensées répondre ... ? Force est de constater que leurs décisions ne vont pas dans le sens du malade... En effet, nulle part sur ce portail il n’est question des besoins des patients...! Etrange. Les ARS ne répondraient-elles pas plutôt à la recherche d’une économie de la santé transformant les patients en clients ?

[2] Arrêté à télécharger en annexe.

[3] Pour tout ce qui concerne le travail des scientifiques allemands sur la Borréliose se reporter au site de la DBG. "La Société allemande sur la Borréliose, fondée en 2004, est une association de scientifiques et de médecins qui sont concernés par Lyme et les maladies associées. Son objectif est de développer et de promouvoir les connaissances scientifiques et pratiques sur la maladie dans ses formes complexes et variées, en particulier dans les stades avancés.’’ Il n’existe pas d’équivalent en France.

[4] Diagnostic et Therapie de la borréliose de Lyme, 2008, traduit en 2009, Point 2.3.3 / "Postulat de la Deutsche Borreliose Gesellschaft": "L’investigation sur la présence d’anticorps spécifiques à Borrelia burgdorferi n’est possible uniquement que par Immunoblot!"

[5] Pour comprendre la loi HPST se référer au site du ministère.

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