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RÉSEAU sur la Borréliose de Lyme en France, ses Co-Infections et les Maladies vectorielles à Tiques Construction collaborative d'une information critique contre le déni

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Le professeur Montagnier: infections bactériennes et Borrelia

EntretienMontagnier.pngC’est depuis son bureau, au sein de la "Fondation mondiale pour la Recherche et la Prévention du SIDA" installé à l’Unesco, que le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, a accordé le 2 mars 2012, un entretien à la L. Macé pour LaNutrition.fr, à l’occasion de la sortie du livre du Dr Bizard: Une ordonnance pour la France. [1]
En janvier le professeur Montagnier qui parraine chronimed, avait expliqué la démarche et les pistes de recherches mises en place pour l’autisme (cf. article Autisme et co-infections). C’est ce que le Nobel de médecine présentera le 20 mars à l’Académie nationale de médecine:  "Recherche sur l’autisme: la piste microbienne", et "l’idée que des infections bactériennes systémiques jouent un rôle dans la genèse des symptômes d’autisme".
Mais hormis cette recherche mise en visibilité par l’année de l’autisme, la Borréliose de Lyme est son autre cheval de bataille.

VIDEO ENTRETIEN L.MACÉ-Prod° WebTV

Borréliose: une pandémie à prendre très au sérieux

Luc Montagnier évoque dans cet entretien l’importance grandissante de la Borréliose de Lyme, pandémie égale au moins à celle du Sida et pose sans ambages le problème de sa chronicité, "contrairement à la pensée médicale dominante," comme l’écrit une journaliste de LaNutrition.fr.
On apprend que 80% des français serait porteur de Borrelia selon chronimed, comme en fait de milliards de bactéries que le système immunitaire gère et contient. Mais c’est une infection qui, lorsqu’elle se déclenche, non prise à temps, peut amener à un état chronique, ./. à prendre très au sérieux, dit le Professeur Montagnier. Malheureusement, il y a un débat pour dire que l’infection chronique n’existe pas. Il y a pourtant "des signaux spécifiques" qui indiquent que l’infection à long terme existe belle et bien, ajoute-t-il !
Concernant la Borréliose, c’est sous-estimé par les médecins et en plus les tests sérologiques ne sont pas très fiables, dit-il. Avec sa petit équipe ils préfèrent les tests moléculaires, la PCR qui détecte des traces de l’ADN de virus, et surtout dit-il, notre fameuse technique des signaux. Ce qui permet aussi de repérer d’autres bactéries infectantes.
A la question de la méconnaissance de la maladie et du peu de budget, Luc Montagnier répond: c’est une maladie générale, pas seulement en France. Le monde entier est infecté. Pas comme le SIDA, mais presque.
Bactérie spirochète de la même famille que la syphilis, elle ne serait pas transmissible sexuellement, mais par contre transmise par la mère à l’enfant. Et complète-t-il: Il y a probablement d’autres voies de transmissions qu’on ne connaît pas...

Évolution du débat et du risque

Sur le sujet d’une meilleure connaissance en Amérique du Nord, Luc Montagnier indique que les associations y sont très puissantes mais que surtout les grands débats y sont sous-tendus par des questions d’ordre économique. Les assurances sont privées, et leur intérêt n’est pas d’aller dans le sens du patient. "Les traitements antibiotiques ne sont pas remboursables" lorsqu’ils ne sont pas prouvés "liés à l’infection chronique". Cela nous rappelle des problèmes similaires. Faire la preuve du rapport entre l’infection et la bactérie semble un combat aussi difficile. Suivant Luc Montagnier, les choses évoluent et il semble positif sur l’évolution en France où dit-il, il tient le même discours qu’aux USA, mais (ici) c’est très peu connu.
Du fait de la croissance démographique et de l’expansion des zones habitées, il y a proximité entre le territoire des animaux sauvages et celui ses hommes: et là c’est une risque qui augmente, explique-t-il, risque s’ajoutant aux problèmes de l’environnement urbain: radiations électromagnétiques, pollution etc.

Nécessité du changement de mentalités et de comportements

Le professeur insiste sur le "nouveau modèle de prévention" à mettre en place avec 80% des crédits de recherche à la prévention par des méthodes médicales et scientifiques. Nous avons des tests technologiques très avancés mais qu’il faut valider. Les essais cliniques coûtent beaucoup d’argent.
Il faut changer aussi les mentalités :
- à la fois changer les mentalités des médecins qu’ils soient plus près à prévenir qu’à traiter par des listes importantes de médicaments.
- prévenir les risques dus aux facteurs d’environnement mais aussi changer notre comportement
- éduquer les citoyens avec des tests régulièrement pour détecter infections microbiennes et virales
- et puis aussi il faut que les hommes politiques prennent conscience. Il faut penser à long terme.
Car dit le Nobel, cette nouvelle médecine peut coûter de l’argent : prévention, centres pilotes etc. Mais à long terme elle va rapporter et au contraire diminuer les dépenses parce qu’on n’aura pas cette charge de plus en plus lourde des personnes âgées avec des maladies chroniques.

Décloisonnage et moyens technologiques avancés

Si l’infectiologue ose parler et affronter la "controverse", terme un peu réducteur qui sépare simplement ceux qui nient toute persistance de la borréliose (pour des raisons extra-médicales) et ceux qui la constatent (avec des raisons cliniques), c’est parce qu’il a derrière lui des recherches de pointe, des résultats conséquents et une équipe de praticiens sur le terrain.
Année de l’autisme aidant, les travaux du groupe chronimed sont apparus, comme le révélait le reportage sur FR3.
Si les échanges du groupe chronimed ont permis le décloisonnage et l’ouverture nécessaires pour envisager de façon globale la compréhension de l’autisme mais aussi de l’ensemble des infections chroniques froides,  c’est parce que nous avons des moyens technologiques encore peu connus, dont la médecine doit tenir compte, explique le chercheur.
Pour en arriver à ces constats, hypothèses et résultats, il a fallu ses recherches sur les ondes électromagnétiques, ces "signaux" dont il parle dans l’entretien : des séquences d’ADN émettant spécifiquement dans certaines conditions des ondes électromagnétiques. ./. L’analyse par les techniques de biologie moléculaire à notre disposition nous permet de les identifier comme provenant d’espèces bactériennes connues.

De la mémoire de l’eau aux signaux des ondes

Aujourd’hui le travail conjugué et pluridisciplinaire des équipes commence à porter ses fruits concernant les infections froides, mais pendant longtemps les "lubies" de Luc Montagnier, voire ses protocoles de recherche du Sida, ont été décriés. Hormis la découverte du VIH toujours très contestée de tout un pan de scientifiques, le fait de croiser ses travaux avec ceux de Jacques Benvéniste, le très controversé chercheur étudiant la "mémoire de l’eau", a fait se détourner de lui un bon nombre d’esprits cartésiens, et ultra- qui d’ailleurs refusaient tout en bloc, l’apport de la science physique comme des mécanismes infra-moléculaires derrière l’homéopathie, positions fermes qui ne permettaient pas de trouver distance et sérénité scientifiques. Une ouverture de questionnements très perturbante pour des esprits monolithiques suivant l’expression du Dr Ruef selon qui Luc Montagnier est un esprit à la fois profondément humanitaire, au sens noble du terme et constamment novateur.[2]
Le travail et la réflexion que mène Luc Montagnier à la fois sur les nanobactéries et l’importance de la structure de l’eau est un continuum vivant et dynamique de toute cette recherche au service de l’individu, de l’environnement donc absolument nécessaire et écologique.
Contre toutes les critiques, c’est pourtant se réclamant comme successeur de Benveniste que le professeur Montagnier exposait ses travaux lors de sa conférence à Lugano en 2007, conférence où il détaillait, schémas à l’appui, les mécanismes physiques mis en place pour écouter les fréquences de réponses des bactéries: "Nano-elements of Pathogenic Micro-organisms".

Les biologistes en sont restés encore à Descartes. Descartes, l’animal machine, les rouages, les engrenages... Or, après Descartes, il y a eu Newton, la gravité, une force qui se transmet à distance, il y a eu Maxwell, et la découverte des ondes électromagnétiques, donc tout ceci les biologistes l’ignorent totalement. Les biologistes actuels, biologistes moléculaires, imaginent les contacts entre les molécules par des contacts physiques. N’est-ce pas alors que les molécules, c’est ce que disait Benveniste, peuvent correspondre également à distance. Donc c’est une révolution mentale et ça prend du temps.[3]

Les malades de borréliose en seront juges. Seul comptera le fait qu’on fasse bouger les frontières, qu’on les reconnaisse et qu’ils soient traités et guéris. Mais si reculs et avancées, échecs voire erreurs dans la recherche s’admettent, ce qui ne s’admettrait pas c’est que d’autres combats se fassent dans leurs dos, que les médicaments soient proposés sans que personne ne soit guéri, et que cela ne profite en toute fin qu’à l’industrie pharmaceutique qui n’attendrait qu’un créneau, et aux lobbys dont on ne voudrait pas imaginer qu’ils bloquent les recherches jusqu’à y trouver quelque intérêt.

Notes

[1] La France et son système de santé, 1ère partie de l’entretien à Lilou Macé. Le professeur Montagnier préface le livre du Dr Frédéric Bizard, Une ordonnance pour la France :10 pistes de réforme pour une santé plus juste, plus efficace et plus économe, qui vient de paraître aux Ed° Souccar. Convergence d’idées entre le Nobel et ce médecin en période électorale, L. Montagnier pense lui aussi qu’il faut faire effectuer un tournant à la médecine, et d’ailleurs propose des étapes du changement. Peut -être qu’on va pouvoir changer les choses pour la France.

[2]  Source: Fil d’Ariane, Actes du Congrès, nov. 2009 : Actes du Congrès Stress oxydant et infections chroniques froides dans les pathologies neurodégénératives, le syndrome de fatigue chronique et l’autisme

[3] Source : blog du Monde, sciences.blog.lemonde, extrait de l’entretien de Luc Montagnier à France Inter, 7/9, mai 2010.

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