Sunday, October 30 2011

Toc-aux-Tiques: genèse de l'album

Rédaction-RBLF: Hélène, Betty, un tel album de prévention contre les tiques est inédit. C’est un bel objet qui réalise la parfaite adéquation entre forme et fond, illustrations et message. On suppose qu’il ne vient pas tout seul comme un produit commercial ou un copier-coller pour (mauvais) guide touristique. Pouvez-vous nous expliquer comment vous est venue l’idée d’un album de prévention?

Hélène: «C’est parce que j’adorais chercher des champignons dans les bois et m’y promener que je suis atteinte de la Maladie de Lyme... Il y a bientôt trente ans, j’ai découvert une tique accrochée à ma peau et j’étais ignorante du danger de grave maladie que cela signifiait. J’étais atteinte, mais les premiers symptômes furent attribués au vieillissement (j’avais la quarantaine). J’ai continué mes sorties forestières et j’ai été piquée à plusieurs autres reprises.
Lorsque j’ai appris, très tardivement, l’origine de mes malaises et difficultés de toutes sortes, la comptine «Promenons-nous dans les bois... » s’est imposée dans mon esprit comme le vecteur incontestable d’un message d’alerte en direction des enfants.
Quand on mémorise la manière de se protéger d’un danger dès l’enfance, on s’en souvient toute sa vie. Autrefois, à l’école les élèves apprenaient les données élémentaires de l’hygiène.
J’ai donc écrit quelques couplets d’une nouvelle comptine. Les tiques en sont devenues le personnage principal bien réel. Comme le Loup, elles habitent les bois, invisibles aux promeneurs insouciants et non-informés, elles «guettent» leur proie.
En prenant la place du Loup, elles font peur. Elles sont le danger qu’il faut apprendre à connaître pour s’en protéger.
La comptine se déroule comme une histoire avec des épisodes: promenade, piqûre, risque de maladie qui immobilise l’enfant et le fait souffrir, explications et conseils, soins, puis prévention pour éviter ces désagréments et enfin satisfaction d’être informé donc plus fort et capable de faire face. »

Betty: "J’ai découvert la comptine d’Hélène sur un forum internet où s’exprimaient des malades de Lyme.
Personnellement, bien qu’ayant bénéficié d’une formation d’infirmière et de nombreuses années de pratique, j’ignorais totalement l’existence de cette maladie. Je ne prenais aucune précaution lorsque j’arrachais les tiques gorgées de sang sur ma jument, toujours à mains nues, parfois pleines de griffures dues aux travaux de jardinage. C’est sans doute ainsi que j’ai été contaminée.
Pendant des années j’ai souffert d’une méningite chronique qui m’a réduite progressivement à néant, m’obligeant à cesser toute activité professionnelle et me coupant presque totalement des autres. Après de nombreuses cures d’antibiotiques, mon état s’est amélioré mais je ne suis pas guérie.
L’idée d’Hélène était de créer un album de prévention pour les enfants et j’y ai tout de suite adhéré. Lorsque la maladie m’a terrassée, j’avais une activité de peintre dont je pensais sérieusement faire mon gagne-pain. Je suis passionnée par la peinture.
Rapidement nous sommes entrées en contact et nous avons commencé une collaboration assidue par mails et téléphone, qui a duré cinq mois durant l’hiver 2009-10.
Nous étions passionnées, il fallait relever le défi que nous lançait la maladie et l’ignorance qui l’entourait, prévenir plutôt que guérir, informer le maximum de gens.»

Rédac-RBLF: Vous n’avez donc bénéficié d’aucune aide pour cette création ?

Betty: «Nous avons eu l’aide de malades qui ont bien voulu nous donner leur point de vue sur certaines pages, celles de nos conjoints, de quelques amis, auxquels nous avons soumis notre travail, mais la quasi totalité, y compris les maquettes est notre œuvre commune. Cette création a été une véritable aventure puisque nous n’avions aucune expérience en la matière, et nous sommes fières de notre réalisation.»

Hélène«Je ne m’étais jamais attelée à un travail de mise en pages et je suis totalement autodidacte en informatique et en PAO. Je ne compte pas les heures nécessaires à cette réalisation avec les logiciels minimalistes utilisés. C’était une espèce de folie de se lancer ainsi... Les aquarelles réalisées par Betty correspondaient tellement bien à la comptine et à l’intuition que j’avais de l’album que ce travail a été un véritable plaisir! »

Betty: «Pourtant certaines pages nous ont demandé beaucoup de corrections, car il fallait penser à tout... par exemple, au fait que les enfants auxquels nous nous adressons viennent de tous les horizons.»

Hélène: « Six mois plus tard, nous avons même revu la pagination générale de l’album, après avoir constaté que la première version, bien que plus pédagogique, représentait un surcoût pour l’impression.

Rédac-RBLF: Pouvez-vous brièvement nous décrire cette première maquette de l’album?

Hélène : "C’est un peu compliqué à expliquer... Pour faire court, je dirai que l’album comportait côté impair des pages repliées, de façon à ce que l’enfant ne découvre, au premier abord, que les aquarelles représentant des enfants dans différents environnements, comme s’il n’avait entre les mains qu’un livre d’images.
En soulevant la page repliée - qu’on appelle "pli roulé" en jargon d’éditeur- et en l’ouvrant, il avait accès à la comptine et aux explications. Cette présentation permettait au petit lecteur de manipuler l’album pour découvrir les secrets qu’il renfermait: les couplets de la comptine, les explications illustrées et les jeux. L’album était à la fois un jeu et un parcours initiatique. Ainsi, l’enfant devenait acteur et mémorisait d’autant mieux le contenu.

Rédac-RBLF: Avez-vous contacté des éditeurs ?

Hélène: «Nous pensions faire le don de ce travail à une association.
L’une d’elles n’a pas agréé cette proposition. Devenir éditeur et distributeur lui semblait une charge impossible à assumer.
L’autre souhaitait disposer de la maquette à son seul "profit".

Certains éditeurs que nous avons contactés trouvaient notre travail intéressant, mais ne correspondant pas à leur ligne éditoriale. D’autres n’ont pas eu la politesse de nous répondre.

Ces difficultés sont sans doute dues au désintérêt total des Pouvoirs Publics de notre pays vis à vis de la prévention sanitaire en général.

La Maladie de Lyme, peu connue du grand public, ne bénéficie pas de la couverture médiatique du Téléthon.
Pourtant le nombre important et sans cesse grandissant de personnes qui contractent la maladie chaque année, devrait interroger les Autorités concernées sur l’urgence d’une information préventive.

Editer cet album à 500 exemplaires coûterait moins de 2000 euros.
Lorsque la maladie est diagnostiquée dix, vingt ans plus tard (quant elle l’est), combien a-t-elle coûté à la Sécurité Sociale, à la collectivité, au malade lui-même?
Quel chiffrage monétaire serait à la hauteur des tourments et souffrances endurés?»

Betty:"Nous remercions donc vivement RBLF-cimt de faire la promotion de notre album sur son blog"

Sunday, September 11 2011

éditeurs

Listage des éditeurs déjà contactés, à mettre au propre :

  • Pourpenser
  • ED° du Terran 14 mars 2011
  • Alpen Ed° mars 2011 http://www.alpen.mc/
  • CG Cher - mars 2011
  • directrice Orphanet via Monique; 2 mai 2011; http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/index.php?lng=FR
  • nv CG de St-Gaudens
  • Goustau à Luchon;