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RÉSEAU sur la Borréliose de Lyme en France, ses Co-Infections et les Maladies vectorielles à Tiques Construction collaborative d'une information critique contre le déni

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Ouverture à Lyme dans le British Medical Journal: so important!

Être publié dans le British Medical Journal[1] en prônant un nouveau paradigme pour la "maladie de Lyme" équivaut à une remarquable avancée. C’est une percée dans les esprits scientifiques des lecteurs de ce journal spécialisé, les plus ouverts comme les plus dogmatiques.
English: Saturday, June 29, 1895 edition of the British Medical Journal Source : www.ncbi.nlm.nih.gov

Dans ce court article "Lyme disease: time for a new approach?" (3 déc. 2015), le Professeur Perronne et ses confrères, L. Borgermans, R. Balicer, O. Polasek et Valérie Obsomer (responsable entre autres des enquêtes tekentiques),[2] argumentent de nouveau face à la communauté scientifique. Si, pour beaucoup, ils disent l’évidence et répètent toujours la nécessité de lutter contre la maladie, ce qui est absolument remarquable c’est que leur publication paraît dans cette très sérieuse revue médicale internationale qu’est le British Medical Journal, revue parmi les cinq plus lues dans le monde, et régulièrement citée dans les directives cliniques. Ce n’est donc pas anodin. Un seuil est franchi.



Le texte, en accès libre pour une durée limitée sur BMJ, a été copié dans le forum de Lymenet compréhensible pour les anglophones. Pour ne pas laisser les francophones dans l’ignorance, nous en donnons ici la version traduite[3]


La maladie de Lyme est la maladie vectorielle la plus commune en Amérique du Nord et en Europe, avec 300 000 nouveaux cas par an aux États-Unis et une estimation de 100 000 nouveaux cas en Europe chaque année. BMJ_Lyme_disease.pngCes chiffres sont susceptibles d’être sous-estimés du fait d’une déclaration des cas insignifiante et du non diagnostic de nombreuses personnes atteintes. Le changement climatique peut avoir contribué à une rapide augmentation des maladies transmises par les tiques disséminées par les oiseaux migrateurs infectés.

Notre vision habituelle de la maladie de Lyme est qu’une morsure de tique est suivie par le développement d’une éruption type (érythème migrant). Après un traitement précoce avec une relativement courte prise d’antibiotiques, la plupart des patients se rétablissent. Mais le test standard à deux paliers pour la maladie de Lyme est inadéquat dans les premiers stades, et de nombreux patients et médecins ne parviennent pas à en reconnaître les signes. Les patients qui présentent des stades avancés de la maladie peuvent également être écartés facilement parce que le test à deux paliers manque de sensibilité et ne peut pas distinguer entre les infections en cours et les infections anciennes. Dans le même temps, les raisons des échecs de traitement ne sont pas prouvées et, chez les patients avec ou sans sérologies positives, les symptômes systémiques ne sont pas déterminés. La plupart des patients se présenteront aux médecins de famille qui ont souvent peu d’alternatives lorsque le traitement initial se révèle infructueux.

Récemment, la communauté médicale a été collectivement poussée hors de ses certitudes sur Lyme par l’augmentation de preuves de la complexité de cette maladie multi-systémique. Pour compliquer les choses, certains patients développent des symptômes sur le long terme. La complexité est essentiellement liée soit à un manque de compréhension de la maladie soit à des éléments contradictoires. Beaucoup de questions attendent des réponses précises. Le témoignage de ces réponses - et en particulier celles qui éclairent l’interdépendance des différents paramètres -, pourrait engager dans la nécessité de reconsidérer le paradigme.
Des données récentes, mettant en lumière la façon dont les spirochètes du genre Borrelia échappent aux défenses immunitaires de leurs hôtes et survivent aux attaques d’antibiotiques, menacent les assurances actuelles sur la non-persistance de l’infection, un des points de discorde les plus importants dans la communauté médicale. La possibilité d’une infection chronique a des implications importantes pour le diagnostic, le traitement et les relations médecin-patient.

Nous avons besoin de plus de débats, nationaux et internationaux, sur la maladie de Lyme, appuyés sur un programme de recherche solide et un objectif de technologies biologiques de pointe. L’adoption de diverses stratégies de santé publique visant à accroître l’information sur les risques de la maladie de Lyme et l’accent mis sur les mesures préventives sont également importants. Pour conduire ce débat, les médecins de famille peuvent agir en tant que partenaires primordiaux aux côtés de spécialistes des maladies infectieuses et d’autres intervenants. Les discussions devraient inclure sociétés médicales nationales, médecins, groupes de défense de patients, institutions internationales de la santé, compagnies d’assurance, avocats, gouvernements, secteur médical privé, et revues scientifiques. Il faut des représentants de nombreux points de vue différents, prêts à montrer leur ouverture d’esprit.

Dans l’histoire médicale, des précédents, telle la reconnaissance tardive du rôle de ’Helicobacter pylori’ dans la "maladie de l’Estomac", ont montré les conséquences d’ignorer les résultats qui contredisent nos croyances sur une maladie. À une époque où l’attention aux patients est considérée comme la pierre angulaire d’une médecine intégrée de haute qualité, nous ne pouvons pas nous permettre de répéter les mêmes erreurs que dans le passé au détriment de nos patients.

La souffrance de beaucoup patients affectés nous oblige à en apprendre davantage sur cette maladie, et vite.[4]

Notes

[1] BMJ dont on lira la profession de foi sur le site de la revue: http://www.bmj.com/about-bmj)

[2] Author information: Borgermans L, Department of Family Medicine and Chronic Care, Faculty of Medicine and Pharmacy, Vrije Universiteit Brussel, Brussels, Belgium liesbeth.borgermans@vub.ac.be.- Perronne C, Infectious Diseases Unit, Hôpitaux Universitaires Paris-Ile de France-Ouest, Saint Quentin en Yvelines, France. - Balicer R, Epidemiology Department, Faculty of Health Sciences, Ben-Gurion University of the Negev, Israel.- Polasek O, Department of Public Health and Croatian Centre for Global Health, University of Split, Croatia Centre for Global Health Research, Usher Institute of Population Health Sciences and Informatics, Edinburgh, UK. Obsomer V, Agriculture, Environment, Natural Resources and Environmental Risk Management, Public Service of Wallonia, Namur, Belgium.

[3] Traduction RBLF (CC) BY. Vous en excuserez les maladresses en vous référant au texte original.

[4] C’est nous qui soulignons.

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