Salvia officinalis wiki.jpg>Si dans la cas d’une primo-infection l’antibiothérapie reste la bonne pratique pour stopper la borréliose, officiellement il n’y a pas de traitements pour le malade chronique en France (puisque la maladie n’existe pas...). Pour mémoire, c’est bien ce défaut de soins, cette "non-assistance à personnes en danger", qui a poussé un pharmacien alsacien à créer après une recherche de plusieurs années un remède d’HE qui a eu le mérite de soulager un grand nombre de laissés pour compte.[1] L’interdiction de ce produit a reposé la question des alternatives... au vide !

Pourquoi tant de difficultés à soigner ? Parce que la borréliose, a fortiori associée à des co-infections, touche tous les organes. Les bactéries mutent en se répandant et se sporulent ici et là, ce qui provoque du "mal-partout" d’où un panel de pistes thérapeutiques digne du capharnaüm.

Si la cure antibiotique en continu n’est plus de mise, des médecins proposent des anti-parasitaires et anti-mycosiques en accompagnement d’antibiotiques ciblés en prises ponctuelles de plusieurs mois dans certains protocoles proches de l’ILADS, et de fait très éloignés des recommandations de l’IDSA[2] Egalement toute une palette de solutions homéopathiques ou phytothérapiques est disponible dans le cadre d’un traitement de longue haleine.
Les plantes vont alors avoir des effets naturels bactéricides, anti-infectieux ou antalgiques et le praticien soulagera bien des maux en recourant à des préparations vues comme désuètes mais efficaces, telles les EPS (extraits de plantes fraîches standardisées) et le fameux Mélisse-Curcuma-Desmodium drainant du foie. D’autre part de nouveaux complexes d’HE (Huiles Essentielles) ont "volé" la place du Tictox, comme dans tout marché concurrentiel. Produits non remboursés évidemment. Car si l’absence de médications officielles s’accompagne du manque de médecins, elle s’accomode parfaitement d’une inflation d’ "offres pharmaceutiques" peu éthiques. Il est toujours tentant d’acheter tels ou tels remèdes vantant les miracles d’une guérison immédiate... poudre de perlimpinpin ou non ? Outre leur prix élevé, leurs provenance et qualités sont parfois douteuses.
Il est préférable, dans la mesure du possible, de respecter une bonne hygiène de vie, de bien s’alimenter et de se procurer des remèdes à partir de plantes locales : tisanes, teintures-mère, macérâts glycérinés, réalisés par des herboristes, ou encore mieux, de les réaliser soi-même en contactant des producteurs. N’oublions pas qu’à côté des promesses des exotiques Papaye fermentée, Umebosis, Kousou, algues Klamath, chlorelle, il y a les "simples", cardères, sariettes et autres indigènes. 
Par ailleurs, toutes pratiques de soins sont envisageables mais ne peuvent cependant donner d’assurances de guérison: kynésithérapie, massages aux HE, ostéopathie, piscine de rééducation, yoga, méditation, sauna, détoxifieurs, ondes électromagnétiques, thérapies quantiques, urinothérapie, stimulation énergétique (quickzap power, VariZappeur...). Parfois des méthodes paraissent à certains farfelues alors qu’elles ont fait leurs preuves mais sont peu répandues. Parfois aussi pointent les risques de dérives ou d’escroqueries.

Quoi qu’il en soit, dans le cas d’une borréliose persistante, et au vu de la faiblesse ou de la disparition des défenses immunitaires, l’essentiel est de comprendre que les compléments, oligo-éléments, algues, vitamines vont jouer un rôle important et que l’alimentation importera beaucoup. Il faudra surtout drainer l’organisme, boire (pour évacuer les toxines), équilibrer le digestif et l’intestin (pour permettre, tel le second cerveau qu’il est, les neuro-transmissions), renforcer le système nerveux central (pour solliciter les capacités de résiliences), consolider l’immunité (pour offrir aux défenses naturelles de s’imposer); tout cela en envisageant le corps dans sa globalité non comme un assemblage hétérogène. 

La maladie est si complexe qu’on ne peut jouer que sur les panachages différenciés de traitements, en fonction d’une lecture attentive du terrain et de la clinique. Il n’existe pas de recettes pour guérir, de solutions miracles ou de traitements universels. Chaque cas est un cas d’espèce. Le long terme est visé pour l’accompagnement des malades "lourds". Il faut souhaiter rencontrer le généraliste, allopathe, homéopathe ou phytothérapeute au courant, l’hospitalier ou le naturopathe qui s’est penché sur la question. Pas gagné, car la plupart ne savent pas, se ferment sur son domaine réservé ou nient l’évidence.
La collaboration est pourtant essentielle entre chercheurs et hommes de terrain, dans les domaines et compétences scientifiques les plus variés afin que les richesses ancestrales nous parviennent comme les avancées. Malheureusement la guerre des laboratoires pharmaceutiques entre eux et pour leur lobbying[3], les interférences avec les pouvoirs tant médicaux que financiers que politiques confisquent les savoirs (affaire des brevets, AMM, et autres[4]), étouffent les questionnements (Elisa, WesternBlot) ou gèlent les recherches (Signaux électromagnétiques et ADN, PCR, etc.) jusqu’à bloquer les solutions alternatives (cas de l’anti-paludéen Artemisia annua interdit à la vente[5] Cependant tous les espoirs sont permis car aujourd’hui des femmes et des hommes s’interrogent, se réunissent, partagent leur travail et cherchent des solutions: les récentes rencontres pluridisciplinaires sur les infections froides tenues à Valence avec les interventions entre autres du groupe CHRONIMED. [6], ainsi que sur les médecines douces lors du dernier congrès de l’APSAMED,j[7] sont une preuve tangible de ce tournant engagé.

Notes

[1] Lire l’article du RBLF à ce sujet : "Le Tictox au banc des accusés".

[2] Lire le document de référence versé sur le blog du sénat (Les maladies émergentes) à découvrir et télécharger dans les contributions au débat, du Dr Burrascano : "NOUVELLE APPROCHE SUR LA MALADIE DE LYME CONSEILS POUR LE DIAGNOSTIC ET PROTOCOLE DE TRAITEMENT DE LA MALADIE DE LYME ET DES AUTRES MALADIES TRANSMISES PAR LES TIQUES Quinzième édition Copyright septembre 2005 JOSEPH J. BURRASCANO JR, Docteur en Médecine."

[3] cf. Le documentaire de l’émission Les Infiltrés du 22/02/13 sur France 2: "Laboratoires pharmaceutiques: un lobby en pleine santé"

[4] Lire sur ces sujets l’article du RBLF cité plus haut: "Le Tictox au banc des accusés".

[5] Consulter le site de l’Association Contre le Paludisme.

[6] Cf. l’article du réseau sur les rencontres de Valence : "les infections froides ont leur mot à dire".

[7] Voir le site et le programme du dernier congrès APSAMED.