La "santé" ne peut s’abstraire du contexte économique et social d’un pays et inversement. Un état s’appuie sur la santé de son peuple qui en est évidemment son futur. 

La santé est le grand absent de la campagne présidentielle actuelle. ./. Le faible niveau actuel de considération des autorités politiques et médicales pour ce gisement est à la mesure de l’inadaptation et de l’absence de réflexion prospective sur notre système de santé vis-à-vis des défis de notre siècle. [1]

Se poser la question de la santé d’une population, c’est interroger son système de santé et la prise en compte de cette santé par les politiques. C’est donc interroger toute démarche politique, laquelle se doit d’être une projection et une vision d’avenir:  question de démocratie, donc d’expression et de participation des principaux intéressés et/ou de leurs porte-parole aux discussions et prises de décisions.

Comparer les programmes des candidats à l’élection présidentielle en se servant de comparateurs soit disant "objectifs" paraît (de loin) facile et nécessaire. Illusion, les informations en sont partielles quand elles ne sont pas partiales, mais surtout, décontextualisées, elles ne tiennent pas compte de leur inscription dans un projet de société. 

Le premier constat que l’on peut faire c’est que le thème de la Santé n’est pas la potion préférée des candidats. Au point que F. Bizard, auteur du livre Une ordonnance pour la France est parti en campagne pour réveiller les esprits : N’hésitez pas à raconter sur les réseaux sociaux vos mésaventures face au système de santé, à mettre les politiques face à leurs responsabilité en les interpellant sur le sujet. Exigez un grand débat national sur la santé !

Le RBLF vous aide à pointer les questions et à en faire un début de "programme" , à compléter par tous, et ce avec l’objectif de pousser les malades à comprendre eux-mêmes les problèmes sans passer par le truchement de comparateurs et d’aller chercher les réponses chez leur champion. Nous les renvoyons sur les dossiers réalisés par les "secteurs santé" des candidats pour obtenir (ou non) des réponses globales ou, entre les deux tours, des assurances sur Lyme...
(VOIR AUSSI FORMINDEP)
A CLASSER

Assurance maladie:
  • remboursements des médicaments inutiles et compléments
  • refonte des procédures de validation des médicaments et des autorisations de mise sur le marché des médicaments
  • refonte de la définition de médicament
  • intégration des médecines naturelles et "alternatives" dans le cursus de formation médicale
  • arrêts maladie sans jours de carence
  • Remboursement à 100% des dépenses de santé
  • Suppression des complémentaires santé, remplacées par des mutuelles intégrées à la Sécu
  • Préservation de l’aide médicale d’Etat
  • Indemnités journalières équivalentes aux salaires
  • Mise en place d’une Autorité indépendante de sécurité sanitaire
  • prise en charge par l’état des formations médicales
  • renforcement de l’interdiction des conflits d’intérêts
  • extension de la CMU
  • Suppression des agences régionales de santé
  • La reconnaissance du droit des malades, via les associations qui les représentent, dans les prises de décision
  • la transparence: Lancement d’un programme de formation de toutes les disciplines de santé libéré de l’influence des laboratoires pharmaceutiques
Hôpital public
  • Modification en profondeur de la loi HPST
  • Suppression des tranches, forfaits et du "forfait hospitalier’’
  • Abrogation de la réforme instituant la tarification à l’activité (T2A)
Présence des médecins sur le territoire
  • Fin du numerus clausus
  • création de maison de soins et de santé partout
  • mise en place d’un plan médecine ambulatoire
  • mise en place de pôles de prévention
  • 1% du budget de la santé dédié à la politique de prévention et création d’un Institut national de recherche en santé environnementale
Autonomie
  • Augmentation de l’allocation personnalisée d’autonomie
  • création de pôles publics départementaux de l’autonomie
  • Création d’un "droit universel de compensation à la perte d’autonomie
  • augmentation des minima sociaux de 50% à commencer par L’Allocation aux adultes handicapés.
Fin de vie
  • ’Inscription, dans la Constitution, du droit de "décider de sa propre fin et d’être assisté lorsqu’on en décide
  • amélioration des soins palliatifs
  • embauche de personnel de santé

Qui veut d’une médecine pour le futur ?

(A REVOIR) Pourquoi aucun des candidats ne reprend-t-il le sujet de la prévention réclamé par le Professeur Montagnier. Ils semblent en être restés le plus souvent à une médecine curative. La panacėe est trop souvent la construction d’hôpitaux au mieux. Mais pas de médecine prédictive ou de prévention, pas de projets axés sur les recherches prioritaires et trop peu de compréhension de l’utilité de la prévention, alors que c’est la source des problèmes. À croire que pour les responsables politiques (...) mieux vaut passer la serpière pour éponger les dégâts que fermer le robinet des problèmes.
On s’aperçoit que pour la plupart, ces programmes ne font que survoler en pointillés les réelles attentes et n’offrent que des mesures ponctuelles ou événementielles très loin d’une vision repensée d’un système global de Santé publique.

Pourquoi la santé intéresse-t-elle aussi peu les candidats ? Ne sont-ils jamais malades ? Ont-ils des médecins à disposition ? De grands spécialistes à leur service prêts à les accueillir sur le champ dans de luxueuses cliniques privées ? Ont-ils tous assez d’argent pour s’offrir les meilleurs soins, et les compléments hors de portée du commun ?
Les politiques n’ont-ils jamais de handicaps, de pathologies graves, invalidantes, chroniques, insoignables ? Que savent-ils du quotidien du malade ?

Aux lecteurs, électeurs, de s’interroger et de demander à leurs candidats d’aller plus loin dans leurs propositions. Sans cela, ils iront trinquer à leur santé.

Alors que nous n’avons pas encore intégré la prévention dans notre système, nous allons entrer dans une dizaine d’années dans l’ère de la médecine prédictive, grâce à la révolution génomique et à de nouvelles technologies permettant la détection précoce de marqueurs liés à l’apparition de maladies d’évolution lente. ./.>Les crédits accordés à la recherche de prévention sont minimes dans la masse budgétaire consacrée à la recherche médicale... ./.D’un système centré sur la maladie, il faut évoluer vers un système centré sur la personne, sur sa santé. Cela signifie de sortir la santé des hôpitaux et la développer dans les écoles, dans les entreprises, dans les clubs de sport... dans le quotidien des individus. C’est donc, d’abord, un changement de mentalité de tous qui est nécessaire, ce qui rend le silence des politiques dans cette campagne encore plus assourdissant.[2]

Notes

[1] Manifeste pour la santé au cœur de la campagne présidentielle, 24/02/2012, blog de F. Bizard

[2] Anticipons le passage d’une médecine curative à une médecine prédictive, Entretien de L. Montagnier et F. Bizard, Le Monde