Le choix solitaire du donneur de sang
By Rédaction RBLF on Friday, July 6 2012, 13:04 - RÉACTIONS - Permalink
02 juillet 2012
Don du sang, don de vie...don de maladie
Avec la gay pride, l’ouverture possible du don du sang aux homosexuels, je me suis posé beaucoup de questions.
Un homosexuel, vivant en couple, fidèle ne peut pas encore donner son sang. Mais moi, avec une borreliose non reconnue selon les critères de la HAS[1], et pourtant reconnue par d’autres médecins (tout dépend comment on interprète mes résultats de sérologie et de western blot), je pourrais donner mon sang sans aucun souci et peut être transmettre ce spirochète.
En tant que professionnel de santé, travaillant en réanimation, je sais à quel point ces produits permettent de sauver des vies, tous les jours...Je donnais mon sang total, mes plaquettes...Je suis inscrite sur le registre pour le don de moelle osseuse...Je porte sur moi une petite carte du don d’organe, et j’ai informé mes proches de cette volonté.
Aujourd’hui, j’ai écrit une lettre à l’EFS et à l’agence de bio médecine, à contre coeur, mais au vu des publications scientifiques, je ne peux me résoudre à empoisonner sciemment des gens même si les autorités me disent qu’il n’y a aucun problème. Je reste convaincue et ardente défendresse (ca se dit ca?) du bienfait des collectes de sang et du prélèvement d’organes.
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À Etablissement Français du Sang
Agence de Bio Médecine
xxxxxxxx, le 2 Juillet 2012
Madame, Monsieur,
Par la présente, j’ai le regret de vous demander de bien vouloir me rayer de vos fichiers de donneurs volontaires de sang et de moelle osseuse. En effet, j’ai développé depuis le 22 juin 2011 une borréliose ou maladie de Lyme suite à la morsure d’une tique évaluée en 2003 qui s’était jusque là révélée asymptomatique.
Ma sérologie pour cette maladie est très légèrement positive et mon résultat de western blot (Test ALL DIAG de chez Biomnis) montre des traces en Op41, en Burgdoferi afzelli, en Burgdoferi garinii. S’appuyant sur les recommandations de la HAS, certains médecins ont écartés ce diagnostic. D’autres médecins ayant décidé de pratiquer un test aux antibiotiques ont pu déceler une réaction de "Jarish Herxeimer"; fortement évocatrice d’une infection à spirochète.
Après lecture de plusieurs articles scientifiques, je me pose la question d’une innocuité d’un don futur de sang et m’inquiète même pour la santé des patients qui ont reçu des produits de sang labiles issus de mes dons précédents, postérieurs à 2003.
Je garde avec fierté et honneur le diplôme que vous m’avez adressé l’année dernière, soulignant ma participation régulière aux collecte de sang. Ne pouvant plus participer de cette manière, j’encouragerais mes proches à effectuer cette démarche qui sauve tant de vie.
Je vous prie d’agréer , Madame, Monsieur, l’expression de mes sincères et respectueuses salutations.
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Et si la science permet d’affirmer qu’il n’y a aucun danger, alors je referai la démarche inverse et retendrai mon bras sans souci.
Je regarde mon diplôme de l’EFS récompensant ma constance et ma régularité dans le don de sang et de plaquettes. Et je pleure...
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NDLR :
"Une transfusion sanguine peut transmettre au receveur des agents infectieux, tels que ceux du sida ou des hépatites. Tout donneur doit donc être conscient de la responsabilité qu’il porte à l’égard du receveur de son sang. Un exemple: Une malaria contractée sous les tropiques peut rester méconnue durant des mois - et pourtant le sang du donneur concerné peut transmettre la malaria au receveur." Site de la Croix Rouge Suisse
La réaction de ne pas donner son sang en cas d’infection avérée ou supposée est saine. Mais il faut non seulement être en bonne santé (pas de fatigue générale, pas d’infection depuis 2 semaines) mais réfléchir à une exposition éventuelle à des agents infectieux tapis. L’exemple donné pour le paludisme est intéressant car si un voyage dans une région à risque est rédhibitoire pour le don, une fréquentation des milieux propices aux infestations de tiques devrait être indiquée dans les questionnaires.
Dans le doute, abstiens-toi. Mieux vaut prévenir que guérir.
Note
[1] NDLR : il faut lire SPLIF. C’est sous l’égide de la Splif que s’est déroulée en décembre 2006 la 16e Conférence de Consensus en thérapeuthique anti-infectieuse : "Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives", qui a fixé les critères de la maladie.
Comments
J'ai corrigé:
"spyrochète": spirochète
et tout à fait en bas...
"referais"... "retendrais": referai... retendrai...
C'est le futur et non le conditionnel qui est correct...
Titre possible:
Lyme: le coeur ou la raison... le choix cornélien d'une malade (témoignage)
"Lyme: le coeur ou la raison... le choix cornélien du donneur de sang (témoignage)
ou alors elle perle des critères du don de sang et non point de ceux de diagnostic de la borréliose? auquel cas ce seriant les critères du consensus?
On peut ne passer que sa lettre. Mais alors il nous faut une présentation.
Il faut que je lui réponde en lui fzisant nos remarques et demandes de précisions ? (nous pourrons mettre des notes ds le texte.)
J'attends sa réponse. Je lui ai proposé multi-choix: titres, présentation, lettre seule ou pas, note sur HAS ou pas. On verra bien.
Réponse d'Astrid, la kiné:
Je vous confie cette lettre et vous laisse juge concernant la présentation ou le titre de l'article que vous comptez faire. S'il y a une faute d'orthographe, bien evidemment, vous pouvez la corriger également. Pour le pseudonyme, mettez un simple X, telle une citoyenne anonyme. Lorsque je fais référence aux recommandations, il s'agit bien des recommandations de 2006 de la HAS concernant le diagnostic et la prise en charge de la borreliose. J'ai quelques difficultés à énoncer clairement ma pensée, un des symptômes de cette fichue pathologie...
Avant d'écrire cette lettre, j'avais relu l'arrêté concernant les conditions d'accès au don du sang mais je n'y avait pas trouvé de réponses claires. Le seul parallèle que j'avais pu faire était avec la Syphilis, pathologie "cousine" de la borréliose qui exclut du don pendant un mois après la guérison. Mais rien n'était défini pour la borreliose, donc on ne pouvait s'appuyer que sur l'intitulé "infections" de l'arrêté.
Site de Transfusion Suisse
La réaction de ne pas donner son sang en cas d'infection avérée ou supposée est saine. Mais il faut non seulement être en bonne santé (pas de fatigue générale, pas d'infection depuis 2 semaines) mais réfléchir à une exposition éventuelle à des agents infectieux tapis. L'exemple donné pour le paludisme est intéressant car si un voyage dans une région à risque est rédhibitoire pour le don, une fréquentation des milieux propices aux infestations de tiques devrait être indiquée dans les questionnaires. Mieux vaut prévenir que guérir.
- Titre :Le choix solitaire du donneur de sang
- Ok pour les correc simple.
- Une seule note à ajouter sur HAS : "lire SPLIF. C'est sous l'égide de la Splif que s'est déroulée la 16e CONFERENCE DE CONSENSUS EN THERAPEUTIQUE ANTI-INFECTIEUSE Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives en 2006"
- On laisse son texte de présentation et de fin qui encadrent la lettre.
Et c'est tout. Comme on a fait pour Yves.
Ok ?
Ah non j'oubliais : on ajoute mon commentaire 7 en fin d'article. Ok ?