Les Lymés anonymes ne sont plus seuls, la maladie touche même des célébrités sportives...

Et la voisine qui a rapporté la nouvelle de se réjouir: «Personne ne pourra plus nier qu’elle existe puisqu’un vainqueur d’étape a dit aux journalistes à la télévision qu’il en était atteint!»

En effet, le coureur du Tour de France Pierrick Fédrigo, vainqueur de la 15e étape Samatan-Pau, le 16 juillet a évoqué ses difficultés de l’an passé notamment de diagnostic, et sa "forme retrouvée" grâce à des traitements antibiotiques puissants...



http://www.francetv.fr/sport/tour-de-france/? gclid=CKWXhMjjoLECFccLfAodTR6dVw#xtor=SEC-66

"Affaibli l’année dernière par la maladie de Lyme (une maladie bactérienne transmise par des tiques), Fédrigo a en effet connu des moments difficiles. Privé de la Grande Boucle l’an passé, il a appris à relativiser. « Je me mets moins de pression qu’avant. L’année dernière j’ai appris beaucoup, et j’arrive à relativiser maintenant. Si je ne gagne pas sur le Tour, ce n’est pas grave, il y a d’autres belles courses », avait-il déclaré. Ce matin encore, il affirmait que ses jambes étaient lourdes, et qu’il devrait compter essentiellement sur son mental pour continuer…"

Transcription de son interview du 16-07-2012:http://video.lequipe.fr/video/cyclisme/cyclisme-tour-fedrigo-avait-une-bonne-etoile/?sig=21343be4c8fs
’’ «...Ce que j’ai connu l’an dernier... J’ai plus souffert l’an dernier que cette année sur le Tour. Le Tour, c’est finalement pas grand chose quand on a connu ce que j’ai connu... C’est la maladie de Lyme... C’est une infection due...un poison dans le sang...C’est le virus de la tique que l’on attrape dans les champs, dans les bois. C’est une maladie qui n’est pas trop connue mais qui touche beaucoup de monde. J’ai mis du temps à la trouver. C’est ce qui m’a handicapé pendant six mois. Et voilà, j’ai traité ça sous antibiotiques et je suis revenu au fur et à mesure, avec le travail et l’envie...»’’

Interview Cyclism’Actu 27-03-2012

"Non vous ne rêvez pas. Pierrick Fédrigo est bel et bien de retour. Frappé par la maladie de Lyme l’an dernier, le coureur de la formation FDJ-BigMat a passé une année 2011 dans l’ombre.(...) «Oui, j’ai douté car je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Quand à un moment donné je n’avais plus d’énergie et que je n’avais plus l’envie d’aller m’entraîner car tout simplement mon corps n’arrivait plus à suivre, oui forcément je me suis posé pas mal de questions. Je sentais qu’il y avait un problème, mais bon après il fallait le trouver. Une fois qu’on a su ce que c’était, psychologiquement c’est allé beaucoup mieux. Je savais que ça se soignait, que je pouvais repartir, même si revenir au haut niveau n’allait pas être chose simple. Mais bon, d’autres coureurs sont passés par là avec d’autres problèmes de santé et ils sont arrivés à revenir donc il n’y avait pas de raison pour que ça ne soit pas mon cas.»"

La plupart des lymés se reconnaîtra dans les paroles publiques de Pierrick Fédrigo: fatigue intense inexpliquée, souffrances pires que celles infligées par le Tour aux coureurs, angoisse de ne pas savoir pourquoi le corps ne répond plus, soulagement de mettre un nom de maladie sur les symptômes...


Fédrigo, qui pratique également la chasse et le golf, a eu la chance d’être suivi médicalement de près en tant que sportif professionnel, diagnostiqué et traité à temps (combien de temps?) par antibiotiques qu’il a pu supporter .
Ses propos laissent à penser que la maladie de Lyme ne sera donc pour lui qu’un épisode un peu inquiétant et douloureux, aujourd’hui totalement résolu et il faut s’en réjouir. Souhaitons lui une totale et durable guérison.

Dans de telles conditions, selon le terrain du malade, la possibilité existe que la maladie ne s’installe pas à vie dans son organisme pour y créer plus tard, ses ravages récurrents invalidants, comme c’est le cas dans la chronicité dont souffrent de plus en plus de personnes de tous âges, classées psy, hypocondriaques, ou (pire) simulatrices.

On lui pardonne l’impropriété du terme «virus» pour désigner la redoutable bactérie borrelia. Car il évoque bien la méconnaissance générale de l’existence de la maladie malgré le grand nombre de personnes touchées, la difficulté du diagnostic (au bout de six mois, d’après les différents articles qui en parlent), et le soulagement qu’il a éprouvé en prenant connaissance des causes de ses difficultés.

                                                                                                                                       Mais, sa certitude d'être soigné (on peut comprendre guéri) et sa relative aisance à retrouver sa forme d'avant masquent la réalité du plus grand nombre en proie aux affres de la chronicité, qui sans le savoir, qui le sachant mais devenus incurables. 

En donnant l’exemple d’une guérison possible dès lors que la maladie est détectée et traitée à temps, Fédrigo fait, une fois de plus, la preuve de l’efficacité et de l’utilité indubitables d’informer la population et tous les acteurs de santé, sur les tiques et les maladies graves qu’elles transmettent et comment s’en prémunir.

Qu’attendent donc les pouvoirs publics, les autorités sanitaires et le corps médical pour engager une campagne officielle médiatique massive d’information et de prévention sur ce terrible fléau?

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