Mais à l’inverse du Dr Hünerfeld obtenant le prix de la Sté allemande de neurologie (partisan du déni LIEN), le film de Dumont n’a pas attiré les médias français [1] et ce n’est sans doute pas faute de temps investi dans le contact et l’entretien avec les meilleurs connaisseurs de la maladie, sur notre territoire le Pr Perrone, le Pr. Montagnier, le Dr Raymond, en Amérique le Dr Horowitz. (LIENS) Pourquoi alors un tel désintérêt des médias qui n’ont pas soutenu sa diffusion ? Eux aussi considèrent-ils le problème comme négligeable ou déjà circonscrit ? Eux aussi manquent-ils de vraies informations ?

Pourtant à la question "maladie rare ou non ?", la réponse n’est pas décisive. Car, demande Dumont, quels sont les éléments de diagnostic(s) et en quoi sont-ils fiables? Et son travail, loin de rejeter les malades dans le néant de la psychiatrie comme le faisait Hünerfeld en concluant, prend le parti de la nécessité de la recherche pour une connaissance plus approfondie de la pathologie.
En parlant de la non-fiabilité des tests, je me réfère à la littérature scientifique, les bons journaux, dit en bref l’un des intervenants. J’attends les tests objectifs pour écarter la pathologie mais je ne l’écarte pas d’emblée, énonce en substance un autre. Ne pas soulager les malades parce qu’on n’entre pas dans le protocole ? s’interroge un dernier.

C’est par un montage pertinent dégageant les arguments de la controverse existante que le réalisateur réussit ainsi le pari de rendre clairs les interrogations des uns et l’ aveuglement des autres: Mon film tente de montrer qu’il existe aujourd’hui deux définitions radicalement différentes de cette maladie. Et il est remarquable que l’exposition des parties en présence soit faite de manière si accessible au grand public. On se souvient que le carabin d’Arte pontifiait a l’envi et étalait sa causticité. Ici, bien plus que des affirmations, A. Dumont met en scène des malades avec leur expérience et leur solitude, et des praticiens avec leurs questionnements et leurs doutes, opposés à des médecins étonnants d’assurance, rejetant l’inconnu, ou pire, ne discutant pas de ce qu’ils ne souhaitent pas entendre. Quelquefois même les discours se font face comme si les hommes de l’art ne parlaient pas de la même maladie; par exemple le Pr. Perrone, chef du Service maladies infectieuses, CHU de Garches et le Pr Massip, du Sce infectiologie et Maladies tropicales, CHU Purpan de Toulouse... La problématique de la borréliose confine souvent au dialogue de sourds; et certaines alternances de plans l’illustrent parfaitement.

Par ailleurs la parole des malades prend toute sa force ici dans ce contexte d’exposition, dévoilant dignement une sorte de philosophie de la douleur au travers d’un stoïcisme d’autant plus admirable qu’on sait, ou qu’on apprend au détour d’une phrase, le fardeau d’une telle maladie. Adrien Dumont a su donner chair à une pathologie que d’aucun souhaiterait désincarner.
On gardera sans doute aussi en mémoire comme un fil rouge parcourant ce documentaire désormais incontournable, les réflexions douces amères de ce médecin "de terrain", le Dr Pawlak, qui dans l’obscurité d’une maladie déniée, en tâtonnant, veut malgré tout avancer.
C’est cette nuit que le vidéaste vient à son tour un petit peu éclairer. 

Dans cette année 2013 foisonnante d’événements présents et à venir, ce film est une pièce essentielle pour le dévoilement de cette maladie. Un vrai problème de santé publique et il est temps, selon certains d’y remédier...

C’est toute la force et l’énergie qu’on souhaite à ce film. Aider à remédier. ’,On ne peut pas rester dans cette situation infernale parce que c’est les malades qui en pâtissent.’’’ (Pr. Perrone).
Nous invitons les rebelles et l’ensemble de nos visiteurs à le diffuser le plus possible. 

Note

[1] C’est devant l’échec de ses démarches pour faire diffuser son DVD que le réalisateur l’a rendu disponible sur le Web.


LYME, LA GRANDE IMITATRICE par sanchofilms