De débat scientifique sur la borréliose il n’y en a jamais eu en France. Escamoté lors de la signature du Consensus de 2006 dit du "déni" sur le traitement de la pathologie[1], il a ensuite toujours été refusé malgré les demandes réitérées des associations. Il est pourtant essentiel pour comprendre et juger. Dès lors, amener au pénal un problème de pure science médicale est une aberration, ou un leurre.

En effet, un débat contradictoire scientifique aurait dû avoir lieu à la place de cette tartuferie, notamment avec le CNR Borrelia [2] actuellement dirigé par le Pr. Jaulhac et rattaché à l’hôpital de Strasbourg où siège le Pr. Christmann, tous deux signataires du "Consensus". L’accusation de deux seules personnes confrontées à la réalité de la pathologie rejaillit sur tout un système arcbouté sur sa négation.
Dans les incessants reports d’un procès sans fin, on ne verra que l’extrême difficulté pour la justice de se dégager de cette impasse. Quel autre choix a-t-elle aujourd’hui que ramener le procès à sa stricte compétence juridique, en pointant des culpabilités sur des faits tangibles qui détournent de la vraie question, ces faits restant le résultat et non la cause de l’incurie des autorités de santé ? Comme par exemple le coût des analyses Western Blot supporté par la Sécurité Sociale, ou bien la non inscription de M. Christophe à l’ordre des pharmaciens.
Dans l’attente des conclusions des experts sur la situation de la borréliose en France (Voyez l’enjeu reposant sur ce procès...) on peut d’avance prédire que la montagne accouchera d’une souris. La justice pourrait bien finir par juger la forme plutôt que le fond. [3]
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  • 26 juin 2012 : Ouverture du procès, Le dossier, qui n’a pas fait l’objet d’une instruction, a été renvoyé à la demande de la défense. Normalement on ne peut pas amener des justiciables à la barre sans éléments d’accusation. Cette précipitation reste étonnante.

On se trouve dans la même ligne de précipitation que celle de l’interdiction du Tictox en janvier 2012 (cf. article) et de la fermeture en février 2012 manu militari du laboratoire Schaller (cf. article.), ces deux événements suivant étrangement la plainte de B. Christophe en novembre 2011 auprès du Procureur de la République pour non assistance à personne en danger contre des experts infectiologues, Bio-Mérieux, l’AFFSAPS, l’Ordre des médecins.[4]
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  • 18 septembre 2012 : Procès. Le tribunal met sa décision en délibéré en attente du jugement le 28 septembre. (Cf. article des Dna)

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  • * 28 septembre 2012 : procès renvoyé avec demande de "supplément d’informations". Une nouvelle audience est fixée au 14 mai 2013. A ce moment, le tribunal semble déplacer le procès vers un débat scientifique et les accusés repartent satisfaits. Avec ce supplément d’informations, on reconnaît que nous ne sommes ni des charlatans, ni des escrocs, déclare Bernard Christophe. Viviane Schaller, explique de son côté : J’ai pris sur moi d’aller contre les habitudes. Quand un biologiste remarque une faille dans le protocole d’un diagnostic, il a le droit et le devoir de modifier ce protocole s’il le fait conformément au GBEA ( guide de bonne exécution des analyses de biologie médicale). On va enfin placer ce débat sur le plan scientifique. ./. C’est une question de santé publique. (cf. site de LSF.)

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"Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission". Clémenceau

  • Hiver 2013 Ouverture d’une enquête du HCSP sous l’autorité du Prof. Perronne, dénommée: « État des connaissances sur l’épidémiologie, le diagnostic et le traitement de la borréliose de Lyme ». Elle est présidée par le professeur Patrick Zylberman. [5]

De cette enquête rien ne filtre. Cependant un Groupe de travail sur la Borréliose de Lyme était missionné en parallèle pour entendre les malades. Cette énième commission ministérielle n’a pas caché son hostilité à leur encontre.[6] -

  • 14 mai 2013 : report. Le travail du comité d’experts est toujours "actuellement en cours". L’avocat des parties, Me Cédric Lutz-Sorg, se plaint de ne toujours pas avoir eu le jugement intermédiaire à la suite de la demande du "complément d’information". On devrait enfin l’avoir dans les prochains jours, poursuit-il. On pourra connaître la mission des experts, leurs noms et leur impartialité. cf. Journal L’Alsace.

En mars 2014, le "jugement intermédiaire" n’est toujours pas fourni. La liste des experts non plus.
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  • 24 septembre 2013 : Renvoi d’audience au 25 mars. Raison invoquée : l’expert informatique en charge d’analyser les disques durs des ordinateurs du laboratoire Schaller – dont le but est de permettre à la CPAM de mesurer avec précision le montant de l’escroquerie supposée – a rencontré des difficultés techniques dans la « récupération des données ». (Cf. article de rue89)

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  • 31 octobre 2013 Le Ministère de la Santé précise en réponse à un député : dans le contexte de controverse actuel, la ministre des affaires sociales et de la santé a saisi le haut conseil de la santé publique (HCSP) pour obtenir un état actualisé des connaissances (...) ainsi que les axes de recherche éventuels.. [7]

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  • 25 mars 2014 : le tribunal est toujours en attente du supplément d’informations demandé un an 1/2 auparavant. Procès renvoyé au 25 septembre.

Notes

[1] Lire article ...

[2] Centre national de référence sur la borréliose de Strasbourg.

[3] Accusation de M. Christophe: pour non inscription à l’ordre des pharmaciens; non agrément du laboratoire par l’AFFSAPS; non AMM du TicTox; complicité d’escroquerie à la CPAM. Accusateurs : Sécurité Sociale, AFSSAPS, conseil de l’ordre des pharmaciens. Accusation de Mme Schaller, biologiste, gérante du Laboratoire d’analyses médicales V-Schaller, pour non mise aux normes du laboratoire; non respect des seuils dans les tests pour la borréliose non avalisés par l’ARS; complicité d’escroquerie à la CPAM. Accusateurs : Sécurité Sociale, ARS.

[4] Lire de B. Christophe, Lettre à mes détracteurs.

[5] Le professeur Patrick Zylberman a fait partie de la commission spécialisée sur les maladies infectieuses émergentes en 2009. Cf. Accès direct au rapport HCSP.

[6] Cf. Audition par le HSCP le 23/05/2013. Commission demandée par la Ministre de la Santé, dont le but selon France Lyme était de réviser le consensus médical de 2006 sur la maladie de Lyme et d’autre part d’auditionner et de prendre en compte les demandes des associations de malades..

[7] C’est nous qui soulignons. cf. Questions écrites au Sénat. Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée dans le JO Sénat du 31/10/2013 - page 3146 en réponse à une question écrite du député de l’Aveyron, A Fauconnier, du 7/03/13.- extrait : La symptomatologie, le diagnostic et le traitement de la maladie de Lyme sont bien documentés en cas de morsure récente. Par contre en cas de morsure ancienne et devant des symptômes non spécifiques, les attitudes diagnostiques et thérapeutiques ainsi que les aspects nosologiques méritent d’être reprécisés. Ainsi, dans le contexte de controverse actuel, la ministre des affaires sociales et de la santé a saisi le haut conseil de la santé publique (HCSP) pour obtenir un état actualisé des connaissances sur l’épidémiologie, les techniques diagnostiques et les orientations de traitement de cette affection ainsi que les axes de recherche éventuels.