La "Maladie de Lyme", à Lyme...

En France, en l’absence d’information sur la maladie "des tiques" dont le ministère de la Santé aurait dû être le promoteur, les malades, leurs médecins, le grand public ont utilisé faute de mieux ce terme de "Maladie de Lyme".
Il recouvre en fait une forme de maladie rhumatologique occasionnée par une bactérie bien repérée depuis des siècles: B. burgdorferi qui n’a été étudiée officiellement que dans les années 70, dans la ville de Lyme, aux USA, dans le Connecticut.
Le rhumatologue Speere en a décrit et cerné les symptômes type, en a dressé la liste et a élaboré un protocole spécifique. C’est ce protocole qui fait foi (et loi) aujourd’hui internationalement grâce à l’importance de l’influente société des maladies infectieuses américaine (ILADS). Il écarte de facto tout ce qui ne rentre pas dans ce cadre; c’est-à-dire la majorité des cas de borréliose(s)...

La "Borréliose" ou borréliose(s) ou borréliose de Lyme... mais plus de Lyme...

Les scientifiques indépendants de l’ILADS, confrontés à des cas cliniques sans rapport avec le modèle speerien s’aperçoivent que d’autres Borrelia sont présentes dans l’organisme. Outre B. burgdorferi, dans le genre Borrelia il y a plusieurs espèces ; elles sont bien pathogènes mais difficiles à capturer sous le microscope, d’où les attaques violentes contre ceux qui recherchent la moindre de ces cousines. On en dénombrerait des centaines; une poignée seulement figurent dans les listes des biologistes; sur notre continent, toutes n’engendrent pas les mêmes symptômes et ne sont pas contractées dans les mêmes régions d’Europe.
Borrelia afzelii; B. andersonii; B. anserina; B. bissettii; B. coriaceae; B. duttoni; B. garinii; B. hermsii; B. lonestari; B. japonica; B. lusitaniae; B. miyamotoi; B. obermeieri; B. recurrentis; B. sinica; B. tanukii; B. turdae; B. valaisiana.
A ce stade on peut encore parler de borréliose, ou borréliose(s), une inflammation du système causé par des espèces de Borrelia.

La neuro-borréliose, le mauvais genre

Le terme de neuro-borréliose ou neuroborréliose est un terme médical et s’applique à la pathologie de "borréliose et infections associées" lorsqu’il y a atteinte du système nerveux central et périphérique (atteinte « neurologique", de "nerf"). Les Borrelia qui affectent le système nerveux central ont alors passé la barrière méningée provoquant de multiples "dysfonctionnements" avec d’autres éléments pathogènes qui entrent aussi en jeu.
La moitié des neuroborrélioses survient après un érythème migrant. C’est la manifestation de la maladie la plus fréquente en Allemagne et en Europe. ! Si les malades atteints de borréliose(&Co) peuvent être nommés borrélieux, par extension les borrélieux neurologiquement touchés peuvent tout à fait être nommés neuro-borrélieux. Les termes de borrélieux et neuro-borrélieux sont des néologismes, fondés de manière justifiée sur le suffixe médical -eux (gr -osis) désignant une maladie non inflammatoire et/ou un état chronique, comme par exemple "tuberculeux". Par raccourci, à la rédaction du RBLF, nous employons au besoin le terme de neuro-b sans majuscule.

Les co-infections : la maladie n’a plus de limite.

Les médecins grâce à leurs patients présentant des infections diverses découvrent au fil des analyses biologiques d’autres bactéries, des virus, des champignons, des algues. Sans doute bien d’autres éléments non détectables en l’état actuel de la science médicale rongent-ils l’organisme. Le Dr Horowitz résume la question:

Chronic LD is a symptom complex of borrelial organisms & multiple co-infections. Bacterial infections including but not limited to Borrelia burgdorferi, Anaplasma/Ehrlichia, Babesia/piroplasms, other parasites, Bartonella, Mycoplasma, rickettsial inf’s, as well as other bacteria and viruses which are now widespread in ticks.

La maladie chronique de Lyme est un complexe de symptômes causés par des Borrelia et de multiples co-infections. Les infections bactériennes incluent, sans se limiter à la "B. burgdorferi": "Anaplasma/Ehrlichia", "Babesia"/piroplasmes; d’autres parasites, "Bartonella", "Mycoplasma", des infections rickettsiennes, aussi bien que d’autres bactéries et virus présents dans les tiques.

Multiple co-infections may suppress the immune system/+ or cause a non-specific stimulation of the immune system, leading to inflammation and pain and immune dysfunction.

Les co-infections multiples peuvent affaiblir le système immun / ou provoquer des stimulations non-spécifiques du système immun, causant inflammation, douleurs et dysfonctionnement immunitaire.

MSIDS : le changement de paradigme

Mais il est difficile, et coûteux, de toutes façons irréaliste de vouloir pratiquer toutes les analyses pour rechercher ces multi-infections.
A partir de ses propres recherches sur Horowitz_diapo_MSIDS.pngdes cas cliniques, le Dr Horowitz propose en 2009 de dénommer cette pathologie multiforme : MSIDS, Multi-systémic Infectious Desease Syndrom ou Syndrome de maladie infectieuse multi-systémique. Selon lui, pour mieux définir et saisir la bien nommée "Grande Imitatrice", il faut repenser notre façon d’appréhender la maladie chronique. Il faut aller vers un nouveau paradigme dans cette étude complexe. A commencer par repartir de la base, c’est à dire du renforcement du système immunitaire.
Nous sommes loin de la "maladie de Lyme" au sens strict, cette maladie rhumatologique typique à B. burgdorferi étudiée dans le Connecticut; de même il semble qu’il se détache de l’appellation "borréliose(s)" finalement trop restrictive.